La Faussaire de Buenos Aires. María Gainza

La Faussaire de Buenos Aires. María Gainza (Photo by Mitchell Luo on Unsplash)

La narratrice se présente sous le pseudonyme de María Lydis. Sa carrière dans le monde de l’art a commencé lorsqu’elle a passé la porte de la Banque Ciudad à Buenos Aires, pistonnée par un oncle aviné. Dès l’âge de 25 ans, la jeune portègne apprend à expertiser les tableaux des plus grands maîtres, sous la houlette d’Enriqueta Macedo, une spécialiste de renommée internationale. Elle y découvre aussi le monde interlope des faussaires. Après la mort de son mentor, notre héroïne se lance sans grand entrain dans la critique d’art où elle parvient néanmoins à se faire un nom. Virée de son journal, suite à un congé maladie longue durée, elle décide d’écrire la biographie de La Négra. Cette énigmatique artiste aurait fait partie du Club des Faussaires Mélancoliques dans les années 60. L’ex-critique part donc sur ses traces, au cœur de la bohème argentine. Les œuvres de Mariette Lydis et Pedro Figari auraient été ses modèles favoris.

María Gainza signe un roman court mais dense qui interroge le lecteur sur les problématiques de l’art contemporain. Il faut dire que la romancière argentine sait de quoi elle parle puisqu’elle a publié ses premiers articles sur l’art dès 2003. Elle a travaillé comme correspondante d'ArtNews et du New York Times à Buenos Aires. Elle a contribué à de plusieurs journaux dont Artforum et le supplément Radar du journal Página/12. Elle a également animé des cours et des ateliers d’art à l’université privée Torcuato Di Tella à Buenos Aires.

Dans La Faussaire de Buenos Aires, le lecteur apprend beaucoup sur le monde de l’art, des contrefacteurs et la vie des peintres en Argentine. La question qui se pose est de savoir si la femme sur laquelle enquête la narratrice n’est pas elle-même un leurre. La Négra est-elle un alter-ego du célèbre Elmyr de Hory ou une sorte d’arlésienne ? Mais la quête de notre héroïne est double. A travers le personnage de La Négra, c’est son amie perdue, Enriqueta Macedo, qu’elle cherche. La Faussaire de Buenos Aires, c’est aussi l’histoire d’une femme solitaire qui courre après les désillusions. 

La Faussaire de Buenos Aires. María Gainza. Christian Bourgeois, 176 p. (2022)


Commentaires

  1. Un titre très intéressant à noter pour l'activité "latino" de février !

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  2. Il y a un challenge latino ? Organisé par toi ? Je note, ça m'intéresse. Je ne connais pas grand chose à la littérature d'Amérique du Sud.

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    1. Oui, cela fait deux ans qu'il a été lancé. C'est en février, donc, et il s'agit simplement de lire un titre émanant d'un pays "éligible" à l'appellation latino, ou d'ailleurs, mais se déroulant en Amérique latine. Plus de détails ici, avec le bilan de la 2e édition : https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2022/03/mois-latino-2022-le-magnifique-bilan.html

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  3. J'ai trouvé plein d'idées de lecture, merci. Je pense que je participerai à la prochaine édition du Mois Latino

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  4. Oui, le challenge chez Inganmic; J'avoue lire peu de 'latino' mais il m'arrive de participer, quand même!

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