La solitude lumineuse. Pablo Neruda
Cet opus est un ensemble de textes extraits de l’autobiographie de Pablo Neruda, intitulée de J'avoue que j'ai vécu. Il se focalise approximativement sur la période 1927-1931 alors que le célèbre poète chilien résidait en Asie occupant successivement plusieurs postes consulaires. Il séjourne notamment à Rangoon, à Colombo, à Batavia, à Singapour et à Calcutta.
L’ouvrage ne respecte pas forcément la chronologie. Ce n’est pas son seul aspect déroutant. Le premier texte est un patchwork d’images et de sensations. L’auteur évoque tour à tour une fête musulmane et des pèlerins indous en Inde, un étrange temple des serpents à Penang, le vieux jardin botanique sur l’île de Sumatra, le zoo de Singapour… toutes ces images se mêlent et se superposent. Pablo Neruda raconte plus loin quelques anecdotes d’ordre privée comme son expérience décevante dans une fumerie d’opium ou une chasse à l’éléphant à Ceylan. Il rapporte comment l’un de ses amis a délesté les moines bouddhistes de leurs antiquités millénaires au profit des musées d’Angleterre. Il s’insurge contre la pauvreté des autochtones ou l’attitude des colonisateurs Britanniques et Hollandais.. mais avoue le viol d’une jeune intouchable en quelques phrases sibyllines.. et puis passe sans transition à un sujet d’ordre professionnel. Ce passage, et quelques autres au sujet des conquêtes féminines de l’auteur, ont définitivement plombé ma lecture. Sans cela, j’imagine que j’aurais pu m’amuser de sa relation avec Kiria, sa mangouste domestique ou apprécier ses digressions sur Leonard Woolf, DH Lawrence et Marcel Proust. Il est question aussi de Résidence sur la terre, l’ouvrage que Pablo Neruda écrit à cette époque mais dont il assure qu’il n’est en aucun cas influencé par son séjour en Asie.
« Pour ces raisons l’Orient m’impressionna en tant que grande famille humaine infortunée, mais je ne réservais aucune place dans ma conscience à ses rites et à ses dieux. Je ne crois donc pas que ma poésie d’alors ait reflété autre chose que la solitude d’un étranger transplanté dans un monde étrange et violent. »
💪Lecture dans le cadre du Printemps latino.
📌La solitude lumineuse. Pablo Neruda, par Claude Couffon. Folio, 96 pages (2023)
Vais je rater ce printemps chilien? C'est bien parti hélas, je viens d'abandonner la bD prometteuse...
RépondreSupprimerTu as abandonné la BD de B & L (j'essaie de passer mon message incognito) ? La Petite liste aussi si cela peut te consoler.
SupprimerC'est un auteur qui m'effraie, et tu ne me donnes pas très envie, là...
RépondreSupprimerJ'hésitais aussi à m'y frotter, c'est pourquoi j'ai choisi cet extrait de son autobiographie. J'aurai voulu aimer le bonhomme mais je n'ai vraiment pas pu.
SupprimerCe n'est pas avec ce texte que j'ai envie de lire Neruda, après ton billet. Je ne connais de lui que quelques textes poétiques.
RépondreSupprimerJ'avais d'abord pensé lire ses poèmes mais je ne suis pas très réceptive à ce genre de textes.
SupprimerJ'ai croisé ce temple des serpents récemment (par le biais d'un roman uniquement 😁), visiblement un lieu incontournable à Penang. Je ne peux pas dire que je connaissais Neruda, mais je tombe quand même de ma chaise en te lisant. Quel personnage répugnant! Je suis bien contente de ne pas l'avoir choisi pour le Printemps latino... Je comprends que cela t'ait rendu cette lecture pénible !
RépondreSupprimerAh, tu titilles ma curiosité avec ce temple. C'est pour la lecture commune autour des pays d'Asie du sud-Est ?
Supprimerje ne te sens pas enthousiaste à propos de ce livre SI ?
RépondreSupprimerJe n'ai pas réussi à faire abstraction de cette histoire de viol
SupprimerAh la douche ! J'ai ce bouquin dans ma PAL depuis un moins une dizaine d'années et pensais le placer en janvier prochain dans ton challenge "bonnes nouvelles" ! Bon ben là, je pense qu'il va aller directement dans la boite à livres !
RépondreSupprimerLe passage en question est expédié en quelques lignes.
SupprimerJe pense que je préférerais des textes où il évoque son pays.
RépondreSupprimerIl s'agit ici d'une petite partie de sa biographie. Je crois savoir qu'il parle du Chili dans J'avoue que j'ai vécu
SupprimerJ'ai lu "J'avoue que j'ai vécu" il y a fort longtemps...J'aime beaucoup Pablo Neruda...Je n'ai pas encore réussi à présenter un seul auteur chilien, et comme je te l'avais dit je savais que les vacances allaient encore me détourner de ce challenge. Cette année je n'arrive pas à suivre, quel dommage mais je suis si heureuse de garder mes petits-enfants...A voir donc !
RépondreSupprimerTu as bien raison de profiter à fond de tes petits enfants. Les auteurs chiliens peuvent bien attendre !
SupprimerJ'ai seulement lu la poésie de cet auteur ; ce que tu dis de son comportement avec les femmes me refroidit sérieusement.
RépondreSupprimerCela ternit beaucoup l'image que j'avais du bonhomme et ce n'est pas très compatible avec les valeurs d'humanisme qu'il défendait.
SupprimerJe n'ai encore rien lu de lui et tu ne donnes pas trop envie, là...
RépondreSupprimerA part sa biographie, il y a ses recueils de poésie. Je pense qu'on doit les trouver facilement
SupprimerAh oops ! Bon, j'avoue que je n'ai jamais été attirée par les écrits de Neruda tout simplement parce qu'il est étiqueté "poète" et que la poésie et moi, ça fait deux, et ton billet ne m'incite pas à creuser plus loin.
RépondreSupprimerJe ne suis pas une grande lectrice de poésie mais je voulais lire au moins un livre du prix Nobel. Il me reste éventuellement l'autobiographie de la poétesse Gabriela Mistral, également prix Nobel.
Supprimeroh tu m'as perdu là .. et comme toi, j'aurais buter sur l'histoire du viol...
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