Cité de la poussière rouge. Qiu Xiaolong
« Il était déjà fait mention de la cité à la fin de la dynastie des Qing. (…) Voyez où elle est située. Au cœur de Shanghai. D’ici, vous pouvez aller partout. Vers le sud, à environ un quart d’heure à pied, vous avez le Bazar du temple du dieu protecteur de la ville où vous vous régalerez d’une variété étonnante de friandises typiques. Vers le nord, vous pouvez déambuler dans la rue de Nankin, le centre commerçant de Shanghai. Si vous préférez les magasins plus élégants de la rue de Huaihai, vous y êtes en un quart d’heure. Certains soirs, l’odeur forte et caractéristique de la rivière Huangpu parvient jusqu’ici. »
Dans l’édition française, ce recueil de nouvelles est en réalité le premier volet d’une trilogie dont les deux autres tomes sont La bonne fortune de Monsieur Ma et Des nouvelles de la Poussière rouge. Les personnages principaux sont les habitants de la cité de la Poussière Rouge, un quartier de Shanghai, constitué de maisons traditionnelles (shikumen) où s'entassent plusieurs familles.
La toile de fond historique est l'évolution du régime Chinois, depuis la libération de la ville en 1949 jusqu'à la libéralisation socio-économique, initiée par Deng Xiaoping, après l’échec de la révolution culturelle de Mao. Le livre s'achève en 2005, l'année où la Chine et la Russie effectuent des manœuvres militaires conjointes, mais aussi celle du lancement de la capsule spatiale Shenzhou 6 avec deux taïkonautes à son bord.
Ainsi que l'explique le narrateur (un propriétaire qui souhaite louer une chambre à un étudiant) :
« les résidents n'ont rien de héros ou d'héroïnes – certainement pas du type "le talentueux lettré et la belle" ou "le maître incontesté du kung-fu". Et ils ne traversent pas non plus des conflits ou des grandes scènes comme on en trouve dans les livres. Les conteurs d'ici se livrent cependant à toutes sortes d'expériences, avec des retours en arrière, ou bien ils montrent sans dire, racontent parfois de différents points de vue. Comme les personnages sont des gens réels d'ici, les conversations du soir, comme d'autres aspects de la vie de la Poussière Rouge, prennent une grande ampleur. »
En réalité, ce petit livre nous apprend beaucoup sur la culture et l'histoire chinoise. Certaines anecdotes sont bien plus édifiantes qu'elles ne veulent le paraître et le lecteur ne peut se cantonner à un simple rôle d'observateur. Qiu Xiaolong, quoi qu'il en dise, nous invite à une réflexion sur le comportement des hommes lorsqu'ils sont pris dans les tourments de la grande histoire, mais aussi à s'interroger sur le monde tel qu'il se construit.
Qiu Xiaolong s'est fait connaître grâce à ses romans policiers : Mort d'une héroïne rouge (2000), Visa pour Shanghai (2002), Encres de Chine (2004), Le très corruptible mandarin (2006), De Soie et de Sang (2007) et La Danseuse de Mao (2008).
💪Ce livre me permet de participer au "Challenge Sous les pavés, les pages", organisé par Athalie et Ingannmic.
Ce billet est recyclé de mon ancien blog.
📌Cité de la poussière rouge. Qiu Xiaolong, traduit par Fanchita Gonzalez Batlle. Liana Levi, 222 pages (2010)
hum hum, intéressant mais pas forcément dans un avenir immédiat (air connu)
RépondreSupprimerOui, je connais ça ! ^_- D'un autre côté, ce n'est pas une nouveauté, le livre peut attendre encore un peu la bonne occasion
SupprimerJ'ai découvert cet auteur récemment grâce aux "Courants fourbes du lac Tai", un policier dont l'intrigue ne m'a pas convaincue. Mais si je comprends bien, ici ce n'est pas un policier...
RépondreSupprimerje me souviens que tu n'avais pas été emballée plus que ça. Je crois bien que je n'ai lu aucun des polars de Qiu Xiaolong donc je ne peut pas vraiment donner mon opinion. Par contre, je peux te dire que j'ai beaucoup apprécié ce recueil de nouvelles
SupprimerJ'avais noté de découvrir cet auteur par ses romans policiers, je ne savais pas qu'il avait publié des recueils de nouvelles, voilà qui pourrait m'intéresser !
RépondreSupprimerSes nouvelles sont moins connues en effet. Pourtant, elles sont vraiment intéressantes et agréables à lire
SupprimerJe ne connais pas grand chose à la culture chinoise, je ne vais jamais par là-bas en littérature (je suis très franco française en littérature, trop d'ailleurs, mais j'y trouve tellement de tentation). Donc la Chine oui pourquoi pas. Mais je ne suis pas fan des nouvelles... A voir !
RépondreSupprimerJe sais que la littérature asiatique n'est pas toujours facile à aborder. Ici, l'écriture reste assez classique. Le livre est court, c'est peut-être l'occasion de tenter l'aventure !
Supprimerun vrai coup de coeur pour moi, ( lu en février =2018 !) et j'ai lu aussi ces nouvelles à haute voix à un public qui les a beaucoup appréciés.
RépondreSupprimerah tiens, ravie de voir que je ne suis pas la seule à avoir apprécié. Tu as lu aussi les tomes suivants ?
SupprimerJe connais Qui Xiaolong pour ses policiers. J'en ai lu deux que j'avais bien appréciés. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas continué la série. Anne-yes
RépondreSupprimerJ'ai bien envie de tenter aussi ses polars. J'ai du mal à suivre les séries qui comptent de nombreux tomes mais un ou deux titres, ça me va
SupprimerJe connaissais Qiu Xiaolong et ses polars mais pas cette trilogie plus historique. Elle pourrait bien me plaire aussi, en tout cas, je pourrais déjà commencer par ce recueil de nouvelles qui visiblement t'a convaincue.
RépondreSupprimeroui, j'ai beaucoup aimé et Luocine aussi. J'ai apprécié l'ambiance et l'écriture. C'est dépaysant et agréable à lire. En plus, le volume est assez court
SupprimerConnaissant peu la culture chinoise et encore moins en dehors des gros événements, ce recueil a l'air intéressant !
RépondreSupprimerC'est l'occasion idéale de tenter une immersion dans la culture chinoise.
SupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur. Je n'ai rien contre les nouvelles mais j'irais plutôt vers un polar, pour voir.
RépondreSupprimerIl me semble avoir lu d'excellentes critiques de ses polars.
SupprimerIl me semble que j'ai lu un des polars de cet auteur, mais impossible de retrouver le titre. Ni le moindre souvenir d'ailleurs. Sans doute une des histoires du Juge Ti, mais laquelle?...
RépondreSupprimerPeut-être mort d'une héroïne rouge, le plus connu
SupprimerJ'adore sa série des Inspecteur Cheng. J'aime ce qu'il nous dit de la société chinoise;
RépondreSupprimerJe pense qu'il est temps que je les lise. Cela fait un moment que j'y pense
SupprimerTout à fait inconnu pour moi, mais il me semble intéressant...
RépondreSupprimerJe te le recommande. On apprend beaucoup sur la Chine
SupprimerJ'ai entendu parler de ses policiers et j'ai noté certains titres dans mes listes mais malheureusement ces nouvelles n'y sont pas. Je vais déjà commencer par faire sa découverte en lisant un des romans, ensuite je verrais, je ne suis pas trop "nouvelles"...
RépondreSupprimerJe crois que c'est un genre un peu délaissé par chez nous. Les anglo-saxons et les asiatiques publient beaucoup plus de nouvelles
SupprimerEh, eh, ça me semble parfait pour continuer ma découverte de la littérature chinoise et pour participer aux Bonnes nouvelles chez toi 😉.
RépondreSupprimerExcellente idée ! ^_-
SupprimerMerci tu me rappelles que je dois absolument lire un de ses romans policiers. Ce sera sans doute aux les calendes grecques, mais c’est sur ma liste :-D
RépondreSupprimerJ'ai une multitude de listes moi aussi qui s'allongent sans cesse !
SupprimerJe vais essayer un de ses polars si je le trouve en médiathèque demain.
RépondreSupprimerJe suis curieuse de connaître ton opinion sur les polars. Je verrai ensuite si ça peut me plaire mais je pense que oui
Supprimerje lis tellement d'auteurs coréens et japonais, mais je résiste encore à la Chine (même si Madeleine Thien a signé un de mes coups de cœur). J'aime bien l'idée d'un recueil pour en apprendre plus sur la culture chinoise. J'ai dernièrement regardé une série d'action chinoise et j'ai adoré !
RépondreSupprimerJ'aime aller vers de nouvelles cultures. La littérature japonaise s'est déjà fait une belle place dans l'édition française. On parle beaucoup du "soft power" coréen depuis quelques années. Les auteurs chinois sont moins traduits pour l'instant mais il y a encore des freins politiques et culturels.
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