La petite bande. Vincent Jaury

 

La petite bande. Vincent Jaury (Lycée_Jean-Baptiste-Say_Celette, CC BY-SA 4.0  via Wikimedia Commons)

En ouvrant ce livre je me suis posé une question :  suis-je capable d’avoir de l’empathie pour des individus avec lesquels je n’ai apriori aucun point commun. La réponse semble s’imposer d’elle-même. L’amitié, l’amour, la nostalgie, l’ennui, le mal-être, la peur de vieillir… ces sentiments sont universels. Et pourtant, n’avons-nous pas tendance à considérer que les gens nés dans l’opulence n’ont pas le droit d’être malheureux ? Contre toute attente, "La petite bande" de Vincent Jaury m’a touchée au cœur.

Ils s’appellent François, Hadrien, Pierre-Marie ou Laurent. Dans les années 1990, ces parisiens étaient jeunes, riches et parfois beaux. Ils ont fréquenté le même lycée de nantis avant de se disperser hors les murs, voire en province ou à l’étranger. Chacun a mené son bonhomme de chemin (finalement pas tout tracé), avec les chausse-trapes et les culs de sac de rigueur. Ils tentent coûte que coûte de maintenir le fil, ce lien d’amitié qui les a uni pendant les années de liesse. Oui, mais voilà, ils ont vieilli (c’est courageux), le monde a changé et ils n’y trouvent pas tous leur place. La fête est finie ! Certains se marient puis divorcent, d’autres sombrent dans l’oisiveté, l’alcool, la drogue ou la religion… se radicalisent éventuellement. Il n’est pas toujours facile de les aimer mais leur attachement réciproque et leur fragilité collective a fini par avoir raison de ma résistance.

Vincent Jaury se plait à citer Francis Scott Fitzgerald et Marcel Proust évidemment. Sa plume est belle et sensible, suffisamment en tout cas pour transcender les différences sociales.

La petite bande. Vincent Jaury. Grasset, 140 p. (2022)

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