La Fille renard. Maria Grund
L’intrigue se déroule sur un territoire insulaire au large de la Suède, qu’on imagine plutôt austère à cause de l’ambiance plombée voulue par l’autrice. Le lieu exact n’est jamais mentionné mais on suppose qu’il s’agit de l’île de Gotland, la terre d’adoption de Maria Grund.
Mia Askar, une adolescente de 14 ans, est retrouvée morte dans l’eau d’une doline du côté de l’ancienne carrière de calcaire. Les policiers concluent rapidement à un suicide, malgré les doutes de l’inspectrice Sanna Berling. Ils n’ont de toute façon pas le temps de se poser plus de questions puisqu’ils sont appelés dans les quartiers chics, de l’autre côté de l’île. Cette fois, il s’agit clairement d’une scène de crime. Marie-Louise Roos, une ancienne antiquaire spécialisée dans les livres rares et précieux, a été sauvagement assassinée à coups de couteaux. Son mari, Frank Roos, géologue à la retraite, a disparu. L’affaire se complique lorsque les flics découvrent que le suicide de Mia et le meurtre de la bouquiniste sont peut-être liés. Par ailleurs, l’enquête est perturbée par le prochain départ de Bernard Hellkvist, le coéquipier de Sanna, et son remplacement par Eir Pedersen, une enquêtrice venue du continent. Les nouvelles partenaires vont devoir trouver rapidement leurs marques et cela ne se fera pas sans heurts.
La Fille renard est le premier roman de Maria Grund. Il inaugure une série policière qui compte à ce jour trois volets. Les deux derniers sont parus en Suède en 2022 et 2023 mais n’ont pas encore traduits en Français. Dans ce premier volume, le personnage de Sanna Berling est bien développé et on n’ignore pas grand-chose de son passé familial douloureux. Son mari et de son jeune fils sont morts dans un incendie criminel, la laissant totalement dévastée par le chagrin et la colère. Le personnage d’Eir Pedersen, en revanche, est plus énigmatique. On sait que c’est une jeune femme torturée qui a été évincée de son ancienne équipe. De plus, elle doit prendre soin de sa sœur, une ex-toxicomane convalescente. Il reste néanmoins de nombreuses zones d’ombres la concernant.
Maria Grund accorde beaucoup d’importance à ses deux héroïnes au détriment, selon moi, des victimes (que j’ai eu du mal à considérer comme de vraies personnes) et de l’enquête elle-même (dont une bonne partie est résolue grâce à l’intervention d’une tierce personne venue du continent). Les histoires de radicalisme religieux, combinées à celles de déviances physiques et morales, conduisent à une surenchère qui m’a semblée un peu trop accrocheuse. En dépit de ses bémols, j’ai eu envie de connaître le dénouement de l’intrigue et la romancière suédoise est parvenue à retenir mon attention jusqu’à la fin du livre. J’ai lu quelque part que ce premier roman était perfectible et, en effet, c’est le mot qui me vient à l’esprit pour en parler. J’attends donc la parution des prochains volets en Français pour me prononcer plus franchement sur cette série.
📌La Fille renard. Maria Grund. Robert Laffont, 448 pages (2023)
Ça devient fatigant ces enquêteurs qui sont accablés de soucis et de drames, encore plus si c'est au détriment de l'intrigue. Je vais attendre la suite pour voir ..
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec toi. Cela m'a agacée. En plus, dans ce polar, les policiers sont "borderline" dans tous les sens du terme (y compris avec la loi). En fait, les deux inspectrices dépassent les bornes toutes les deux. Pour moi, c'est un peu trop. En ce qui concerne l'intrigue, c'est pareil : il y a une surenchère du mal qui finit par énerver.
SupprimerJe rejoins Aifelle dans le sens où il est vrai que c'est fatigant que les enquêteurs ont souvent des soucis etc... mais là dans le polar que tu présentes au moins il n'y en a pas un qui a un problème avec l'alcool.
RépondreSupprimerEn tout cas, merci pour la découverte et pour ta participation au challenge 🙂
Pour l'instant, les personnages n'ont pas de problème avec l'alcool mais comme elles ont des problèmes avec tout le reste... je plaisante ! Quoi que... (^_-)
SupprimerAffaire à suivre alors dans les prochaines tomes ^^
SupprimerTellement de livres sont arrivés dans ma pal dernièrement que je suis ravie de lire ton billet : celui-ci n'arrivera pas jusqu'à chez moi...!
RépondreSupprimerJe pense qu'on peut effectivement s'en passer
SupprimerBon, côté polars suédois, j'en ai pas mal sur ma LAL depuis un moment. Je vais déjà me concentrer sur ceux-là et attendre de voir ce que donne au moins le deuxième volet de cette série.^^ Très belle couverture en tout cas.
RépondreSupprimerEn fait, j'ai trouvé la couverture suédoise plus adaptée ou plus parlante. J'ai même hésité a publier la photo
SupprimerJe rejoins les commentaires précédents, je fuis maintenant ce type d'enquêteurs et la surenchère des drames personnels : une femme tortorée par le passé n'est-ce pas suffisant sans une soeur toxico en plus ... On finit par ne plus y croire !
RépondreSupprimerJe suis d'accord. C'est "too much" pour moi aussi
Supprimerca fait longtemps que je n'ai pas lu de romans nordiques mais je vais éviter celui-là, tu as relevé trop de défauts :-( du coup, ça ne me tente pas !
RépondreSupprimerLe second volet est peut-être plus abouti...
Supprimer