Petits meurtres à Endgame. Alexandra Benedict

Petits meurtres à Endgame. Alexandra Benedict


💪Cette année, j’ai décidé d’assumer mon penchant pour les Cosy Mysteries de Noël grâce aux challenges Il était treize fois noël et Un hiver polar. Parmi les auteurs qui exploitent cette thématique, il y a Alexandra Benedict. Petits meurtres à Endgame est le premier titre de sa série. Il n’y a pas de personnages récurrents donc chaque titre peut être lu indépendamment. 

L’héroïne de ce roman s’appelle Lily Armitage. C’est une londonienne trentenaire. Son métier de couturière lui permet de travailler et de vivre cloitrée dans son petit appartement. La jeune femme est en effet peu sociable (limite agoraphobe) et elle a coupé les ponts avec sa famille depuis longtemps. Or, une lettre posthume de sa tante Liliana va l’inciter à renouer avec le passé. Son testament prévoit que l’héritage du manoir familial reviendra au vainqueur d’un jeu de piste géant. Il y a 12 énigmes à décrypter conduisant à 12 clés. Celles-ci ouvrent une salle secrète. Celui qui la trouvera pourra s’emparer de l’acte de propriété d’Endgame House (qui pour le coup porte bien son nom). Le jeu de piste dure 12 jours, soit du 25 décembre jusqu’au 5 janvier, veille de l’épiphanie! Tous les appareils électronique et de communication sont confisqués pour éviter la tricherie. Cela va s’avérer désastreux lorsqu’une tempête de neige va piéger les participants dans un huis clos meurtrier.

Tante Liliana savait que Lily refuserait de participer à cette mascarade… à moins que les énigmes soient aussi des indices lui permettant de faire la lumière sur le soi-disant suicide de sa mère 20 ans plus tôt. Les motivations de ses cousins et cousines semblent plus matérielles mais peu importe. Lily est quand même heureuse de retrouver Tom et Ronnie avec lesquels, elle partage de beaux souvenirs d’enfance. Sara, en revanche, reste la peste de service. Son frère Gray, quant à lui, ne s’est toujours pas émancipé de son autoritaire ainée. Certains membres de la famille sont venus avec leurs conjoint(e)s comme Rachel et Ronnie, accompagnés respectivement d’Holly et Philippa. Ils sont donc 8 adultes dans cette galère. Il faut ajouter la gouvernante, Mrs Castle, qui assure la logistique de la maison et du jeu. 

Il faut bien reconnaître que certains personnages sont caricaturaux et que la crédibilité des évènements est un peu sacrifiée au profit de l’intrigue. En revanche, Alexandra Benedict a un sacré talent pour construire des énigmes, anagrammes, jeux de mots et autres casses têtes intellectuels. Les indices sont cachés dans des poèmes que les membres de la famille Armitage doivent décrypter. Je tire mon chapeau à la traductrice qui a réussi à retranscrire tout ça de manière cohérente. Par ailleurs, l’autrice s’est attachée à rendre son roman interactif invitant son lecteur à participer au jeu. Il s’agit de déchiffrer 12 anagrammes et de retrouver 12 titres de romans policiers cachés dans le texte. Bref, s’il n’y a pas d’autre objectif que de divertir le lecteur, on peut dire qu’il est atteint. 

📝Autres idées de lecture pour Noël :

💪Grâce à cette lecture, je valide les mots Noël, Manoir, Campagne anglaise et Jalousie dans le "Bingo meurtrier" du challenge Un hiver polar.

📌Petits meurtres à Endgame. Alexandra Benedict, traduite par Laura Bourgeois. Editions Pocket, 445 pages (2023)


Challenges: Il était 13 fois Noël + Un hiver polar


Dans nos pierres et dans nos os. Nathaniel Ian Miller

Dans nos pierres et dans nos os. Nathaniel Ian Miller


💪J’ai sélectionné ce roman pour participer à la 3ème édition de l’American Year organisée par Belette. Or, il s’avère qu’il s’agit sans doute du plus islandais des romans étatsuniens ! Nathaniel Ian Miller, qui s’est fait connaitre avec L’Odyssée de Sven, semble avoir une appétence particulière pour les pays du nord de l’Europe. J’ai trouvé l’écrivain américain assez convaincant pour consulter sa biographie. J’ignore toujours s’il a vécu près du cercle arctique mais il a été journaliste, avant de s’installer dans le Vermont où il possède une ferme. Cette information est importante car Dans nos pierres et dans nos os est un roman rural traitant de la transmission. 

Orri, le jeune héros de ce récit d’apprentissage habite dans une région isolée à l’ouest de l’Islande. Sa mère (Mamma) est enseignante-chercheuse dans une petite université de province et son père (Pabbi) gère une ferme rustique dédiée à l’élevage bovin. C’est un homme taiseux et pétri de principes. Il ne fait rien comme ses voisins car il lui tient à cœur de traiter correctement ses animaux. Il est évidemment confronté à des problèmes cornéliens sachant qu’il n’élève pas de vaches laitières islandaises mais des Galloway, une race destinée à la viande. Son chien n’est pas un Border Collie, comme il est de tradition chez les bergers du coin. Il a préféré adopter Rykug, est une chienne d’origine australienne. Le titre du roman en version originale y fait référence : Red Dog Farm

Orri s’est inscrit à l’Université de Reykjavík où Amma, sa grand-mère juive d’origine lithuanienne, peut l’accueillir. Mais notre jeune héros a très vite le mal du pays. Les vacances de printemps sont un excellent prétexte pour retourner à la maison, d’autant que c’est une période de forte activité à la ferme. 

Nous sommes en 2012, soit 4 ans après la crise financière qui a entraîné la faillite de nombreuses exploitations agricoles et fermières. Nathaniel Ian Miller, qui est lui-même éleveur aux Etats-Unis, s’étend longuement sur les difficultés du métier. Les conditions climatiques extrêmes de l’Islande s’ajoutent aux aléas sanitaires, l’obsolescence du matériel, les risques d’accidents liés à la fatigue, etc. Ses longues digressions sur les conditions de travail dans le froid, la pluie, la boue, le sang et les excréments annihilent toutes visions romantiques de la vie rurale en général et de campagne islandaise en particulier. 

J’ai été bluffée par la puissance d’évocation de Nathaniel Ian Miller. L’immersion est totale, d’autant qu’un guide à la fin du livre permet de prononcer correctement les noms de lieux. Les paysages sont bruts mais grandioses. L’abnégation des personnages est admirable. Elle est portée par l’amour d’autrui et de la nature. Je suis sortie un peu sonnée de cette lecture mais aussi avec un sentiment d’espoir vis-à-vis de la nature humaine. 

📚D'autres avis que le mien via Babelio

📌Dans nos pierres et dans nos os. Nathaniel Ian Miller, traduit par Emmanuelle Heurtebize. Editions Buchet Chastel, 362 pages (2025)

Challenge américain 2025-2026