Les Jeux Olympiques de littérature. Louis Chevaillier
« Quoi ? Des concours d’art aux Jeux olympiques ? Le néophyte a de quoi être surpris. Et pourtant, ce fut essentiel pour le baron Pierre de Coubertin d’associer écrivains et artistes aux Jeux olympiques et de les convertir à sa nouvelle religion du sport. Il s’inspirait en cela de l’Antiquité, quand les joutes musicales et littéraires faisaient partie des trêves sacrées : il reste nombre de textes composés en l’honneur des athlètes et des dieux. »
Cent ans après les précédents Jeux olympiques de Paris, et moins de 60 jours avant le début des compétitions, je ne peux pas nier qu’il s’agit ici d’une lecture opportuniste. Quand même, j’ignorais que les premiers J.O modernes comptaient des épreuves artistiques comme la musique, la peinture, l’architecture, la sculpture et la littérature. Ce "pentathlon des muses" devait rendre hommage au sport et à ses représentants. Apparemment Pierre de Coubertin y tenait beaucoup et ces disciplines ont été maintenues jusqu’en 1948 en dépit de nombreux bémols.
« Mais l’épreuve fut remportée par un illustre inconnu, un certain Géo-Charles, adoubé par Blaise Cendrars. Dès 1928, le lauréat désavouait l’objet de son admiration poétique, regrettant que les Jeux olympiques ne constituent pas « le grand geste universel, populaire et moral qu’il croyait ». Ce regret traverse aussi ce livre. »
J’espérais découvrir, à travers l’ouvrage de Louis Chevaillier, moultes anecdotes érudites et amusantes. Honnêtement, ce fût le cas, même si ce livre m’est rapidement tombé des mains. J’ai mis du temps à en comprendre la raison car l’auteur a fait des recherches très soignées. Il a visité le musée des JO à Lausanne, exhumé de nombreux documents des archives nationales et traqué les manuscrits perdus sur Internet. En dépit de ses efforts, il y avait relativement peu de matière pour traiter le cœur de son sujet, à savoir les épreuves littéraires de 1924. Pour ma part, j’ai fini par le perdre de vue.
« Et un mur blanc où est écrite la devise olympique : Citius, Altius, Fortius (plus vite, plus haut, plus fort). Elle fut forgée par le père dominicain Henri Didon, un adepte de cross-country et un ami du baron, qui l’imagina à l’occasion de championnats organisés au collège Albert-le-Grand d’Arcueil dont il était le prieur. Elle apparaît dès 1894 dans le premier bulletin du mouvement olympique. C’est un idéal de dépassement de soi, préféré à la quête de la seule victoire. Elle a remplacé dans l’esprit collectif une devise plus ancienne, latine : mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain), qui a traversé les siècles avant d’être ainsi détrônée. Pour commencer cette promenade, on pourrait débuter par raconter son histoire à elle. »
Je comprends parfaitement l’intérêt de l’élargir à l’histoire des JO modernes depuis 1896. Cela n’était pas pour me déplaire d’ailleurs. En revanche, les longues digressions sur les protagonistes et la présentation thématique (les chapitres portent les noms des différentes disciplines sportives) obligeant à des d’allers-retours temporels, m’ont donné la sensation d’un récit un peu brouillon. Pour moi, c’était trop. Je me suis perdue dans le flot d’informations et de citations. C’est dommage car cet essai a des nombreuses qualités et captivera sans doute des lecteurs plus attentifs que moi.
📌Les Jeux Olympiques de littérature, Paris 1924. Louis Chevaillier. Grasset, 272 pages (2024)
Ce n'est pas un livre pour moi. Je dois avouer que tout ce qui touche de près ou de loin aux J.O. me laisse de marbre.
RépondreSupprimerDans ce cas, effectivement, mieux vaut passer ton chemin
SupprimerJ'ai lu un article sur le sujet. Je crois que le problème principal est que ces concours littéraires étaient sans aucun intérêt... difficile à rendre ça de façon intéressante, avec tous ces noms propres. Merci de t'être dévouée pour le lire !
RépondreSupprimerSi j'ai bien compris, seuls les amateurs pouvaient présenter des œuvres. Les lauréats n'ont reçus qu'une médaille par la poste sans autre cérémonie. Il a fallu qu'ils se plaignent pour obtenir une remise officielle. Dans le jury, par contre, il y avait quand même quelques personnalités connues.
SupprimerDommage en effet ces allers-retours temporels mais comme toi je ne savais pas que les premiers jeux avaient laissé une large place aux artistes de tous bords. Merci pour cette découverte, pour l'instant je ne le lirai pas...si j'aime l'esprit sportif, je n'aime pas ce qu'il devient et encore moins pour les JO
RépondreSupprimerComme toi, je n'ai rien contre l'esprit sportif lorsque cela reste bon enfant. Malheureusement les enjeux financiers et politiques gâchent souvent la fête
SupprimerJe vais me contenter de ce que j'ai déjà appris en lisant ton billet. Mais déjà, entendre l'expression "jeux olympiques" me donne des boutons, je n'en peux plus. Donc je vais zapper et le livre et les J.O, je vais préférer aller prendre des apéros sur mes plages qui seront certainement désertées !
RépondreSupprimerJe ne suis pas sûre que les plages seront si désertées que ça. Je crois qu'une partie des Parisiens ont bien l'intention de fuir la ville pendant les jeux.
SupprimerL'accueil des JO est aussi l'occasion d'expos et de lectures que je trouve souvent intéressantes. Dommage pour celle-ci, mais il y en aura sûrement de plus convaincantes !
RépondreSupprimerDans ma ville aussi de nombreux évènements sont programmés depuis le mois d'avril
SupprimerC'était un sujet intéressant, et on s'attend, comme tu l'écris, à s'amuser un peu.. dommage !
RépondreSupprimerJe me demande si ce n'est pas de ma faute car il y a beaucoup d'informations intéressantes dans cet essai, beaucoup de références historiques, culturelles et littéraires. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour moi.
Supprimerdommage, l'idée était bonne!
RépondreSupprimerIl ne faut peut-être pas se fier à mon seul avis. Un critique du journal Le Monde a trouvé la plume de Louis Chevaillier pleine d'allégresse.
SupprimerTu colles au calendrier ! :-)
RépondreSupprimerJ'aime bien de temps en temps choisir des lectures "dans l'air du temps". C'est un critère comme un autre et il y a parfois de belles surprises
SupprimerPas du tout pour moi, ce bouquin !
RépondreSupprimerTu fais partie des allergiques au sport et/ou aux J.O ?
Supprimeroh j'ignorais tout de ces épreuves, mais ton avis me refroidit et je ne suis pas assez intéressée pour me plonger dans cette lecture
RépondreSupprimerJ'espérais un ouvrages jubilatoires avec plein d'anecdotes inédites et d'informations amusantes. Des informations, il y en a... trop. J'ai été noyée dans le flot.
SupprimerAh ben voilà, mettez-moi un peu de musique et de littérature dans les JO et je suis sûre que ça passerait tout de suite mieux. Comme beaucoup, d'indifférente, je suis devenue allergique à ces JO, enfin, plutôt à toute l'(la non) organisation tout autour... Bon, ce n'est visiblement pas ce livre qui me servira de remède.
RépondreSupprimerJ'essaie d'oublier les aspects négatifs pour ne penser qu'à l'aspect festif de l'évènement. J'imagine que c'est plus facile quand on habite pas Paris. L'ouvrage m'a paru intéressant puisqu'il aborde un fait méconnu de l'histoire des J.O. Dommage qu'on se perde un peu dans les méandres de l'histoire olympique !
SupprimerLe sujet promettait d'être intéressant, mais les longues digressions, bof bof.
RépondreSupprimerje me suis un peu perdue en route !
SupprimerJe ne pense pas tenter ayant peur d'être perdue mais je te remercie car grâce à toi je découvre l"existence de ces épreuves artistiques !
RépondreSupprimerje ne connaissais pas non plus. C'est ce qui m'a donné envie de lire ce livre. Ce n'est pas un mauvais livre d'ailleurs, bien au contraire. Il est peut-être trop dense ou érudit pour moi
SupprimerOh zut, très tentée d'emblée, tu m'as bien refroidie... merci de l'avoir lu pour nous :)
RépondreSupprimerça m'embête parce que le livre m'est tombé des mains mais je ne voulais pas dissuader tout le monde de le lire pour autant. Il a beaucoup de qualités.
SupprimerTu me fais découvrir un monde. Des concours littéraires associés aux Jeux Olympiques? Tu donnes envie de creuser la question. Dommage que cette lecture t'ait laissé sur ta faim.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien connaître l'opinion d'un autre lecteur sur cet ouvrage. C'est vrai que j'ai eu du mal à le finir mais le propos est intéressant et l'auteur a fait de minutieuses recherches.
SupprimerJe viens tout juste de terminer e livre te je pourrais, à deux trois nuances près, faire un copier-coller de ton billet. Un récit intéressant, richement documenté mais qui dépasse largement le sujet évoqué par son seul titre et qui, du coup, ne m'a pas autant captivé que je l'espérais...
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire Autist Reading. Je n'ai donc pas l'esprit aussi chafouin que je ne le craignais.
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