Plus heureuse que moi, tu meurs. Joo Youngha
Jang Mi-ho est responsable des réseaux sociaux au sein de l’équipe de marketing de la compagnie L’s Electronics. Dans le cadre d’un concours organisé par son entreprise, elle tombe sur une photo de famille dont l’un des membres ressemble à s’y méprendre à Oh Yoo-jin, une ancienne amie de lycée. Le cliché a été sélectionné pour le 3ème prix mais son équipe ne parvient pas à joindre les lauréats. Et pour cause ! Quelques jours plus tôt, Yoo-jin et son époux se sont battus à coup de couteaux dans leur luxueux appartement de la très chic résidence High Prestige. La jeune femme est décédée tandis que son époux a été grièvement blessé. Mi-ho décide de se rendre aux funérailles de la victime et d’interroger ses proches. On comprend assez vite qu’elle éprouve un sentiment de culpabilité envers son ex-camarade de classe et que sa quête est une forme de rédemption. Notre enquêtrice amatrice découvre à cette occasion que Mi-ho fréquentait un cercle restreint de mères de famille appartenant à la même classe privilégiée. Celles-ci s’étaient même lancé un défi absurde par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Puisqu’il était trop simple d’étaler leurs richesses, il faudrait montrer à quel point elles étaient comblées de bonheur. Un jeu qui ne pouvait distraire que des garces oisives et superficielles, certes, mais qui devait surtout s’avérer dangereux. Comment prouver qu’on est la plus heureuse si ce n’est en détruisant la vie de ses concurrentes ?
📝Depuis quelques années le polar coréen semble jouir d’un beau succès sous nos latitudes. Cet engouement s’est traduit notamment par la naissance d’une maison d’édition spécialement dédiée. Matin Calme a publié, par exemple, les romans de Seo Mi-ae (Bonne nuit maman, Chut, c'est un secret et Les 30 meilleures façons d'assassiner son mari) que l’on peut classer dans un sous-genre appelé Domestic Noir. Dans la lignée du thriller domestique, je connaissais déjà Été, quelque part, des cadavres de Park Yeon-seon, un polar à la fois original et bourré d’humour. C’est donc plutôt confiante que j’ai entamé la lecture de Plus heureuse que moi, tu meurs de Joo Younngha, même si apriori je n’ai pas d’affinités particulières avec les bourgeoises superficielles qui se balancent des vacheries sur les réseaux sociaux. Je reconnais que j’ai eu un peu de mal à entrer dans le livre mais j’ai fini par me laisser prendre au jeu. J’ai été déstabilisée par des brides de dialogues qui me sont d’abord apparu comme des maladresses de style ou de traduction, alors qu’il s’agit souvent d’informations ou de lapsus qui échappent aux protagonistes. Joo Younngha se joue des apparences encore bien plus qu’on l’imagine. Alors que je pensais avoir dénoué toutes les ficelles de l’intrigue, l’autrice est parvenue à me surprendre à la fin du roman.
💪J’ai hâte de découvrir les avis des autres lectrices qui ont bien voulu partager cette lecture avec moi, Maggie, Audrey et Rachel, dans le cadre du Challenge de Littérature coréenne organisée par Céline.
📌Plus heureuse que moi, tu meurs. Joo Younngha. Matin Calme, 222 pages (2022)
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