Ballade pour Georg Henig. Victor Paskov
💪Cette année, nous allons faire deux voyages successifs en Bulgarie grâce au challenge bulgare de Claudialucia puis la Rentrée à l'Est chez Sacha. J’ai déjà fait une escapade dans ce pays (bien réelle cette fois) en 2023. A cette occasion, j’ai découvert Maria Kassimova-Moisset, à travers son roman intitulé Rhapsodie balkanique. A part ça, je dois reconnaître que je ne connais pas grand-chose à la littérature bulgare. Le catalogue de ma bibliothèque de quartier n’est pas très fourni en la matière. J’en suis quand même repartie avec deux livres sous le bras dont Ballade pour Georg Henig de Victor Paskov. C’est un petit bijoux d’humour et de tendresse en dépit du contexte et de l’intrigue.
Victor, le narrateur, est le fils d’un musicien valaque désargenté et d’une descendante de Koulaks. Il nous raconte son enfance sous l’ère soviétique, et sa relation d’amitié avec Georg Henig. Ce maitre luthier d’origine tchèque était venu s’installer à Sofia pour dispenser son art aux Bulgares. A la mort de son épouse, le vieil homme refuse de quitter son logement, une pièce en sous-sol devenue insalubre. Bien que son état s’aggrave, il résiste aux pressions de ses voisins (qui veulent s’approprier son logement), des services sociaux (qui veulent le placer dans un hospice), de ses anciens élèves (qui craignent le déshonneur de la profession) et de ses amis (qui souhaitent l’accueillir à leurs frais dans leur modeste logement).
Ce récit émouvant est un hymne à la musique et une métaphore de la liberté. L'auteur décrit une vie rude. Il habite dans un quartier pauvre où la violence, l'alcoolisme et la mesquinerie alternent parfois avec la solidarité. Le texte n’est pas dénoué d’humour pour autant et plusieurs passages m’ont fait sourire : une conversation entre l’enfant et le vieillard, au sujet de la religion, par exemple. L’obsession de la mère du narrateur pour l’acquisition d’un buffet censé lui rendre son prestige social est à la fois drôle et pathétique. On admire en tout cas la respectueuse bienveillance des parents vis-à-vis de leur vieil ami Tchèque. La Ballade pour Georg Henig est un beau roman initiatique que je vous recommande vivement.
📚D'autres avis que le mien chez Sacha et Patrice
📌Ballade pour Georg Henig. Victor Paskov, traduit par Marie Vrinat. L’Aube, 216 pages (2021)
Hou là, deux challenges sur un pays que je connais peu! Bon, ce titre est à la bibli, je note mais ...
RépondreSupprimerComme tu le dis, ça ne va pas être facile de dénicher des auteurs bulgares à la bibli !
SupprimerL'avantage des challenges, c'est de nous faire découvrir des littératures vers lesquelles nous n'irions pas forcément. Je commence à avoir une petite liste pour la Bulgarie, j'ajoute ta lecture du jour.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi. Je suis sortie de ma zonr de confort avec ce roman et je ne le regrette pas.
SupprimerZut et Zut, j'avais résisté à mettre ce livre dans mes listes car elles sont trop looooongues mais bon je vais le faire car quand vous vous y mettez à trois comment résister
RépondreSupprimerSacha et Patrice l'ont un peu moins apprécié que moi. Un 4ème avis serait idéal.
SupprimerJe ne sais pas pourquoi, mais ce roman est en effet assez facile à trouver alors que ce n'est pas le cas de la littérature bulgare en général. J'en ai un bon souvenir, même si j'ai été un peu moins convaincue que toi.
RépondreSupprimerJe crois qu'il a fait l'objet d'une adaptation au cinéma ou à la télé en Bulgarie mais je ne retrouve plus l'information.
SupprimerLe côté roman initiatique ne me tente pas, mais je me laisserai bien tenter par un roman bulgare.
RépondreSupprimerTu trouveras plein d'idées de lecture chez Sacha et Claudialucia.
SupprimerMerci pour ta participation. J'ai l'intention de lire ce livre moi aussi et je sens, d'après ce que tu en dis, que cela va être une belle lecture.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ce livre très émouvant.
SupprimerEt moi, je ne connais rien de la Bulgarie... à part Sylvie Vartan !
RépondreSupprimerelle est mentionnée dans un roman de Elitza Gueorguieva, une autrice bulgare que j'ai lu récemment et dont je parlerai bientôt
SupprimerAh ben voilà, très bien, celui-là est à la bibli et il me dit bien. "Un petit bijou d’humour et de tendresse", on prend toujours.^^ Mes biblis n'ont pas grand-chose non plus côté bulgare, je vais peut-être réserver cette lecture pour septembre pour faire d'une pierre deux coups.
RépondreSupprimerC'est vrai que les biblis sont généralement un peu pauvres en littérature bulgare.
SupprimerJe ne connais pas la littérature bulgare mais ce roman a l'air touchant.
RépondreSupprimerTouchant et instructif. On apprend beaucoup sur la vie quotidienne au temps de la Bulgarie soviétique
SupprimerTrès très tentée!! Je crois que je n'ai jamais lu de littérature bulgare. Et pourtant, j'ai mis les pieds dans le pays, gamine, avant la chute du mur, et j'en garde un souvenir complètement surréaliste.
RépondreSupprimerJ'y suis allée, il y a deux ans. C'est très dépaysant mais j'en garde un super souvenir.
SupprimerHé bien tu m’épates, c’est un livre paru en 1989 et que tu as réussi à retrouver. Je l’avais lu à l’époque et il m’avait profondément touchée, en fait c’est tout ce dont je me souviens de ce roman.
RépondreSupprimerMerci pour ce beau rappel.
Avec plaisir. C'est un roman très émouvant. Une collègue bulgare m'a dit qu'il existe une adaptation en film mais je ne la retrouve pas.
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