Mon premier atlas Bescherelle du monde. Collectif

Mon premier atlas Bescherelle du monde.


 Tout le monde connait le Bescherelle, l’ami des petits écoliers français ? Savez-vous qu’il tient son nom d’un certain Louis-Nicolas Bescherelle (1802-1883), lexicographe et grammairien français ? Bref, depuis le 19ème siècle et la naissance du fameux manuel de conjugaison, la collection Bescherelle s’est largement enrichie. En plus des livres de conjugaison et de grammaire, la série éditée par Hatier, propose de nombreuses références (manuels, dictionnaires, cahiers d’exercices…) s’adressant aux élèves de primaire, ainsi qu’aux collégiens et aux lycéens. Par ailleurs, son champ disciplinaire s’est élargi aux langues étrangères et à la culture générale. En ce qui concerne les ouvrages destinés à la jeunesse, il faut reconnaître qu’ils sont très bien pensés. 

Mon premier atlas du monde, le manuel qui nous intéresse aujourd’hui, s’adresse aux enfants à partir de 8 ans. « L’atlas comporte toutes sortes d’informations géographiques : des cartes, des photographies, des illustrations, des données chiffrées, des textes décrivant les milieux naturels et humains. Pour lire les cartes, il faut d’abord apprendre à lire les cartes et connaître le vocabulaire du géographe ». C’est ainsi que les auteurs du manuel introduisent la première partie intitulée « Pour lire l’atlas » et comprenant 6 sections (Comment lire une carte, Les représentations de la terre, Se repérer sur la terre, Le vocabulaire du relief, Le vocabulaire des cours d’eau et Le décalage horaire entre les pays.) 


Mon premier atlas Bescherelle du monde.P6-7


Après l’introduction méthodologique, le sommaire compte 3 parties : Le monde (l’univers, les climats…), Les continents (L’Europe, l’Afrique…) et La France (le découpage administratif, les populations…). A chaque partie, correspond sa couleur d’onglet. De plus, un mini-planisphère dans le coin supérieur gauche de la page permet de se repérer au fil des pages et des espaces géographiques abordés. Les textes sont concis et illustrés avec humour. Les documents sont toujours présentés de manière très pédagogique. Enfin, au début et à la fin du livre (sur les couvertures intérieures), il y a les incontournables planches de drapeaux. 

Il existe bien d’autres atlas pour les enfants. Sans établir une liste exhaustive, on peut citer : 

  • Dans le même esprit : Mon atlas du monde chez Auzou (dès 9 ans)
  • Pour les plus curieux : Atlas des grands curieux aux éditions de la Martinière (dès 8 ans)
  • Avec une approche thématique : Le grand livre du monde chez Père Castor (dès 7 ans)
  • Pour les plus jeunes : Atlas du monde illustré chez Usborne (à partir de 6 ans)

Mon premier atlas Bescherelle du monde.P20-21


Pour réviser la géographie en s’amusant, je vous suggère les puzzles. On en trouve beaucoup dans le commerce. En ce qui nous concerne, nous avons Voyage, découvre, explore la terre, édité par Sassi (205 pièces, à partir de 6 ans), ainsi que Départements et régions de la France chez Educa (150 pièces, à partir de 6 ans). A priori, celui-ci est épuisé chez l’éditeur mais on trouve facilement l’équivalent. 

📌Mon premier atlas Bescherelle du monde. Françoise Bouron, Catherine David, Jean-Pierre Crivellari & Laurent Audouin. Hatier, 128 pages (2019)


La cabane magique, T.47.Mary Pope Osborne

 La cabane magique, T.47.Mary Pope Osborne


Nous invitons aujourd’hui les jeunes supporters de football à se tourner un peu vers le passé pour assister à un match mythique : la finale de la coupe du monde qui opposa le Brésil à l’Italie en 1970. Léa et Tom, les héros récurrents de la Cabane magique, se rendent en effet à Mexico à la rencontre d’une légende du ballon rond. Merlin leur a en effet confié une importante mission. Il s’agit de découvrir le secret de la grandeur du roi Pelé. 

Munis de billet pour la finale du championnat, Léa et Tom se téléportent dans la capitale mexicaine, une des plus grandes villes du monde. Il ne leur reste que deux heures avant le coup d’envoi du match au stade Azteca, situé à plus de 15 km de l’ambassade américaine où les enfants ont atterri.  Benny, le garde, leur explique qu’il faut prendre le métro à la station Insurgentes. Evidemment les rames sont bondés de monde et les enfants ne sont pas très à l’aise. C’est ainsi qu’ils font la connaissance de Roberto, un jeune supporter mexicain, qui se trouve dans le même wagon et se rend également au match de foot. Les trois enfants ne vont plus se quitter de la journée. 

La série de La cabane magique compte une cinquantaine de titres. Nous avons commencé par Coupe du monde à Mexico car nous avons un fan de football parmi nous. Bien qu’il s’agisse du tome 47, nous avons supposé que les ouvrages de la série pouvaient se lire dans le désordre. C’est plus ou moins vrai. En réalité, si chaque livre peut être lu indépendamment, il est néanmoins préférable de respecter les saisons (trilogies ou tétralogies). Coupe du monde à Mexico est le dernier tome de la 12ème saison, après Alexandre et l’indomptable cheval, Houdini le magicien et Mission sur le Nil

📝Chaque volume correspond à une intrigue. Cependant, il y a également une trame commune qui vient se superposer, à savoir la mission que Merlin à confié aux enfants pour cette saison. Dans la version américaine, Coupe du monde à Mexico fait en effet partie des Merlin Missions Series. Ces romans sont plus longs que les tomes de la Magic Tree House Series (160 pages au lieu de 80) car ils s’adressent aux enfants qui sont déjà familiers de la collection. En ce qui nous concernent, cela ne nous a pas gênés plus que ça. D’ailleurs, L’expérience s’est avérée assez concluante pour que nous avons poursuivions la lecture de La cabane magique, mais dans le bon sens cette fois (ou du moins en respectant les tétralogies). Nous avons commencé par la première saison : La vallée des dinosaures, Le mystérieux chevalier, Le secret de la pyramide et Le trésor des pirates.

Pour les jeunes supporters, il existe de nombreux ouvrages consacrés au football.  Concernant, l’histoire de ce sport universel, je vous suggère Football, histoire d'une passion de Hugh Hornby. Cette encyclopédie, parue dans la collection Les yeux de la découverte chez Gallimard, fourmille d’informations et d’illustrations qui raviront vos footballeur(se)s en herbe. Parmi les romans, on peut mentionner Qui veut jouer au foot de Myriam Gallot Chez Syros (dès 7 ans), En pleine lucarne de Philippe Delerm chez Folio Junior (à partir de 10 ans), Rêve de foot de Paul Bakolo Ngai chez Folio Junior (à partir de 10 ans). 

Pour les supers passionnés de football et de lecture, il y a des séries avec des petits héros récurrents comme les Champions du monde ! de E. Simard et K. Friha chez Auzou (à partir de 6 ans), En avant foot d’Emmanuel Trédez et Clément Devaux chez Nathan (dès 7 ans) ou Objectif Champions d’Emmanuel Werner chez Dragon d’Or (à partir de 8 ans). Cette liste est non exhaustive. 

📌La cabane magique T47, Coupe du monde à Mexico. Mary Pope Osborne. Bayard, 160 p. (2021)


Le Père David, l’Impératrice et le Panda. José Frèches

Le Père David, l’Impératrice et le Panda. José Frèches

 Le Père David, l’Impératrice et le Panda est une adaptation libre d’un fragment de vie du père Armand David (de son vrai nom) alias David Etcheparre (dans le roman). Un biopic donc dont le héros est un prêtre lazariste, « accessoirement » biologiste, en mission en Chine entre 1862 et 1870. 

Au cours de cette quête évangélique et naturaliste, le père David aura l’insigne honneur de pénétrer dans la cité interdite pour rencontrer brièvement l’impératrice douairière Cixi (1835-1908). Il tient ce privilège du sauvetage in-extrémis et rocambolesque d’un bébé panda femelle surnommée Pim-Pam. Cette chanceuse « ourse-chat » (ainsi que les Chinois nomment les pandas géants qui vivent exclusivement dans la région du Sichuan) deviendra l’emblème de la Chine et le symbole d’une découverte sans précédent pour les Occidentaux. 

Ainsi, après 8 ans passés à sillonner la Chine, sur les traces du père Huc (1813-1860), David Etcheparre rendre en France. Il rapporte, pour le compte du Museum d’histoire naturelle à Paris, une extraordinaire collection composée de plusieurs milliers de spécimens de la faune et de la flore chinoise, et nombre d’espèces inconnues sous nos latitudes. Il repartira deux ans plus tard pour l’Empire du Milieu… mais c’est une autre histoire ! 

Le livre de José Frèches est complété par une postface avec une biographie non fictive du père Armand David (1826-1900). Le roman lui-même est agrémenté de nombreuses informations et notes de bas de page sur la congrégation des lazaristes (notamment au début du livre), ainsi que sur le système mandarinal des Mandchous, les ravages du trafic d’opium, la vie quotidienne des Hans au 19ème siècle et la misère des minorités comme celles des Yi. Dans Le Père David, l’Impératrice et le Panda se croisent ainsi de nombreux personnages secondaires, fictifs ou réels (religieux, fonctionnaires impériaux, scientifiques, journalistes, et même l’ancien guide du père Huc, le lama Samdadchiemba). 

On apprend que si le père David a pu rapporter une dépouille de Panda de son expédition, il faudra attendre encore de nombreuses années avant qu’un animal vivant ne débarque en France (en 1936). Par ailleurs, le panda, ours herbivore, ne sera classé définitivement dans la catégorie des ursidés que dans les années 1980, grâce aux recherches en biologie moléculaire.

José Frèches s’est plu enfin à rendre certains de ses personnages plus humains et sans doute plus tolérants qu’ils ne l’étaient. L’impératrice Cixi respectait sans doute davantage l’étiquette. De même, le mode de pensée du père David correspondait à celui de ses contemporains en matière de préjugés concernant la Chine et ses habitants. Cette vision était largement relayée par la presse ainsi que le montre José Frèches dans son roman. 

Le livre est assez dense même si l’intrigue concernant la « découverte » du panda est rondement menée. José Frèches a clairement mis l’accent sur les aspects scientifiques et historiques, plutôt que sur le récit d’aventures.

📌Le Père David, l’Impératrice et le Panda. José Frèches. Pocket (480 p., 2019)


Course poursuite au studio de cinéma. H. Eparvier et P. Picard

Course poursuite au studio de cinéma. H. Eparvier et P. Picard

 La course poursuite, c’est un classique dans les films d’action. L’aspect spectaculaire de ces scènes est souvent renforcé par des accidents de parcours ou des obstacles Ici, le héros c’est le lecteur. C’est lui qui décide du parcours après avoir contourné quelques pièges. Il devra en effet se lancer dans une quête pleine de rebondissements, ponctuée d’énigmes, de labyrinthes, de rébus, de devinettes, etc. 

Au début de la quête, nous sommes tranquillement installés à une terrasse de café pour déguster une délicieuse glace chocolat-noix de coco. Et là, surprise ! Sorti de nulle part, notre vedette de cinéma préférée, le célèbre Arthur Lempereur, apparait comme par magie ! Même pas le temps de courir vers lui pour lui demander un autographe car il s’est déjà installé dans une luxueuse limousine. Lorsque la voiture s’éloigne, nous découvrons que l’acteur a fait tomber son portefeuille sur la chaussée. Quelle excellente occasion d’approcher la star ! Il suffit de se rendre au studio de cinéma pour le lui rapporter ! Vite, on se recoiffe et on se jette dans la mêlée ! Il y a justement un car de touristes qui fait le tour des studios. D’un autre côté, ne vaudrait-il pas mieux se présenter seul à la porte principale de Cinélux ? C’est au lecteur de choisir. Une fois que le petit héros à choisi son étape, il doit suivre les indications qui lui sont fournies et répondre aux questions. Chaque double-page propose un nouveau jeu. 


Course poursuite au studio de cinéma. Hervé Eparvier et Paul Picard. P6-7


Cet album est conseillé pour les enfants de plus de 5 ans. En effet, la plupart ne savent pas lire à cet âge et il faut donc les aider. Si on est coincé, on peut consulter les solutions à la fin de l’ouvrage.

📝C’est le deuxième titre de la série que nous testons. Le plaisir est renouvelé mais j’avoue que nous avons une préférence pour La glaciale classe au yéti. D’un autre côté, le thème du cinéma change un peu des sujets traités habituellement dans les livres pour enfants. On peut voir quelques illustrations du livre sur le site de Paul Picard. La collection propose d’autres thèmes très attractifs. Il faut les tester ! 

📌Course poursuite au studio de cinéma. Hervé Eparvier et Paul Picard. Tourbillon, 48 p. (2019)


Pachinko. Min Jin Lee

Pachinko. Min Jin Lee.


 Le Pachinko est un jeu d’argent très populaire au Japon. C’est un hybride entre la machine à sous et le flipper. Les casinos sont très souvent tenus par les membres de la diaspora coréenne, qu’on soupçonne d’être liés aux Yakuzas.

Dans ce roman passionnant, Min Jin Lee nous conte l’histoire d’une famille chrétienne, d’origine coréenne, sur quatre générations. Le périple de ces personnages débute en 1910, sur une petite ile située sud de la Corée, et s’achève au début des années 80 dans la métropole tokyoïte. Sunja est la figure centrale de ce roman. Enceinte d’un homme marié, elle accepte la proposition de mariage du pasteur Isak Baek pour échapper au déshonneur. Celui-ci se rend à Osaka chez son frère où il compte s’installer définitivement. Le couple est immédiatement confronté à de nombreuses difficultés liées au barrage de la langue, le refus des Japonais d’embaucher des immigrants, la ségrégation liée à l’impossibilité d’acquérir un logement hors du quartier coréen. A cela vont s’ajouter la guerre puis la crise économique. Le pasteur Baek est bientôt soupçonné de collaboration avec les communistes de Corée du Nord et jeté en prison où sa santé déjà fragile se détériore. 

A travers une galerie de personnages très attachantes, Min Jin Lee évoque la difficile intégration des migrants coréens au Japon : la lourdeur administrative, la pauvreté, les maladies, l’exclusion et les humiliations quotidiennes… mais aussi l’impossible retour dans le pays d’origine, l’abnégation, la tolérance, la résilience, l’ascension sociale. C’est une histoire douloureuse qui unit ses deux peuples, heurtés par les guerres, les crises économiques et politiques. Néanmoins, entre tradition et modernité, la vie suit son cours et les mentalités évoluent. Il ne s’agit pourtant pas d’un règlement de compte dont la cible de l’auteur serait les Japonais.

Il a fallu près de 30 ans à Min Jin Lee pour écrire ce roman. Elle s’est déplacée au Japon et a interviewé de nombreux coréens. C’est un livre poignant qui parle à chacun d’entre nous. Loin d’être manichéen, le roman de Min Jin Lee brosse un portrait réaliste et en demi-teinte de ces personnages en exil perpétuel. La double culture, qui devrait être une force et une richesse, n’est pas toujours facile à porter. 

Publié en 2017 aux Etats-Unis, Pachinko a été traduit en plus de 30 langues. Le livre de Min Jin Lee a fait partie de la sélection du prestigieux National Book Award et de celle du New-York Times pour le meilleur roman de l’année. L’année suivante, Apple a acheté les droits du best-seller pour en faire une série télévisée. 

📌Pachinko. Min Jin Lee. Ed Charleston, 624 p. (2021)


Qui est le coupable chez les pirates ? P. Prévot et Did Chocolatine

Qui est le coupable chez les pirates ? P. Prévot et Did Chocolatine


Connaissez-vous le jeu de société Qui est-ce ? Pour mémoire vous disposez d’un présentoir avec des personnages dont on peut cacher le visage avec un petit volet ou en le rabattant. Le jeu consiste à poser des questions pour découvrir le personnage mystère sélectionné par son adversaire. La collection de livres Qui est le coupable ? reprend ce principe. Ainsi, en couverture, on peut voir une galerie de personnages qui peuvent être éliminés (grâce à un petit volet les occultant) au fur et à mesure que l’on récolte des indices. Les mêmes héros sont réutilisés pour chaque histoire. 

Dans Qui est le coupable chez les pirates, il y a 15 enquêtes et 15 coupables potentiels à chaque fois. Si on nous dit que le coupable porte un sabre, par exemple, alors on fait glisser le volet (en page de couverture) de tous ceux qui n'ont pas de sabre. Si on apprend que le coupable a les yeux dorés, on élimine les autres... et ainsi de suite. A la fin, il ne reste qu'une possibilité. Le concept est plutôt ingénieux, non ? Les solutions sont évidemment révélées à la fin de chaque histoire.

Cette série s’adresse aux enfants à partir de 5 ans. De fait, les histoires sont assez courtes et assez simples. En revanche, elles sont moins interactives que d’autres livres jeux que nous avons testés. Par exemple, il n’y a pas de jeux de logiques ou de devinettes à résoudre. Il suffit de repérer les informations dans le texte qui sont autant d’indices pour éliminer les suspects. 

Les autres titres de la collection sont plutôt alléchants puisqu’il y a des enquêtes à l’école, à la cantine, au camping, au zoo… autant de lieux qui parlent aux enfants. 

📌Qui est le coupable chez les pirates ? Pascal Prévot (auteur) et Did Chocolatine (illustrateur). Milan, 48 p. (2016)


Été, quelque part, des cadavres. Park Yeon-seon

 

Été, quelque part, des cadavres. Park Yeon-seon

A 20 vingt, Kang Musun est encore lycéenne à Séoul. Au début du roman, les funérailles de son grand-père viennent de s’achever et toute la famille est rentrée à la maison, la laissant seule avec sa grand-mère. Or, mamie habite dans le village de Duwang-ri, canton de Sannae, district de Unsan, province du Chugcheong du Sud… enfin, bref, un trou perdu au milieu de nulle part. C’est la punition de Musun. Puisqu’elle a raté ses examens d’entrée à la fac pour la seconde fois, elle tiendra compagnie à Mme Hong Gannan à la campagne tout l’été. 

Mais comment occuper ses journées quand il n’y a pas de réseau Internet, que les téléphones portables ne passent pas et qu’il fait une chaleur à crever ? En plus, mamie n’apprécie pas trop que sa petite fille fasse des grasses matinées ! Finalement, à force de fureter dans la maison, notre narratrice découvre une vieille carte au trésor datant de son enfance. Quelle excellente manière de tuer le temps ! La jeune fille décide de partir en expédition et d’explorer un peu le terrain. Evidemment, elle ne s’attend pas à déterrer de sordides histoires datant de plus de 15 ans. Comment a-t-elle pu oublier tout ça ? Lorsque Musun avait 5 ans, quatre jeunes filles ont disparu du village, le même jour.

Ce polar est un véritable ovni ! Le style d’écriture est déjà original avec des titres de chapitres à rallonge comme : «Eté, la mouche s’en fout de la mauvaise humeur des humains » ou « Eté, la nuit où passe à la télé un film d’horreur à donner des sueurs froides, inutile de manger des pastèques pour se rafraîchir».  

L’histoire est un peu longue à se mettre en place mais, ensuite, quel régal ! Le triumvirat d’enquêteurs formés par Musun, Mme Hong Gannan et Apollon (un collégien du village) est absolument hilarant. C’est un véritable choc des cultures entre la fille de la ville un peu chochotte, l’octogénaire brute de décoffrage et le fils de notables de provine, beau comme un dieu mais plutôt renfrogné ! Par ailleurs, l’auteur parvient à nous faire avaler de véritables horreurs, sans avoir l’air de rien. Il y a en effet une sorte de distance très saine, vis-à-vis des évènements qui nous sont rapportés. 

En conclusion, c’est haletant, drôle, dépaysant et très surprenant. Ce roman est un vrai petit bijou !

📌Été, quelque part, des cadavres. Park Yeon-seon. Matin Calme, 327 p. (2021)


La glaciale chasse au Yéti. H. Éparvier et J-M. Langue

La glaciale chasse au Yéti. H. Éparvier et J-M. Langue


Cet album est dédié aux enfants qui ont aimé Bigfoot Junior et Bigfoot family au cinéma et qui n’ont pas froid aux yeux !  C’est un livre jeu permet en effet de se plonger dans une aventure tout à fait originale puisque le petit lecteur se lance dans une quête dont il est le héros. 

Pour mettre la main sur le yéti qui s’est introduit dans son jardin, il devra d’abord résoudre plusieurs énigmes. Chaque double-page propose des jeux, des rebus, des devinettes et autres labyrinthes qui sont autant d’étapes pour retrouver l’abominable créature des neiges. Attention, avant de quitter le domicile familial, il faudra s’équiper : bonnet, manuel de survie et appareil photo !


La glaciale chasse au Yéti. P28-29


Cet album plein d’humour et joliment illustré permet aussi de travailler l’esprit logique et les facultés de concentration de l’enfant. Les solutions sont disponibles à la fin du livre. Un grand soin est apporté aux détails et l’histoire est vraiment entraînante, surtout pour les enfants qui aiment bien frissonner de temps en temps.  

📝Plusieurs titres sont parus dans la même collection : Course poursuite au studio de cinéma, Journée sensationnelle au parc d’attractions, La fantastique expédition de tous les dangers et Le château du comte de la trouille. Toutes ces thématiques plaisent généralement beaucoup aux enfants. 

📌La glaciale chasse au Yéti. Hervé Éparvier (auteur) et Jean-Marc Langue (illustrateur). Tourbillon, 48 p. (2020 et réédition 2021)


La glaciale chasse au Yéti. P30 et 31


Panique en Egypte. C. Gautier, S. Vernet et M. Carpentier

 

Panique en Egypte. Camille Gautier, Stéphanie Vernet (textes) et Margaux Carpentier (illustrations)

Le livre-jeu c’est l’arme fatale pour inciter les enfants à lire. C’est ludique et les enfants sont motivés par l’énigme à résoudre. Panique en Egypte utilise également les ressorts du livre dont tu es le héros : le jeune lecteur commence par choisir sa tenue et sa coiffure et décide dans quel ordre visiter les différents lieux de l’intrigue. 

L’ouvrage, on l’aura deviné, nous conduit au temps des pharaons et même l’un des plus connus puisqu’il s’agit de Ramsès II (-1304 à -1213). Nous voici donc dans la peau d’un enfant de noble ou de fonctionnaire se destinant au métier de scribe. Le maître nous confie une mission d’extrême importance puisqu’il s’agit de dénouer un complot fomenter contre le pharaon lui-même. En effet, le vieil homme a surpris une ombre qui s’était introduite dans une des salles de classe. Malheureusement, l’obscurité ne lui a pas permis de la reconnaître. Dans sa fuite, l’inconnu a abandonné un message destiné à l’un de ses complices. Les termes en sont clairs : le pharaon mourra avant la fin de la décade (semaine de 10 jours) si personne n’arrive à déjouer la tentative d’assassinat. Pour résoudre l’énigme, nous disposons de quelques indices et d’une liste de suspects qui ont tous des raisons de vouloir se débarrasser de Ramsès II. Il va falloir se rendre dans les différents lieux indiquer sur la carte (la vallée des reines, le temple, la fête d’Opet, etc) pour avancer dans les recherches.

Panique en Egypte.P4

Un livre qui permet de passer un bon moment, seul ou en famille. Je pense que la classe d’âge indiquée (8-12 ans) correspond plutôt bien même si certains aspects de l’ouvrage m’ont paru un peu enfantin. Par contre, il y a beaucoup de textes et d’informations historiques. L’enfant doit donc être un bon lecteur ou entraîner un adulte dans son enquête. Les illustrations sont très colorées et attractives. L’enfant dispose d’un « papyrus d’enquête », un petit carton qu’il peut compléter au fur et à mesure de ses découvertes. L’accès aux pages des différents lieux est facilité par un système d’onglets.  L’énigme est relativement facile à résoudre mais prend un peu de temps si on s’applique à lire toutes les informations historiques annexes. Il nous a fallu environ ¾ heures en prenant notre temps. 

Dans la même collection, on peut trouver Panique en Grèce. La collection semble s’être arrêtée à ses deux titres. C’est dommage car c’est une bonne façon d’aborder l’histoire antique avec les enfants. 

📌Panique en Egypte. Camille Gautier, Stéphanie Vernet (textes) et Margaux Carpentier (illustrations) Casterman, 48 p. (2016)



Chi, une vie de chat T.1.Konami Kanata

Chi, une vie de chat T.1.Konami Kanata


C’est l’histoire d’un chaton un peu curieux et aussi très étourdi qui s’est égaré en jouant avec un papillon. Le petit animal a perdu sa maman et se sent tout déboussolé. Il est recueilli par une famille d’humains très gentille, les Yamada, mais un peu néophyte en matière de félins. A cela s’ajoute le fait que les animaux domestiques sont interdits dans la résidence où ils vivent. Il va donc leur falloir inventer plein de stratagèmes pour soustraire le chaton à la vue du voisinage… Attention ! Chi est un chat facétieux qui réserve bien des surprises à ses nouveaux maîtres…  Mais, chut, je ne divulguerai rien !  Miaaaaa….

Une histoire amusante et toute mignonne qui s’adresse d’abord aux enfants mais qui touche toutes les âmes sensibles aux charmes félins.


Chi, une vie de chat T.1.Konami Kanata. P4-5


Le format de ce livre (A5 pour la version en poche) est assez classique des mangas traditionnels mais je dois reconnaître qu’il m’a un peu déroutée. En fait, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de pages et peu de texte ! Concrètement, il y a 8 cases par page ce qui correspond à une mini-histoire ou un gag.  Le style de narration un peu lent (presque contemplatif) et les dessins sont très épurés.  Il faut dire que c’est parfait pour les jeunes lecteurs. Sinon, il existe une version en format A4, pour les grandes mains des adultes, et qui compte 24 tomes au lieu de 12.

Le manga a fait l’objet de plusieurs adaptations en Animes au Japon. Il s’agit de petits épisodes de 3 mn qui ont été diffusés, en France, sur les chaînes Piwi et Canal + Family. Les aventures de Chi ont aussi été déclinées en une version « escape book » avec la complicité de l’auteur et illustrateur Fabien Fernandez qui travaille également avec les éditions Glénat. 

Konami Kanata semble être une grande amoureuse des chats. Avant la série des Chi, elle a, en effet, publié d’autres histoires de matous, comme Choubi-Choubi, mon chat tout petit et Choubi-Choubi, mon chat pour la vie, parues aux éditions Soleil.

📝 La bibliographie sur le chat dans la littérature japonaise ici

📌Chi, une vie de chat T.1.Konami Kanata. Glénat, 168 p. (2010)


Au secours ! Orianne Lallemand

Au secours ! Orianne Lallemand. Un dragon scrogneugneu


 La littérature enfantine est peuplée de monstres en tous genres qui font délicieusement frissonner les enfants. L’autre ingrédient imparable pour attirer les jeunes lecteurs est le livre pop-up. Les éditions Nathan ont combiné les deux dans la collection Au secours ! Les textes sont tous d’Orianne Lallemand, tandis que les dessins sont chaque fois réalisés par un illustrateur différent. Parmi les vilains personnages qui peuplent ces albums, il y a Un pirate sans pitié (2018), Un dragon scrogneugneu (2015), Un fantôme farceur (2014), Un monstre gluant (2014), Un ogre glouton (2013), Une sorcière au nez crochu (2013) et Un loup tout poilu (2013). Il y a de quoi trembler, mais n’ayez crainte, les héros peuvent s’échapper du livre. Mais chut, c’est un secret ! 

Le premier titre de la série, Au secours ! Un loup tout poilu !  est un joyeux melting pot des plus célèbres contes pour enfants, depuis Le petit chaperon rouge, en passant par Les trois petits cochons, Le loup et les sept chevreaux ou Pierre et le loup. L’auteur rend ainsi un hommage plein d’humour et de fantaisie à ses fameux prédécesseurs : Charles Perrault, James Halliwell, les frères Grimm et Sergueï Prokofiev. L’intérêt de cet album, tiens aussi au fait qu’il s’agit d’un livre interactif. Le jeune lecteur est interpellé dès la première page et invité à apporter son aide au héros. En effet, Pierre a entendu un cri qui semble venir de la forêt. Il ouvre la porte de sa maison pour s’en assurer et aperçoit le loup rôder. N’écoutant que son courage, il fonce vers les arbres, invitant toujours son lecteur dans son sillage. Le loup est féroce et sans pitié. Qu’a-t-il encore fait ? Il faut soulever les rabats pour trouver les indices qui se cachent derrière : une cape rouge et un soulier de la même couleur accrochés à des branches, une galette bien dorée abandonnée à côté des champignons, un petit pot de beurre tombé derrière un tronc d’arbre… As-tu deviné ? Mais entends-tu ces sanglots qui semblent provenir du bosquet ? C’est Mère-grand. Elle dit que le loup a emporté le Petit chaperon rouge pour le manger ! En avant, il faut délivrer la petite fille ! La traque se poursuit vers la maison des Trois petits cochons puis celle de la chèvre… Les illustrations de cet album ont été réalisées par Loïc Méhée. 


Au secours ! Orianne Lallemand. Un loup


Dans Au secours ! Une sorcière au nez crochu, c’est Mélie la souris qui appelle le lecteur à l’aide. La sorcière l’a capturée. Mais où l’a-t-elle cachée ? Il faut soulever les petits volets pour retrouver l’animal… sauf que la cuisine regorge de bocaux remplis de trucs dégoutants. On y trouve, par exemple, des langues de serpents, des vers de terre séchés, de la poudre d’ortie, des papillons de nuits confits, etc. Allez, un peu de courage ! Mélie est juste là. Maintenant, il faut foncer vers la sortie sans attirer l’attention de sa tortionnaire. Mais attention, la maison est bourrée de pièges et la sorcière a le don de se trouver chaque fois sur notre passage ! « Nom d’un fromage moisi ! La sorcière est installée devant sa télé. Impossible d’avancer ! Mets-lui son dessin animé préféré pour l’occuper… ». Ok, elle est endormie, profitons-en pour chercher les clés de la porte et filer sans plus tarder. Ce deuxième album est un vrai régal, tant au niveau des textes que du dessin. Les illustrations de Roland Garrigue reprennent avec brio les codes graphiques du premier volume de la série. 

Dans ce troisième livre animé, les minots doivent suivre la trace d’Un montre gluant, sorti du placard. Celui-ci a enlevé le papa et la maman de Lola. Notre héroïne, avec l’aide des jeunes lecteurs, remonte la piste du kidnappeur jusqu’au château du roi des monstres. Il semblerait que les parents de Lola soient destinés à finir entre les pattes de cet horrible personnage comme cadeaux d’anniversaire ! Vite, il faut les délivrer ! On retrouve ici les mêmes ingrédients que dans les albums précédents. Il faut soulever les flaps pour trouver des indices ou des passages secrets. Les dessins de Caroline Hüe servent à merveille les textes humoristiques d’Orianne Lallemand. Une manière agréable de désamorcer les petites frayeurs des enfants (peur des monstres, peur du noir, etc). Bien entendu, l’histoire se termine par un happy-end… si on ferme vite le livre pour y enfermer le monstre.


Au secours ! Orianne Lallemand. Une sorcière


📌Au secours ! Un monstre gluant ! / Au secours ! Une sorcière au nez crochu / Au secours ! Un loup tout poilu... d'Orianne Lallemand. Nathan, 16 p. (2013)