Le dernier sur la plaine. Nathalie Bernard
A l’approche des vacances d’automne, mon ado m’a réclamé des récits d’aventure. J’ai eu beaucoup de mal à m’acquitter de cette mission car les contraintes étaient nombreuses. Contrairement à la plupart de ses pairs, il n’aime ni la fantasy ni la science-fiction. Il ne voulait pas d’intrigues policières ni de romances gnangnans et je devais éviter les séries en plusieurs tomes ! Sachant que ce n’est pas un grand lecteur, j’ai préféré pour l’instant écarter les romans classiques au profit des auteurs contemporains. C’est ainsi que j’ai sélectionné le livre de Nathalie Bernard, Le dernier sur la plaine, un roman pour adolescent (à partir de 13 ans) dont l’histoire s’inspire d’un personnage bien réel. Il s’agit de Quanah Parker, un chef comanche originaire d’un territoire situé aux pieds des montagnes Wichita et appartenant à l’actuel Etat de l'Oklahoma.
Notre héros est le fils de Peta Nocona, le grand chef de la tribu des Noconis, et d’une femme blanche appelée Cynthia Ann Parker dite "la Comanche aux yeux clairs". Le destin de celle-ci est bien connu des américains. Enlevée à l’âge de 9 ans par les Indiens, elle a vécu 24 ans avec eux avant d’être "sauvée" par les Rangers et ramenée "chez elle" manu militari. Néanmoins, c’est l’histoire de son fils qui nous est contée dans ce livre. Lorsqu’il nait, sa mère lui donne le nom de Kwana (littéralement "Le Parfumé"). L’une des premières scènes du livre est celle d’une attaque de Rangers. Kwana a 13 ans. Son père est abattu sous ses yeux. Sa mère, qui porte la petite dernière sur son dos, n’a pas le temps d’échapper aux assaillants. La couleur de sa peau semble lui épargner la mort et l’adolescent la voit partir avec un soldat. Est-elle prisonnière ou a-t-elle choisi de les abandonner ? Pour l’heure, Kwana et son jeune frère Pecos doivent surtout penser à s’enfuir loin du carnage.
J’ai beaucoup apprécié la manière dont Nathalie Bernard a exploité à la fois la biographie de Quanah Parker et la grande histoire du Far West américain (les guerres indiennes, le déplacement des vaincus dans des réserves où ils se meurent à petit feu, le massacre des bisons, etc). Chaque camp défend ses propres intérêts sans états d’âme particuliers. Les Indiens volent les chevaux de leurs ennemies et enlèvent des femmes blanches pour agrandir la tribu. Ils ne sont pas plus cruels que les colons américains mais n’hésitent pas à tuer sur le champ de bataille. En face de notre héros, la romancière convoque un autre personnage bien réel. Il s’agit du général Ranald Mackenzie. Les Indiens le surnomment "Celui qui n’a pas de doigt". L’officier de l’armée américaine devient rapidement le meilleur ennemie de Kwana et, en dépit des conflits territoriaux qui les opposent, éprouve un grand respect pour le courageux guerrier comanche. Tout cela bien sûr est décrit de manière à ne pas choquer les jeunes lecteurs. Le style d’écriture est enlevée et on éprouve un brin de mélancolie au moment de refermer cette fenêtre sur les grands espaces de l’ouest américain.
💪Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Challenge Littérature Jeunesse 2025-2026 organisé par PatiVore.
📌Le dernier sur la plaine. Nathalie Bernard. Gallimard Jeunesse, 448 pages (2025)
Tu nous dira comment l'ado a aimé ce récit?
RépondreSupprimerIl vient de commencer un roman de la même autrice dont le titre est "Sauvage". Il est plus court. On verra s'il a envie de continuer avec celui-ci.
SupprimerTu sembles avoir trouvé un roman très intéressant pour ton ado qui, je l'espère, l'a ou va l'apprécier. Le fait qu'il mette en scène des personnes qui ont réellement existé me plaît beaucoup.
RépondreSupprimerBeaucoup de thèmes sont abordés et l'autrice invite ainsi à la réflexion.
SupprimerTu as visiblement réussi à répondre à toutes les contraintes qui t'étaient imposées, bravo !
RépondreSupprimerMerci ! Je suis assez contente de moi. Le roman est passionnant même pour un adulte
SupprimerJ'ai le même projet pour ces vacances j'ai choisi Marc Twain mais je note ce roman. Mon petit fils a 11 ans c'est peut être un peu trop violent non?
RépondreSupprimerJe pense que ça dépend de la sensibilité de ton petit fils. Il n'y a pas d'effusion de sang dans ce roman mais le jeune indien perd pratiquement tous les membres de sa famille. La simple évocation de la mort peut l'émouvoir fortement.
SupprimerPas facile de trouver un roman avec toutes ces restrictions mais au moins il lit ! C'est déjà ça !
RépondreSupprimerj'ai beaucoup de mal à le faire lire, pas sûr que la stratégie ne fonctionne
SupprimerPas facile de trouver un titre avec toutes ces restrictions !
RépondreSupprimeroui, c'était un petit défi
SupprimerC'est une bonne idée de lui faire tester l'autrice avec un roman plus court 😉. Ce roman-ci a tout pour m'intéresser, d'autant que j'ai bien aimé la BD Naduah de Sandrine Vidal, sur cette "comanche aux yeux clairs". Cet album pourrait peut-être être une incitation à lire le roman, mais dans mon souvenir il y avait des scènes violentes.
RépondreSupprimerNaduah, ce n'est pas le nom comanche de Cynthia Ann Parker ? Cette BD pourrait être un bon complément. Par contre, je crains les scènes violentes. Mon ado est un peu sensible
SupprimerMais dis donc, il n'essaierait pas de te donner du fil à retordre ?^^ J'adore en tout cas comment tu te décarcasses pour trouver des lectures qui pourraient lui plaire et lui donner le goût de lire.
RépondreSupprimer^_^ ah ! Tu es fine mouche! Je crois qu'il en effet qu'il me met volontairement des bâtons dans les roues. Et pourtant, une fois qu'il est entré dans un bon roman, il est content.
SupprimerPas évident de donner envie de lire à des ados. J'ai connu ça dans ma vie professionnelle et avec mon jeune fils, mon ainé lisait tout ce qui lui passait devant les yeux...comme je le faisais à son âge et comme j'aime aussi le faire. J'espère que le tien va aimer. En tous les cas moi j'aimerai le découvrir ce roman car en plus je n'ai jamais lu cette autrice !
RépondreSupprimerJ'ai un peu honte de dire qu'il ne m'en reste pas grand chose (je l'ai lu à sa sortie, ça remonte un peu), sinon le souvenir d'une lecture passionnante mais triste sur ce qu'ont vécu les Premières nations aux mains des colons blancs.
RépondreSupprimer