Bien sûr que les poissons ont froid. Fanny Ruwet

Bien sûr que les poissons ont froid. Fanny Ruwet

Cet été là, Allie est plus démoralisée que jamais. Elle vient de quitter son petit ami Alexandre, parce que c’est mieux de se séparer sans auréole sous les bras donc avant les grandes chaleurs. Elle a ainsi mis fin à une relation ambiguë qui aura duré plus de quatre ans. Son premier reflexe consiste à s’enfermer dans son nouvel appartement vide, refusant presque toutes les invitations de ses potes et omettant souvent de répondre à leurs messages téléphoniques. Un soir, elle se laisse néanmoins convaincre par Maxime d’assister à un concert un peu miteux. L’alcool aidant, la narratrice confie à son copain qu’elle pense avoir été victime de "Catfishing"* pendant son adolescence. Les échanges avaient lieu presque exclusivement par l’intermédiaire des réseaux sociaux de l’époque mais Allie a reçu une lettre manuscrite qu’elle a conservée. Après tout, Nour (ou quelque soit la personne qui se cachait derrière cette identité potentiellement frauduleuse) lui a apporté du réconfort sans jamais rien exigé de tordu en retour. Est-ce l’attitude d’un pédophile ou d’un escroc ?  Non ! Alors pourquoi effacer toutes ses traces sur Internet ? Après une série de bières et de propos décousus, Maxime suggère de mener une enquête. Le courrier, qui indique une adresse à Montpellier, semble un bon point de départ. 

Bien sûr que les poissons ont froid est le premier roman de Fanny Ruwet, jeune autrice Bruxelloise touche-à-tout. Dans une autre vie, elle a été attachée de presse mais les auditeurs de France-Inter la connaissent plutôt à travers sa chronique humoristique hebdomadaire dans l’émission La bande originale. Allie, son héroïne, est son alter ego de papier. D’ailleurs, Fanny Ruwet ne cache pas qu’elle s’est inspirée d’une histoire qui lui est réellement arrivée. 

La quatrième de couverture annonce un roman très drôle et elle ne ment pas (même si on tend parfois vers « l’entre soi générationnel »). L’humour est partout, y compris dans les notes de bas de page rédigées par l’autrice. Néanmoins sous le vernis de l’ironie transparait un mal-être certain et un manque de confiance en soi. La narratrice ne cache pas qu’elle a du mal à trouver sa place au sein de la société. D’ailleurs, elle accepte finalement de consulter un psychiatre recommandé par Maxime. L’intérêt du roman est d’aborder une multitude de sujets emblématiques de notre époque comme les réseaux sociaux, les amours virtuels, la bisexualité, etc. Le roman est relativement court et peu se lire d’une traite.  

Un autre avis que le mien : Mes pages versicolores

* Le catfishing (en français : pêche au poisson-chat) est une activité trompeuse par laquelle une personne crée un personnage fictif ou une fausse identité sur un réseau social, en ciblant généralement une victime spécifique. (Source : Wikipédia)

Bien sûr que les poissons ont froid. Fanny Ruwet. L’Iconoclaste, 266 pages (2023)


Commentaires

  1. J'ignore ce qu'est le catfishing, autant dire que je ne suis pas bien partie, là...

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    1. Oui, heureusement que l'éditeur a insisté pour que l'autrice proposent des notes de bas de pages ! Certaines sont plutôt humoristiques, d'autres bien utiles aux non initiés comme moi.

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    2. Du coup, j'ai rajouté une définition de "catfishing" piquée sur Wikipédia

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  2. Je ne la connais pas mais je penserai à ce titre en cas de déprime ;-)

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    1. J'écoute certaines émissions de France Inter mais je ne suis jamais tombée sur les chroniques de Fanny Ruwet. Je ne la connaissais pas avant de lire son premier roman. En fait, j'ai dégoté cette idée de lecture sur le blog Le Carnet et les Instants

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  3. Pas très sûre d'y trouver mon compte, le résumé et les thèmes ne me parlent pas trop, mais peut-être que sur d'autres sujets, Fanny Ruwet pourrait m'intéresser.

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    1. On passe un bon moment en compagnie de Fanny Ruwet. Son livre est distrayant et se lit rapidement.

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  4. Je n'écoute pas "la bande originale" et dans l'ensemble je ne trouve pas les humoristes de F.I. très bons .. Je ne suis pas sûre de m'intéresser à ces thèmes-là, question de génération peut-être.

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    1. Je te comprends. Pour ma part, je préfère écouter le "masque et la plume" (les critiques littéraires me font souvent rire). Sinon, il y a effectivement dans ce roman un coté "entre-soi" qui m'échappe un peu.

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  5. Tu n'es pas complétement convaincue, on dirait ... En ce moment, je ne note que les coups de coeur radicaux !

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    1. Estelle Piraux, sur le Blog Le Carnet et les Instants est plus enthousiaste que moi à propos de "Bien sûr que les poissons ont froid". Honnêtement, c'est distrayant mais ce n'est pas le roman du siècle. Je pense qu'on peut effectivement se passer de le lire. Je ne regrette pas de l'avoir fait pour autant. J'aime les découvertes et puis ça m'a permis de participer au mois belge.

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  6. Comme Aifelle, je pense que je ne me retrouverais pas dans les côtés générationnels... ça m'aurait plu de découvrir une autrice belge, mais il y en a d'autres !

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    1. Il ne faut peut-être pas trop ce focaliser sur cet aspect du roman... d'un autre coté, il y a tant d'auteurs à découvrir que ça ne vaut pas le coup de se forcer, si on ne le sent pas.

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