Thanatea. Sonja Delzongle

Thanatea. Sonja Delzongle


 Sonja Delzongle a imaginé trois personnages de femmes fortes aux parcours très difficiles. Elles se connaissent depuis l’enfance et ont grandi dans la même cité à Auxerre, se jurant loyauté et soutient jusqu’à la mort. Ester Azoulay, la plus déterminée d’entre elles, est devenu lieutenante de police à 31 ans. Mutée à Lyon, elle a connu une première année difficile sur son nouveau poste. Layla Bennani, sa sœur de cœur, a décidé de la suivre et intègre la même brigade. Puis c’est au tour d’Hélène Gorce, le troisième membre de notre triade, d’intégrer le commissariat lyonnais. Le métier n’est pas facile, surtout pour des jeunes femmes issues de milieux populaires et cosmopolites. Ester craque et décide de tout laisser tomber pour s’installer en Suisse. Elle a, dit-elle, trouvé un boulot de préposée au café dans une entreprise appelée Thanatea. Son départ est surtout motivé par la nécessité de fuir un quotidien rendu douloureux par le décès de sa petite fille atteinte d’une maladie orpheline. Ses deux amies ne se sont pas plus gâtées dans leurs vies personnelles. L’ex conjoint de Layla est un homme violent qui lui dispute la garde exclusive de leur fille. Hélène, quant à elle, apprend simultanément que son mari la trompe et qu’elle fait une récidive du cancer du sein. Pourtant, lorsqu’elles apprennent la disparition d’Ester, ses deux amies d’enfance n’hésitent pas à s’investir à fond dans les recherches, quitte à se mettre elles-mêmes en danger. 

Il était temps, je crois, que je m’intéresse à une autrice de polars aussi populaire que Sonja Delzongle. Thanatea est son 13ème roman. Jusqu’ici, je n’ai lu que des chroniques enthousiastes à son sujet. Il faut dire que la construction de l’intrigue est parfaitement maîtrisée. Le lecteur se laisse volontiers promener, à conditions d’accepter le lâcher prise. Il y a un déséquilibre apparent entre la première et la seconde moitié de ce roman. Les 200 premières pages sont consacrées à la mise en place de l’intrigue. Elle peut sembler un peu longue de prime abord mais la suite prouve qu’il était nécessaire de s’attarder sur le contexte du drame et la psychologie des personnages. A partir du chapitre 43, l’action s’accélère à une vitesse ahurissante et les rebondissements tombent en cascades. J’avoue que j’ai préféré celle-ci. 

Sonja Delzongle brosse les portraits de femmes intelligentes et courageuse mais bizarrement peu clairvoyantes concernant le choix de leurs partenaires. On est surpris aussi par la naïveté d’Ester qui se laisse piéger sur une île au milieu du lac Léman. Le lecteur comprend dès le départ que son employeur n’est pas clair et s’interroge sur la naïveté déconcertante de l’enquêtrice aguerrie. D’accord, elle traverse une période difficile et elle est mentalement fragile… mais quand même !  L’ambiance sur-place est très spéciale. A un moment donné, je me suis demandée si le roman allait déraper vers la science-fiction. Finalement, chaque pièce du puzzle trouve sa place dans la redoutable mécanique imaginée par Sonja Delzongle.

📌Thanatea. Sonja Delzongle. Fleuve Noir, 416 pages (2023)


Commentaires

  1. J'ai lu "Boréal" d'elle ; si le suspense était fort et constant, j'ai été lassée par l'accumulation d'horreurs et leur invraisemblance. Je ne suis pas sûre de la relire un jour.

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    1. Oui, cette aspect du roman m'a gênée aussi même si je n'insiste pas trop là-dessus dans mon billet. En fait, j'ai "pardonné" à l'autrice l'accumulation de malheurs qui touche les personnages et la surenchère dans l'horreur parce que la seconde partie du roman m'a vraiment tenue en haleine.

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  2. Je dois avouer que je n'ai lu que "Boréal" de cette autrice et que cela ne m'en a pas laissé un grand souvenir. Heureux de voir que ce titre semble mieux !

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    1. Il faut savoir que je suis très bon public en matière de polars. J'accepte que les auteurs sacrifient un peu la vraisemblance pour les besoins de l'intrigue et pour tenir le lecteur en haleine.

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  3. J'étais très curieuse des polars de Sonja Delzongle moi aussi, jusqu'à ce que je lise son récit de voyage en Écosse qui m'a laissée assez mitigée. C'était intéressant mais je n'ai eu aucun plaisir réel à la lire. Pas sûre de tenter un de ses polars, même si tu sembles plutôt satisfaite de celui-ci.

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    1. Il y a des bémols mais je ne suis pas trop difficile lorsqu'il s'agit de polar. Si tu n'as pas aimé son style d'écriture, ce n'est peut-être pas la peine d'insister.

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  4. Jamais lue non plus. Il est vrai que je lis peu de polars mais tu éveilles ma curiosité...

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    1. Si tu lis peu de polars, il peut-être préférable d'être prudente. C'est assez glauque quand même.

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    2. Ah! Tu fais bien de prévenir, je n'aime pas trop le glauque

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  5. J'ai lu un de ses romans et j'avais bien aimé mais je ne pense pas continuer à lire ses autres romans... Malgré les dénonciations qu'on peut trouver dans ses romans, je n'ai pas accroché plus que ça...

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    1. Le roman m'a tenue en haleine, l'intrigue est bien construite et la dénonciation de la violence conjugale est un sujet nécessaire. Cela dit, je ne suis pas plus enthousiaste que ça.

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  6. Je ne connais pas du tout l'auteure. Je vois que les avis sont partagés. Il me faudra essayer.
    Cela fait quelques jours que j'essaie de mettre des commentaires chez toi et que je n'y arrivais pas. Cela s'est débloqué d'un seul coup. Je suis dans blogspot aussi et cela arrive fréquemment.

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    1. Cela m'arrive aussi de temps en temps sur d'autres blogs, selon l'outil avec lequel je me connecte. Je me demande si ce n'est pas une histoire de cookies.

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