Jacky. Anthony Passeron
J’ai peut-être fait l’erreur de lire ce livre après avoir écouté l’émission Le masque et la plume. Dès le début du roman ma lecture a été hantée par les commentaires des journalistes de France Inter. Impossible de rester neutre dans ces conditions. Je me suis donc longtemps focalisée sur ce qu’ils ont appelé les passages Wikipédia dédiés à l’histoire du jeu vidéo. Les critiques littéraires ont également souligné la prégnance des thèmes de la mort et du virilisme. Tous ces éléments sont indéniablement au cœur du récit. C’est d’ailleurs un peu la marque de fabrique de l’auteur. Dans son premier roman Les enfants endormis, il établissait déjà un parallèle entre histoire familiale et récit sociologique. Le résultat m’avait parfaitement convaincue et l’exercice me semble également réussi dans Jacky.
Je n’ai pas les codes pour déterminer s’il s’agit plutôt d’une autofiction ou d’un roman autobiographique et, pour être honnête, je ne vois pas bien la différence. La première option me semble juste un peu plus nombriliste. Du coup, je classe Jacky, dans la seconde catégorie. Jacky est un roman émouvant sur l’enfance, le lien ou l’absence de lien avec le père, l’éclatement de la cellule familiale et puis la ruralité. C’est quoi le quotidien de deux gosses dans l’arrière-pays niçois ? L’arrivée des consoles de jeux n’est pas seulement une opportunité de tromper l’ennui. Pour le narrateur et son frère jumeaux, c’est une lucarne sur la monde et, pendant un certain temps, l’unique possibilité de dialogue avec le père accablé de travail.
Pour l’anecdote, l’auteur a fini par me convaincre que les consoles et autres écrans ne sont peut-être pas si néfastes que je ne le pensais pour ma progéniture. Merci donc Anthony Passeron pour cette opportunité facile de déculpabilisation parentale. Pour le reste, j’ai été touchée par ce récit intime qui reste assez pudique, sans pathos intempestif et sans tentative d’enjolivement de la réalité non plus.
D’autres avis que le mien via Babelio
Jacky. Anthony Passeron. Editions Grasset, 208 pages (2025)
Comme toi, j'ai l'avis du Masque et la plume, mais comme le précédent livre de l'auteur m'avait beaucoup plu, là je compte le lire (quand?^_^)
RépondreSupprimerJ'aime bien ta conclusion avec tes ados ^_^)
j'avais beaucoup aimé le premier moi aussi. Celui-ci ne m'a pas déçue
SupprimerCe n'est pas l'un de ceux qui me tentent le plus pour la rentrée. J'avais aimé Les enfants endormis, mais ce thème des jeux vidéos me parle beaucoup moins.
RépondreSupprimerLe thème ne m'attirait pas plus que ça (même si j'ai des geeks à la maison) mais cela ne m'a finalement pas dérangée
SupprimerIl me tente assez (si j'ai bien compris M. Viviant, ce serait un peu du Nicolas Mathieu en bien mieux :) ) ... mais je commencerais peut-être par Les enfants endormis, repéré à sa sortie puis un peu oublié..
RépondreSupprimerJ'avoue que j'ai préféré Les enfants endormis à Jacky mais j'ai apprécié de connaître une autre partie de ce récit familial
Supprimerj'ai entendu parler il y a longtemps de l'arrivée de la télé dans le monde rural et la fin de l'isolement pour des enfants. Je trouve qu'on parle peu du sentiment de solitude pour les jeunes ruraux
RépondreSupprimeroui, finalement le thème des 2 livres est le même: le désœuvrement de la jeunesse rurale
SupprimerMerci pour ton excellente analyse comme à ton habitude. Je ne connais pas du tout l’auteur mais s’il traite le thème des jeux vidéo avec impartialité et lucidité je suis preneuse.
RépondreSupprimerC'est en quelque sorte une histoire du jeux vidéo en parallèle avec le récit familial de l'auteur et notamment la disparition de son père
SupprimerCe n'est pas évident de trouver le bon équilibre avec les récits intimes. Il faut un vrai bon auteur! Personnellement, mon point de vue a beaucoup évolué sur le jeu vidéo au contact de passionnés. J'y vois maintenant un vrai loisir et une vraie culture, et une source de partage (bon, moi je reste nulle mais ça fait plaisir aux enfants qui se retrouvent à être ceux qui m'encouragent, l'inversion des rôles est intéressante).
RépondreSupprimerJ'ai pu constater avec mon ado que les jeux vidéos peuvent être un autre moyen d'accès à la culture. Mine de rien, ils abordent l'anglais, l'histoire, la géographie (enfin ça dépend des jeux)
SupprimerJe ne connais pas l'auteur et je ne sais pas trop que penser de ce livre...
RépondreSupprimerIl faut le voir comme un récit familial et sociologique, je pense
SupprimerJ'avoue que cet auteur, enfin, ses romans, ne me tentent pas trop. J'ai l'impression que ce ne sont pas trop mes thématiques de prédilection, ni trop mon style de récit vraiment, et j'ai trop à lire pour aller le vérifier.^^ J'écoute aussi le Masque et la Plume parce que leurs interventions me font toujours rire. Je ne me fie pas trop à leurs recommandations en revanche.
RépondreSupprimerJe suis fan du Masque et la plume. Ils me font rire aussi même s'ils abusent un peu parfois
SupprimerJe ne connaissais pas mais les thèmes sont intéressants et je trouve ça bien que pour une fois, on ne diabolise pas les jeux vidéo. Comme en toute chose, c'est bien plus l'usage qu'on en fait que les jeux en soi qui sont problématiques.
RépondreSupprimeroui, je crois que, comme toute chose, il faut savoir doser
SupprimerJ'avais beaucoup aimé "les enfants endormis" alors forcément je lirai celui-ci et je vois que tu n'as pas été déçue. Par contre je n'écouterai l'émission qu'après !
RépondreSupprimerCe qu'ils disent du livre est vrai mais je pense effectivement qu'il vaut mieux le lire avant
SupprimerJe n'écoute plus du tout "le masque et la plume", ils font un peu de trop de spectacle par rapport à une critique juste. Je n'ai pas lu le premier roman de cet auteur, je commencerai plutôt par lui si je me décide (as-tu eu mon mail pour les commentaires sur mon blog ?)
RépondreSupprimerje pense que tu as raison de commencer par son premier roman. (oui, j'ai vu ton mail. Je vais faire un essai sur un autre ordinateur)
SupprimerPar principe, l'autofiction, c'est plutôt non pour moi. Je préfère le travail d'un romancier, alors je ne vais sans doute pas lire, même s'il ne faut jamais dire jamais. ;-)
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