Où tu seras reine. Chrystel Duchamp
Comme beaucoup de lecteurs, j’ai tendance à me tourner vers les polars lorsque j’ai un petit coup de fatigue. Chrystel Duchamp est à l’origine du collectif Les louves du polars. Elle a publié plusieurs romans depuis 2020, dont Délivre-nous du mal et Le Sang des Belasko. Elle a également contribué à Respirer le noir, l’un des recueils de la collection policière qui paraissent chaque année sous la direction d’Yvan Fauth, du blog littéraire EmOtionS. Je ne me souviens plus de la nouvelle en question mais j’ai eu envie de découvrir le nouveau thriller de Chrystel Duchamp, dont le titre fait référence à une célèbre chanson de Jacques Brel.
Maud, la narratrice, nous explique qu’elle est en apparence une jeune femme comme les autres. Elle est fière de son indépendance, même si elle la doit à un travail qu’elle qualifie d’alimentaire. Elle entretient une relation fusionnelle avec sa mère qui l’a élevée seule. Maud est schizophrène. Elle a été diagnostiquée à l’adolescence, suite à un incident tragique. Hospitalisée pendant de longs mois, elle a été séparée de sa génitrice et placée en famille d’accueil. Pour autant, la mère et la fille n’ont jamais rompu les liens qui les unissaient. Aussi lorsque la nouvelle thérapeute de Maud insiste pour qu’elle s’émancipe enfin, la jeune femme décide de lui faire confiance et d’avoir une conversation sérieuse avec sa mère. L’entretien tourne à la dispute puis au drame. Un coup de fil inquiétant oblige Maud à se rendre dans sa maison natale, un lieu trop chargé de souvenirs dont elle s’était tenu à distance depuis longtemps.
Si j’ai rapidement eu une idée de la direction que prendrait cette histoire, j’étais quand même loin de deviner le niveau d’horreur auquel je serai conviée. La maison familiale est en effet le reflet de tous les maux… ceux de Maud mais aussi ceux de sa mère, visiblement atteinte de syllogomanie. La visite de son domicile est une véritable descente aux enfers pour l’héroïne dont les démons intérieurs se réveillent à la faveur de ses déambulations à travers les montagnes d’immondices domestiques. L’instinct de Maud lui dicte pourtant que la guérison est au bout de ce chemin de croix…
J’ai été bluffée par la capacité de Chrystel Duchamp à s’immiscer dans l’esprit de son héroïne et à manipuler son lecteur pour qu’il l’accompagner dans les méandres de la maladie mentale. L’expérience est d’autant plus addictive que chaque porte ouverte est une nouvelle boîte de Pandore.
📚Voir les avis d’autres lecteurs sur Babelio et Bibliosurf
📌Où tu seras reine. Chrystel Duchamp. Verso, 320 pages (2025)
Heu... je vais éviter!!! ^_^Même si je te crois, cela parait bien fichu
RépondreSupprimeroui, c'est bien fichu mais c'est glauque. Je sais que tu n'aimes pas trop quand c'est trop sombre
SupprimerA voir la couverture, je n'aurais pas pensé qu'il s'agit d'un polar... j'ai appris l'existence de ces "louves" sur un petit salon près de chez moi, de la bouche de Sonja Delzongle (elle m'avait questionnée sur mes lectures de polars et en lui répondant, j'ai réalisé que la plupart étaient masculines, ce que je lui ai dit). Depuis j'en ai lu une, Cécile Cabanac (qui était également présente), et mon conjoint a quant à lui lu Boréal, de Delzongle, qui l'a complètement accroché. Bref, lisons du polar féminin !
RépondreSupprimerJ'ai lu Thanatea de Sonja Delzongle que j'ai beaucoup appréciée. J'ai découvert les Louves, il y a un an ou deux, via le blog Collectif polars. J'aime bien l'initiative même si je ne privilégie pas systématiquement les autrices
SupprimerN'y a-t-il pas une surenchère dans l'horreur ?
RépondreSupprimeroui, quand même
Supprimereuh ... comme Keisha, malgré ton éloge, je vais passer mon tour, ça m'effraie !
RépondreSupprimerSi tu es un peu sensible, effectivement, il vaut mieux zapper
SupprimerTu as éveillé ma curiosité et je lirai certainement ce roman très particulier, surtout que j’adore les thrillers et romans où le personnage évolue grâce à une thérapie.
RépondreSupprimerCelui pourrait te plaire alors. J'aimerais bien connaître ton avis.
SupprimerJe ne demande pas mieux que de lire des polars écrits par des femmes, mais là je ne suis pas très tentée. Les tas d'immondices, les cauchemars, la maladie mentale, c'est assez chargé il me semble.
RépondreSupprimeroui, c'est très noir
SupprimerLà, je suis vraiment tenté !
RépondreSupprimerah, je savais que ce livre pouvait titiller ta curiosité.
SupprimerTu fais bien d'alerter sur le niveau d'horreur de l'intrigue.^^ Descente aux enfers, maladie mentale... C'est un peu trop pour moi, mais je ne doute pas que ce soit bien ficelé.
RépondreSupprimerça va très loin dans l'horreur, en effet. Avec le recul, je pense que c'est quand même un peu trop
Supprimerj'avais bien aimé L'art du meurtre, je n'ai rien lu d'elle depuis, il faudrait que je m'y replonge!
RépondreSupprimerJe note ce titre pour plus tard, merci
SupprimerJe vais éviter : glauque plus polar , cela m'angoisse plus que ne me distrait !
RépondreSupprimerje sais que ce n'est pas trop ton truc, contrairement à Ingannmic
SupprimerUne auteure dont je suis fan depuis son premier roman.
RépondreSupprimerBon, ça vaut le coup de la suivre alors
SupprimerJ'ai l'âme trop sensible. Mais ça fait penser à une réflexion d'Olivier Norek entendue la semaine dernière : les romans policiers les plus noirs sont pour lui actuellement écrits par des femmes (il réagissait à une remarque qui lui a été faite sur sa " sensibilité féminine", remarque qui n'a pas de sens selon lui et je le comprends !).
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Olivier Norek. Pour moi, il n'y a pas de traits de caractère spécifiquement féminins ou masculins.
SupprimerLes maladies mentales sont un sujet qui me captive. Et comme je me désespère de ne plus lire assez de polars/thriller par rapport à avant, je note ce titre !
RépondreSupprimerLà, tu seras servie ! L'autrice nous fait entrer de plain-pied dans plusieurs maladies mentales.
SupprimerC'est le seul de l'autrice que je n'ai pas encore lu mais cela ne devrait plus trop tarder :)
RépondreSupprimerTu es plus avancée que moi, dis donc. Je n'ai lu que ce roman et une nouvelle. Je pense continuer.
Supprimer