Le Dernier voyage de Momoko Hidaka. Chisako Wakatake
Momoko vit seule depuis la mort prématurée de son mari. Son fils et sa fille ont pris leur distance depuis longtemps et elle ne voit que rarement ses petits-enfants. Notre veuve septuagénaire trompe sa solitude en se remémorant son passé et en soliloquant avec ses divers voix imaginaires qu’elle compare à des "villosités". Elle évoque sa jeunesse à la campagne, sa fuite à Tokyo pour échapper à un avenir tout tracé, ses rêves d’indépendance, ses débuts difficiles dans la capitale, les petits boulots dans la restauration, la désillusion, la solitude déjà, puis la rencontre salvatrice avec son futur époux et sa vie de mère au foyer.
Sachant que j’ai multiplié les déconvenues en matières de lectures ces derniers temps, j’ai voulu me tourner vers un roman court et dépaysant. J’ai une appétence pour les écrivains asiatiques et j’avais envie de découvrir enfin le catalogue des éditions Nami. J’avoue que certains titres publiés par cet éditeur me laissaient un peu dubitative mais je pars du principe qu’il est préférable de tester soi-même pour se faire une opinion. Par ailleurs, j’étais relativement confiante concernant la qualité de ce titre là puisque Le Dernier voyage de Momoko Hidaka a reçu deux prestigieuses récompense littéraires nippones: le prix Akutagawa et le prix Bungei. Le premier prix distingue des nouvelles et des romans courts d'auteurs débutants ; le second a pour objectif de faire connaître de nouveaux écrivains. Chisako Wakatake a débuté sa carrière littéraire tardivement et elle était âgée de 63 ans quand elle reçut ces prix.L’histoire et les thèmes abordés sont séduisants mais j’ai été terriblement gênée par l’écriture qui m’a semblée souvent maladroite. Je comprends les difficultés rencontrées par la traductrice : comment retranscrire le fait que l’héroïne utilise des mots et des expressions de son dialecte natal de la région du Tōhoku ? Je me suis accrochée longtemps car je ne voulais pas abandonné un livre qui semblait avoir séduit tant de lecteurs japonais. Malheureusement, la sensation de tourner en rond et le style d’écriture sont venus à bout de ma patience. J’ai abandonné peu avant la fin de l’ouvrage.
Le Dernier voyage de Momoko Hidaka a été adapté au cinéma en 2020 par le réalisateur Shuichi Okita avec Yuko Tanaka, Yu Aoi et Masahiro Higashi dans les rôles principaux. J’ai eu ‘occasion de voir la bande annonce et j’ai trouvé les images plutôt esthétiques. Dommage que ce film ne soit pas disponible en version française car j’aurais été curieuse de voir le résultat.
📌Le Dernier voyage de Momoko Hidaka. Chisako Wakatake, traduite par Sophie Bescond. Éditions Nami, 192 pages (2024)
C'est pour moi le problème avec certains romans japonais, est-ce du à la traduction? Pourtant les 'classiques' me paraissent moins lisses...
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