Le club des cinq et la maison hantée. Enid Blyton

Le club des cinq et la maison hantée. Enid Blyton


 Un groupe d’enfants et une maison hantée, voila une promesse irrésistible pour les jeunes amateurs de sensations fortes ! L’illustration de couverture, réalisée par Auren, continue de plomber l’ambiance pour le plus grand plaisir des petits lecteurs. On y voit, le Club des cinq au grand complet, réfugié près d’un amas de vieilles pierres, sous un ciel déchiré par les éclairs. Bref, bienvenue à Kernach, et plus particulièrement à la Villa des mouettes, la demeure de Claude Dorsel et de ses parents. L’aventure commence mal puisque Dagobert, le chien de l’adolescente, s’est blessé à l’oreille. Il doit porter une ridicule collerette en carton jusqu’à la guérison de la plaie. Ordre du vétérinaire ! Notre héroïne, qui veut éviter que son chien adoré ne soit victime de plaisanteries douteuses, décide de partir camper avec lui dans la lande. Elle est bientôt rejointe par sa cousine Annie, en vacances chez les Dorsel. Ses deux frères, François et Mick, sont en voyage en Espagne mais les rejoindront plus tard. Or, les filles ne vont pas tarder à regretter amèrement leur absence. En effet, il se passe de drôles de choses du coté d’une vieille bicoque abandonnée…

Evoquer un classique de la littérature enfantine est toujours une affaire compliquée. On commence généralement par dire qu’il n’est pas nécessaire de présenter l’auteur puisque tout le monde est sensé le/la connaître et avoir lu ses livres. Dans les faits, on s’empresse justement de parler de sa biographie, puis de dérouler sa bibliographie complète et d’indiquer éventuellement les prix qui ont couronné son œuvre. Après cet exercice un peu laborieux, vient le moment de rappeler dans quel contexte le roman a été écrit car il y a des chances pour qu’il ait pris un petit coup de vieux. La romancière britannique Enid Blyton (1897-1968) n’était déjà plus de ce monde quand j’étais moi-même enfant et lisais avidement la série du Club des cinq puis celle du Clan des sept. J’imagine que leurs aventures étaient suffisamment haletantes pour me faire oublier quelques détails qui aujourd’hui me font un peu tiquer. 


Le club des cinq et la maison hantée. Enid Blyton. Chap1


Dans les romans Enid Blyton, en effet, une jeune fille sportive et intrépide comme Claudine (alias Claude) est forcément un garçon manqué. On sent bien pourtant que la romancière a de l’affection pour son personnage et ne la juge pas plus que cela. Sa cousine Annie, quant à elle, est l’archétype de la féminité telle qu’on pouvait l’imaginer avant 1968 : une fillette douce et un peu peureuse qui ne rechigne pas s’acquitter des tâches ménagères. Dans cet épisode, les garçons arrivent à la rescousse au bon moment pour tirer les filles du pétrin dans lequel elles se sont fourrées. Ici, on peut éventuellement admettre que François, l’aîné du groupe, se sente investi d’une certaine responsabilité (pour ne pas dire instinct de protection) vis-à-vis de ses cousines. Michel (aka Mick), qui a le même âge que Claude, est bien-sûr le casse-cou-rigolo de service. 

J’adore aussi la liberté accordée aux personnages, livrés à eux-mêmes sans adulte responsable pour les encadrer. C’est une fiction, me direz-vous ! En plus, ils ont un gros chien, Dagobert (surnommé Dag ou Dago selon les circonstances), pour les protéger. Enfin, le terrain de jeu des cousins n’est pas en pleine jungle urbaine mais situé sur une île isolée (à défaut d’être paisible). Par contre, cet été, je vais avoir du mal à expliquer à mon Doudou de 9 ans ½ pourquoi, il ne peut aller camper seul en pleine nuit dans la pampa avec son chat, l’arc de sa cousine et quelques sandwichs bio sans gluten.


Le club des cinq et la maison hantée. Enid Blyton. Chap 9


Puisqu’on parle de jeunes lecteurs, je dois dire que le mien a adoré l’histoire et s’est parfaitement identifié aux personnages. Après tout, leurs caractères sont assez différents pour que chacun puisse trouver son modèle (sans nécessairement tenir compte du genre).  Donc, oui, Le club des cinq séduit encore les jeunes lecteurs. Il faut dire que les thèmes abordés sont universels et les titres assez évocateurs pour attirer leur attention dans les rayons de votre librairie préférée : Le Club des Cinq et le trésor de l'île (tome1), Le Club des Cinq et le passage secret (tome 2), etc. A chaque volume correspond une nouvelle aventure ; aussi, Il n’est pas nécessaire de lire les livres dans l’ordre chronologique de leur parution. Il faut quand même savoir que la série originale, qui compte une vingtaine de romans écrits entre 1942 et 1963, a été complétée par 24 titres additionnels dont l’auteur n’est autre que la traductrice d’Enid Blyton, Claude Voilier. Ses volumes supplémentaires sont parus entre 1971 et 1985. La série a également été adaptée en bande dessinée, une première fois dans les années 1980, puis à partir de 2016 par le dessinateur Béja et le scénariste Nataël. 

Le club des cinq et la maison hantée. Enid Blyton. Hachette Jeunesse, 224 p. (rééd. 2020)


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