Quand souffle le vent du nord. Daniel Glattauer

Quand souffle le vent du nord. Daniel Glattauer


Après Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates et Inconnu à cette adresse, je me suis offert une nouvelle séance de rattrapage à la faveur d’un challenge de lecture. J’ai donc profité de la 5ème édition des Feuilles allemandes, organisées conjointement par Livr'escapades & Et si on bouquinait? pour lire enfin Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer, un roman épistolaire qui avait rencontré un fort succès lors de sa parution (en 2006 en Autriche et en 2010 en France). 

Au risque de perdre les lecteurs allergiques aux comédies romantiques, je dois dire que l’histoire présente quelques points communs avec l’intrigue développée dans le film de Nora Ephron, Vous avez un mess@ge (You've Got M@il), avec Meg Ryan et Tom Hanks dans les rôles principaux. 

Tout commence par un mail d’une certaine Emma Rothner désirant résilier son abonnement au magazine Like. Son message arrive par erreur dans la boîte de Leo Leike. Les protagonistes l’ignorent encore mais cet acte manqué va marquer le début d’une relation très spéciale.

« Objet : Résiliation

Chère Madame, cher Monsieur des publications Like, si votre mépris souverain envers mes tentatives de résiliation a pour but d’écouler plus d’exemplaires de votre produit, d’un niveau hélas toujours plus mauvais, je dois malheureusement vous faire part de ma décision : je ne paierai plus ! Cordialement, E. Rothner.

8 minutes plus tard

RÉP :

Vous avez la mauvaise adresse. Je suis un particulier. Mon adresse : woerter@leike.com. Celle dont vous avez besoin : woerter@like.com. Vous êtes déjà la troisième personne à m’envoyer une demande de résiliation. Le magazine doit être devenu vraiment mauvais. »

Si les premiers échangent électroniques entre nos deux héros ne paraissent pas très prometteurs, ils évoluent si bien au fil du temps qu’Emmi et Leo considèrent rapidement leur correspondance secrète comme indispensable. La question qui s’impose bientôt est de savoir s’ils doivent prendre le risque de se rencontrer en chair et en os. En d’autres termes, faut-il confronter une relation idéalisée à la réalité ?  

« Chère madame Rothner, c’est gentil de m’écrire. Vous m’avez manqué. J’étais à deux doigts de me payer un abonnement à Like. (Attention, ébauche d’humour !) Et vous avez vraiment fait une recherche « Google » sur moi ? Je trouve cela très flatteur. Pour être honnête, l’idée que vous me prenez pour un professeur me plaît beaucoup moins. Vous pensez que je suis un vieux croûton, je me trompe ? Rigide, pédant, suffisant. Bon, je ne vais pas m’évertuer à vous démontrer le contraire, sinon cela risquerait de devenir pénible. (…) Allez, je vous souhaite de survivre aux festivités du carnaval ! Telle que je vous imagine, vous vous êtes sûrement acheté tout un stock de faux nez et de langues de belle-mère. : –) Je vous embrasse, Leo Leike. »

Quand souffle le vent du nord est un roman distrayant qui se lit en quelques heures. J’ai apprécié les joutes verbales entre nos deux protagonistes, leur pudeur et leurs débordements comme leurs traits d’humour. Il y a des moments où ils m’ont un peu exaspérée aussi mais pour rien au monde je n’aurai lâché le livre avant de connaître la fin de cette bluette épistolaire. Il me faudra pourtant attendre encore un peu car il existe une suite à ce roman, intitulée La Septième Vague (Le Livre de Poche, 2012). 

Quand souffle le vent du nord. Daniel Glattauer. Grasset, 352 pages (20210) / Le Livre de Poche, 352 pages (2011)


5ème édition des Feuilles allemandes


Commentaires

  1. Je l'avais trouvée divertissante cette bluette. La suite n'est qu'un prolongement de niaiseries.

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    1. C'est bien ce que je craignais. Il me semblait que la fin évitait certains écueils. Prolonger l'histoire risquait de tout gâcher.

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  2. Je ne suis pas très portée sur les bluettes épistolaires (bluettes tout court) mais j'avoue que les extraits choisis m'ont fait sourire. Merci pour cette première contribution!

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    1. Oui, c'est l'humour qui sauve ce roman des travers habituels de la bluette. Par contre, les personnages correspondent aux caricatures du genre : jeunes, beaux, intelligents...

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  3. Je ne sais plus si je l'ai terminé...

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    1. Même si j'ai pris du plaisir à lire cette histoire, il faut reconnaître qu'il y a des éléments un peu exaspérant. Je comprends qu'on puisse abandonner.

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  4. Lu et oublié depuis longtemps. Je n'ai pas aimé au point de lire la suite.

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    1. Voilà. C'est tout à fait le type de roman qui se laisse lire facilement mais qu'on oublie très vite. Je ne pense pas non plus lire la suite.

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  5. J'ai lu les eux, se contenter du premier. Quant au film que tu cites, je l'ai vu, ainsi que le noir et blanc dont il reprend l'intrigue, hé bien : le noir et blanc gagne!
    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Shop_Around_the_Corner de Lubitsch, et là, y'a pas photo!!! Une merveille d 'humour et de subtilité.

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    1. Tiens, je ne savais pas qu'il s'agissait d'une reprise d'un film de 1940. Dans la première version, le magasin est une maroquinerie apparemment. Il y a un clin d'œil quand même dans la version récente. Je crois que la libraire s'appelle The (book)shop around the Corner.

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  6. J'ai découvert ce texte sur scène, ça s'y prêtait très bien et les comédiens étaient formidables. Bref, je l'ai lu ensuite et j'y ai retrouvé une lecture très distrayante et agréable. C'est sans prétention et sympathique. Je confirme que la suite n'apporte rien, mieux vaut restée sur l'impression que t'a laissée le premier volet.

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    1. pourtant ça ne doit pas être si facile à mettre en scène ! Lorsqu'on a fait le challenge sur les romans épistolaires, j'ai appris que "Inconnu à cette adresse" avait été adapté au théâtre aussi.

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  7. C'est drôle, à l'époque de sa parution, j'avais été plutôt séduite par ce livre, mais aujourd'hui, avec la surabondance de comédies romantiques et de feel good, je pense que je serais peut-être plutôt blasée et je trouverais ça juste sympa et distrayant.:) La suite m'avait complètement déçue en revanche, mais j'aurais dû m'y attendre...

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    1. C'est distrayant mais je ne m'attendais pas à davantage. La suite, en effet, n'apportera pas grand chose de plus je pense.

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  8. Moi qui déteste les feel good, j'avais adoré cette lecture !! Je me suis laissée complètement prendre au jeu de cette histoire d'amour.

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    1. je me suis laissée prendre aussi avec plaisir

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  9. Je ne suis pas trop attirée par ce style de livre.Même. si les extraits me font sourire...

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  10. Et oui maintenant les romans épistolaires se font via internet ! Je suppose qu'ils peuvent avoir aussi des côtés sérieux, présenter la société ? Mais quoi qu'il en soit je ne dis jamais non à un roman qui fait du bien sans être bête.

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    1. C'est roman distrayant qui met de bonne humeur. Par contre, je ne pense pas lire la suite

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  11. Je l’ai lu pour le week-end consacré aux romans épistolaires que nous avons organisé avec Madame lit cette année. Je n’attendais pas grand chose de ce roman à part d’être divertie et il a bien rempli sa fonction ! Des échanges amusants, une agréable légèreté, ça se lit vite - une lecture idéale pour déconnecter ou pour un trajet en train. J’ai aussi la suite, mais les commentaires des autres lecteurs m’ont assez découragée, je pense qu’il finira dans une boîte à livres municipale !
    Merci beaucoup pour cette participation :)

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    1. je me souviens très bien de ta chronique. C'est d'ailleurs celle-ci qui m'a incitée à finalement lire ce livre.

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  12. Bonjour je lis je blogue, je fais partie des blogueuses qui ont lu ce roman en 2010. Je l'avais bien apprécié. La suite est aussi sympathique. Bon 11 novembre.

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    1. Tu as aimé la suite aussi ? Les sentiments semblent plus mitigés sur ce second volet. Bon 11 novembre à toi aussi

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  13. Je me rappelais avoir aussi apprécié les deux tomes à l'époque... Mais, vérification faite, j'étais peut-être horripilé, durant ma lecture, par au moins un des deux personnages et m'identifiais plutôt à l'autre...
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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    1. Finalement, le roman est distrayant mais il y a quelques bémols...

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