Routines. Fabien Truong
Il y a des livres vers lesquels je ne serais pas allée spontanément sans les recommandations de mes proches et qui s’avèrent finalement être de très bonnes surprises. C’est le cas de Routines, le premier roman de Fabien Truong (mais pas son premier livre). Il a publié en 2022 un essai intitulé La taille des arbres qui a été récompensé par le prix Amerigo-Vespucci.
Cléricourt est une ville moyenne de province comme il en existe tant d’autres dans l’hexagone avec ses notables, son hypercentre moribond, ses quartiers populaires, ses infrastructures municipales, etc. Cette ville que rien ne distingue apriori va pourtant focaliser l’attention de la presse nationale et de l’opinion publique française.
Un forcené s’est connecté à un ordinateur de la bibliothèque municipale pour publier d’inquiétants tweets sur X. Des poèmes morbides, signés Votre serviteur, évoquent des décapitations à répétition. Celui qui se cachent derrière ce pseudo reste néanmoins très énigmatique sur son mobile. S’agit-il d’un terroriste, d’un extrémiste ou d’un dangereux désaxé sans objectif politique ou religieux ? Le lecteur connait le nom du responsable mais ne sait pas grand-chose de plus.
L’affaire s’emballe lorsque des familles signalent la disparitions de trois étudiantes. Des flics débarquent de Paris avec une brigade de spécialistes et de techniciens scientifiques. La médiathèque est auscultée de fond en comble, les membres du personnel interrogés, les nouveaux usagers suspectés. On procède à une perquisition musclée dans une tour de la cité, un dimanche matin pluvieux. Le maire pète un câble…
Arrivée au ¾ du roman, le lecteur a assez d’éléments pour réunir les pièces du puzzle et comprend que rien ne pourra stopper la mécanique du drame en marche. Fabien Truong se joue des préjugés, des faux semblants et des codes du roman policier mais il est difficile d’en dire davantage sans divulgâcher l’intrigue. Il brosse un portrait de la ville et de ses habitants qui m’a semblé très juste. Je ne doute pas que de nombreux lecteurs pourront reconnaître des situations ou des lieux familiers.
📚D’autres avis que le mien via Babelio
📌Routines. Fabien Truong. Rivages, 300 pages (2024)
En tout cas, grâce à toi j'entends parler de ce roman.Il est à ma bibli éloignée, empruntable pour 2 semaines. C'est ainsi . Donc j'attendrai pour le découvrir. ^_^
RépondreSupprimerKeisha, tu veux que te l'envoie ?
SupprimerC'est ce genre de billet qui me donne envie de vaincre ma réticence à propos de la littérature policière.
RépondreSupprimerIl n'est pas classé en littérature policière. Je pense que Sacha a touché juste: c'est plutôt un roman social à suspense.
SupprimerUn bon titre à noter pour l'activité sur la ville, si je comprends bien...
RépondreSupprimerah oui, tiens, je n'y avais pas pensé
SupprimerBien intrigante et tentante cette histoire. Je note !
RépondreSupprimerC'est un coup de cœur. Je l'ai lu en deux jours
SupprimerDirais-tu que c'est un polar ou plutôt un roman social à suspense ?
RépondreSupprimerC'est exactement ça ! Un roman social à suspense.
SupprimerJ'aime bien reconstituer des puzzles en lisant. Je m'empresse de noter ce titre.
RépondreSupprimerOn se doute qu'un truc n'est pas clair mais sans pouvoir mettre le doigt dessus. On comprends le fin mot de l'histoire avant la fin (mais c'est voulu par l'auteur).
SupprimerUn inconnu pour moi !
RépondreSupprimerC'est son premier roman
SupprimerJe n'aurais pas parié sur ce livre non plus, mais visiblement il vaut le détour.
RépondreSupprimerC'est un bon roman, pas incontournable non plus, mais il fait le job comme on dit
SupprimerMa bibliothèque n'en a qu'un "des capuches et des hommes" sur la trajectoire des jeunes de banlieue .. je vais faire une suggestion pour celui du jour.
RépondreSupprimeroui, il a écrit des essais aussi
SupprimerEt bien je le découvre aussi et c'est bien que tu en parles. Par contre il est totalement inconnu de mes deux médiathèques, dommage !
RépondreSupprimerJ'ai l'impression qu'il est un peu passé inaperçu de façon générale
SupprimerJ'aime beaucoup quand un auteur arrive à se jouer des préjugés !
RépondreSupprimer