Sarek. Ulf Kvensler
J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque après avoir lu une critique dithyrambique sur Internet. Il faut dire que je ne me lasse pas des auteurs de polars scandinaves. Je ne connaissais pas le suédois, Ulf Kvensler, et pour cause : il s’agit ici de son premier roman. L’année dernière, il a publié un second thriller intitulé Au nom du père. J’ai décidé de le garder sous le coude pour plus tard.
Dès la première page de Sarek, on sait qu’un drame a eu lieu. Le 19 septembre 2019 à 14h16, l’inspecteur Anders Suhonen est déjà sur place, à l’hôpital de Gällivare. Les sauveteurs l’ont informé d’un cas suspect. Suite à un accident de montagne, une jeune femme a été conduite en hélicoptère, depuis le refuge de Aktse en Laponie. Elle est visiblement en état de choc post-traumatique. Elle est en hypothermie, elle a le droit cassé, de multiples écorchures et des marques de strangulation. Le policier tente de reconstituer les faits grâce à son témoignage. Elle s’appelle Anna Samuelson et va lui raconter une histoire terrifiante.
Anna, son conjoint Henrik, et un autre couple de randonneurs se sont rendus dans l’extrême nord de la suède pour un séjour d’une semaine. C’est une tradition annuelle. Ils partent généralement avec leur meilleure amie Milena Tankovic. Anna est avocate et Henrik Ljungman, est maître de conférence en droit à l’université d'Uppsala. C’est là que le trio s’est rencontré 10 ans plus tôt. Cette année, ils avaient prévu de faire le parc national d’Abisko en Laponie et le massif du Kebnekaise. Ils ont changé leurs plans à la dernière minute, suite à une série d’évènements inattendus. Tout d’abord, Anna a été obligée de repousser ses vacances en septembre. Or, durant l’été, Milena a fait la connaissance du séduisant Jacob Tessin grâce à une application de rencontres. Le jeune homme est un adepte de sports d’endurance et il pratique l’alpinisme depuis longtemps. Milena demande donc à ses amis s’il peut rejoindre leur groupe de rando. Le couple accepte avec réticence la compagnie impromptue d’un inconnu au sein de leur petit comité. Anna a un mauvais pressentiment. Jacob ne lui semble pas fiable et elle est persuadée de l’avoir déjà croisé dans d’autres circonstances. Henrik est morose et apathique tandis que Milena semble être totalement sous l’emprise de son nouveau petit ami. Le premier malaise survient dans le train lorsque Jacob propose de bifurquer et d’aller plutôt marcher dans le parc naturel de Sarek. L’endroit est réputé pour ses espaces sauvages et la difficulté des parcours.
L’inspecteur Anders Suhonen interroge la convalescente mais sans jamais la brusquer. Toutes les informations nous sont donc distillées par petites touches, selon son état de fatigue. Le lecteur est pendu à ses lèvres, pressé de connaître l’enchaînement des évènements. C’est la grande force de ce drame psychologique et il est difficile de le lâcher avant le point final. Certaines questions reviennent néanmoins et des fractures apparaissent dans le récit elliptique de la rescapée. Du coup, le retournement de situation aux deux tiers du roman, ne prend pas totalement le lecteur par surprise. Mon second petit bémol concerne la conclusion abrupte de l’intrigue, obligeant le lecteur a combler lui-même certaines zones d’ombre. Après avoir enduré tant de pauses dans le récit et de chapitres s’achevant en cliffhanger, je dois dire que je me suis sentie un peu frustrée. Ce n’est pas grave au point de rayer l’auteur de mes prochaines lectures, loin de là ! Le roman d’Ulf Kvensler reste un thriller haletant et d’excellente facture.
📌Sarek. Ulf Kvensler, traduit par Rémi Cassaigne. Editions de La Martinière, 496 pages (2023)
Merci pour ton avis sur ce roman qui pourrait me plaire mais dont je vais attendre la suite avant de me lancer...
RépondreSupprimerSon deuxième roman est déjà sorti apparemment.
SupprimerMalgré tes bémols, c'est un nom à retenir. Ses deux romans sont à la bibliothèque, je pourrai donc essayer sans risque.
RépondreSupprimeroui, j'ai beaucoup apprécié l'intrigue
SupprimerOK, les polars scandinaves, on a l'embarras du choix;.. Depuis quelque temps j'en lis bien moins
RépondreSupprimerça faisait longtemps que je n'en avais pas. Je me suis un peu lâchée sur les polars dernièrement.
SupprimerAh oui, le truc de l'information distillée par petits bouts pour faire durer... ça peut agacer... J'ai cependant repéré cet auteur, et je compte bien essayer.
RépondreSupprimerCe sont des mécanismes qui fonctionnent quand même (sauf quand c'est vraiment exagéré mais ici ça va). Je serais curieuse de connaître ton avis
SupprimerPareil. J'ai dû lire la même critique élogieuse que toi mais je ne sais plus sur quel blog, et je l'ai réservé à la bibli
RépondreSupprimerah tiens, le hasard fait bien les choses. Je lirai ton avis avec plaisir
Supprimerje le note pour ma mère et mon beau-père qui dévorent une dizaine de polars par mois et étrangement celui-ci a l'air encore inconnu !
RépondreSupprimerC'est un thriller de bonne facture, ça devrait leur plaire
Supprimermoi qui ne suis pas une adepte du genre je ne me sens pas attirée par cette lecture.
RépondreSupprimerAlors je préfère te prévenir : j'ai lu beaucoup de romans policiers ces dernières semaines. J'espère que cela ne te fera pas fuir mon blog trop longtemps...
Supprimerun auteur nordique? je passe alors...
RépondreSupprimerah mince, je pensais que cela te plairait cette fois
SupprimerQuelques défauts mais ça reste un bon page turner visiblement. Pourquoi pas pour les prochaines vacances ?
RépondreSupprimerUn page turner, c'est exactement ça
SupprimerMerci pour ta lecture tout en nuances, je n’ai lu que son deuxième thriller qui m’a fort déçu parce qu’il s’agit d’une histoire de manipulation sur un dindon exaspérant de bêtise. Rien n’est crédible et tout est tellement cousu de fil blanc. Du coup, je résiste à lire « Sarek »
RépondreSupprimeroups ! Je fais confiance à ton avis et ça me refroidie !
SupprimerJ'ai un peu peur que cela ne me dissaude de faire de la rando avec des amis, mais sinon j'aime les ambiances et les polars nordiques 😀.
RépondreSupprimerEuh, moi aussi... je me contenterai de rando à la journée cet été !
SupprimerJe suis très polar moi aussi en ce moment ( cela ne se voit pas encore sur le blog, mais ça ne va pas tarder ! ) et j'ai bien envie de continuer avec celui-ci. Tes bémols sont de bonne facture pour un thriller !
RépondreSupprimerLe roman m'a tenu en haleine et je l'ai apprécié... mais j'ai préféré prévenir les lecteurs plus exigeants que moi.
SupprimerBonjour Je lis je blogue, je note ce premier roman de cet auteur. Décidément les Scandinaves ont un réservoir inépuisables d'écrivains. Bonne journée.
RépondreSupprimeroui, et pourtant, il parait que leurs taux d'homicides sont bien inférieurs au nôtre !
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