Été, quelque part, des cadavres. Park Yeon-seon
A 20 vingt, Kang Musun est encore lycéenne à Séoul. Au début du roman, les funérailles de son grand-père viennent de s’achever et toute la famille est rentrée à la maison, la laissant seule avec sa grand-mère. Or, mamie habite dans le village de Duwang-ri, canton de Sannae, district de Unsan, province du Chugcheong du Sud… enfin, bref, un trou perdu au milieu de nulle part. C’est la punition de Musun. Puisqu’elle a raté ses examens d’entrée à la fac pour la seconde fois, elle tiendra compagnie à Mme Hong Gannan à la campagne tout l’été.
Mais comment occuper ses journées quand il n’y a pas de réseau Internet, que les téléphones portables ne passent pas et qu’il fait une chaleur à crever ? En plus, mamie n’apprécie pas trop que sa petite fille fasse des grasses matinées ! Finalement, à force de fureter dans la maison, notre narratrice découvre une vieille carte au trésor datant de son enfance. Quelle excellente manière de tuer le temps ! La jeune fille décide de partir en expédition et d’explorer un peu le terrain. Evidemment, elle ne s’attend pas à déterrer de sordides histoires datant de plus de 15 ans. Comment a-t-elle pu oublier tout ça ? Lorsque Musun avait 5 ans, quatre jeunes filles ont disparu du village, le même jour.
Ce polar est un véritable ovni ! Le style d’écriture est déjà original avec des titres de chapitres à rallonge comme : «Eté, la mouche s’en fout de la mauvaise humeur des humains » ou « Eté, la nuit où passe à la télé un film d’horreur à donner des sueurs froides, inutile de manger des pastèques pour se rafraîchir».
L’histoire est un peu longue à se mettre en place mais, ensuite, quel régal ! Le triumvirat d’enquêteurs formés par Musun, Mme Hong Gannan et Apollon (un collégien du village) est absolument hilarant. C’est un véritable choc des cultures entre la fille de la ville un peu chochotte, l’octogénaire brute de décoffrage et le fils de notables de provine, beau comme un dieu mais plutôt renfrogné ! Par ailleurs, l’auteur parvient à nous faire avaler de véritables horreurs, sans avoir l’air de rien. Il y a en effet une sorte de distance très saine, vis-à-vis des évènements qui nous sont rapportés.
En conclusion, c’est haletant, drôle, dépaysant et très surprenant. Ce roman est un vrai petit bijou !
📌Été, quelque part, des cadavres. Park Yeon-seon. Matin Calme, 327 p. (2021)
je l'avais emprunté mais rendu sans avoir eu le temps de le lire, je vais du coup pouvoir de nouveau l'emprunter !
RépondreSupprimerJ'ai d'abord été déroutée par le style mais c'est finalement un coup de cœur.
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