La pierre et le sabre & La parfaite lumière. Eiji Yoshikawa

💪 Les challenges littéraires dédiés aux Pavés de l'été et aux Epais de l'été sont l’occasion pour moi de vous présenter une fresque historique japonaise en deux tomes (La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière) qui nous conduit dans le Japon féodal du début du XVIIème siècle. Cette saga a été un vrai régal de lecture. Je l’ai recommandée à tous mes proches et n’en ai reçu que des retours enthousiastes. Je précise néanmoins qu’on est plutôt dans la lignée des romans populaires.

L’œuvre de Eiji Yoshikawa est le récit romancé des hauts faits de Musashi Miyamoto (1584-1645) alias Shimen Takezo, un Rônin (samouraï sans maître) qui vivait à l'époque d'Edo. 

Après la débâcle de Sekigahra,  Takezo et son ami d'enfance Matahachi ont échappé de peu à la mort. Les deux compagnons sont recueillis par des villageoises. A peine remis de ses blessures, Takezo décide de rentrer au bercail tandis que Matahachi préfère s'offrir une convalescence. Le soldat, qui n'est encore qu'un jeune homme impétueux et brutal, force le poste frontière et tue un garde. Il est alors contraint à la fuite. C'est ainsi qu'il fait la connaissance du moine vagabond Takuan Sōhō, le maître spirituel qui va l'aider à réaliser son rêve : devenir un grand samouraï. Takezo le campagnard mal dégrossi renaîtra sous le nom de Musashi Miyamoto, fondateur de l’école Nitoryu (le combat à deux sabres) et auteur d'un fameux traité de stratégie quelques décennies plus tard.

En attendant, le chemin vers la "Voie du Sabre" sera long et peuplé d'embûches. Outre le maniement des armes, Musashi devra apprendre la calligraphie, la poésie, la philosophie Zen et maîtriser parfaitement l'art de la Cérémonie du Thé. Cette quête de soi va le conduire à travers tout le Japon. Il croisera la route de Gonnosuke (un maître du maniement du bâton), du légendaire escrimeur Sasaki Kojiro (son grand rival), mais aussi de Jotaro et Iori (ses futurs disciples) et de la belle Otsû. 

Musashi parviendra-t-il à retrouver sa bien-aimée, kidnappée par son rival  ? Gagnera-t-il l'ultime duel qui doit l'opposer à son terrible adversaire Sasaki Kojiro ? Et surtout, trouvera-t-il la voie jusqu'à la "Parfaite Lumière" ? Autant de questions qui augurent de nombreux rebondissements dans ce roman de cape et d'épée à la nipponne.

Eiji Yoshikawa (1892-1962) est un formidable conteur, souvent comparé à un Dumas Nippon. A travers ses deux volets consacrés à Miyamoto Musashi, il nous livre à la fois une biographie romancée, une fresque historique, un récit initiatique et un roman d'aventures, dont les 1600 pages se dévorent avec une facilité surprenante. Le texte est d'abord paru sous forme de feuilleton, entre 1935 et 1939, dans le quotidien Asahi Shimbun (littéralement "Journal du Soleil Levant"). L'intégralité de la série a ensuite été publiée en sept volets intitulés : Terre, Eau, Feu, Vent, Ciel, Soleil & Lune et La parfaite Lumière. Dans l'édition française, le roman est découpé en deux tomes. 

📌La pierre et le sabre. Eiji Yoshikawa, traduit par Léo Dilé . J'ai Lu, 856 pages (2000) / La parfaite lumière. Eiji Yoshikawa, traduit par Léo Dilé. J’ai Lu, 704 pages (2000).