Le tombeau oublié. Douglas Preston

Le tombeau oublié. Douglas Preston

Bien sûr, je savais que Douglas Preston est un auteur prolifique et qu’il a notamment écrit des thrillers à quatre mains avec Lincoln Child. En revanche, j’ignorais qu’il puisait son inspiration dans son travail de journaliste d’investigation. L’écrivain américain a collaboré avec de nombreux journaux et magazines dont Wired, The Atlantic, Harper’s Magazine et surtout The New Yorker. Le tombeau oublié, ouvrage publié cette fois en solo, est une compilation d’articles, traitant pour la plupart de cold cases, d’énigmes archéologiques et de trésors perdus. L’ouvrage, préfacé par David Grann, tient son titre du reportage consacré au tombeau des fils de Ramsès II (dite tombe KV5) dans la Vallée des Rois.

Deux articles, parus initialement en 2006 et 2013, concernent un tueur en série connu sous le nom de "Monstre de Florence". L’écrivain américain y a également consacré un livre, en collaboration avec le journaliste italien Mario Spezi. Un autre cas jamais résolu concerne un groupe d’alpinistes soviétiques, disparus en février 1959 dans le massif de Kholat Syakhl dans la partie septentrionale de l’Oural. Après plusieurs décennies d’enquêtes, cette affaire continue d’alimenter les controverses en Russie. Douglas Preston et Lincoln Child ont utilisé quelques éléments de cette histoire dans leur thriller intitulé La montagne de la mort (L’Archipel, 2024). Il y a 13 articles au total dont un reportage consacré à l’Homme de Kennewick, un article sur les mystères de la grotte de Sandia au Nouveau-Mexique et un texte dédié au célèbre trésor d’Oak Island, qui rappelle l’intrigue du Piège de l'architecte

De nombreux sujets transversaux sont évoqués dans les travaux de Douglas Preston, notamment la question de la NAGPRA, la loi fédérale sur la protection et le rapatriement des tombes des natifs américains, dans le cas de Recherches archéologiques et scientifiques. Dans la partie dédiée à l'affaire Amanda Knox, Douglas Preston consacre plusieurs pages au cyberharcèlement et aux dysfonctionnements du système judiciaire italien. 

Tous ces articles sont parfaitement documentés. Douglas Preston a travaillé avec les meilleurs spécialistes et pour des institutions aussi prestigieuses que le Smithsonian et l’American Museum of Natural History. Pour chaque cas, il a exploré toutes les pistes crédibles. Si la plupart n’aboutissent pas à des conclusions définitives, l’auteur présente les différentes hypothèses. A la fin de chaque texte, il a ajouté un paragraphe intitulé "Prolongement" qui évoque les nouvelles découvertes et/ou orientations de l’affaire depuis la publication de l’article original. 

📌Le tombeau oublié, et autres histoires d'ossements et de meurtres. Douglas Preston, traduit par Sebastian Danchin. L’archipel, 384 pages (2025).


La Saga des émigrants, T.01. Vilhelm Moberg


La Saga des émigrants, T.01. Vilhelm Moberg

📚Depuis quelques temps, je vois régulièrement passer des avis de lecture enthousiastes sur la La Saga des émigrants. Une proposition de lecture commune plus tard et voilà que je craque avant la date que je m’étais fixée aux vacances d’été. Je rejoins donc le club des lecteurs de Vilhelm Moberg après Anne-yes, Patrice, Sacha, Luocine, Fanja… et bientôt Keisha

Cette grande fresque familiale compte 5 tomes qui, pour les protagonistes, sont autant d’étapes sur le chemin de l’exil. Ce premier tome n’est pas si long (350 pages environ) et le style de l’auteur est très fluide. Il nous conduit au milieu du 19ème dans la province rurale du Småland, du sud-est de la Suède. Le climat, les mauvaises récoltes et les contraintes d’héritage rendent la vie difficile aux paysans qui s’endettent chaque année davantage. A cela s’ajoute le poids de la hiérarchie sociale et l’intolérance religieuse. 

Le jeune Robert, placé comme valet chez un propriétaire brutal, est l’un des premiers à rêver d’un avenir meilleur. Il convainc son compagnon d’infortune, Arvid, que l’herbe est bien plus verte en Amérique. Le prix de la traversée vers le Nouveau Monde est élevé mais ils pensent que le jeu en vaut largement la chandelle. Le frère ainé de Robert, Karl Oskar, a hérité de la ferme familiale. Il a épousé Kristina qui lui a déjà donné trois beaux enfants. Or, en dépit de d’un dur labeur, les premières années sur le domaine sont loin de procurer l’aisance espérée. Au contraire, le couple s’enlise dans les dettes et songe de plus en plus à vendre ses terres pour s’embarquer aussi vers l’Amérique. D’autres personnages, pour des raisons qui sont propres à chacun, vont venir se joindre aux candidats à l’émigration.

Contrairement à ce que je craignais, je suis entrée très facilement dans l’intrigue et je n’ai pas eu de difficulté à identifier les différents personnages. J’ai beaucoup aimé le chapitre d’introduction de ce roman. L’auteur y présente le contexte à la manière d’un essai historique. Il a choisi pour décor la paroisse de Ljuder, dans le canton de Konga. Ce lieu n’est pas fictif.  Vilhelm Moberg indique par exemple le nombre d’habitants au 1er janvier 1846, selon le registre paroissial, et identifie les manses répertoriées sur le cadastre. L’intrigue y gagne beaucoup en réalisme. Ne prenez pas peur si vous êtres réfractaire à ce type de littérature car l’auteur ne s’étend pas au-delà du nécessaire. La suite de la narration adopte un ton plus romanesque. D’ailleurs, je suis tellement bien embarquée dans cette histoire que j’ai déjà commencé le second tome. 

📌Au pays (La Saga des émigrants, Tome 1). Vilhelm Moberg, traduit par Philippe Bouquet. Le Livre de Poche, 352 pages (2002)


Où tu seras reine. Chrystel Duchamp

Où tu seras reine. Chrystel Duchamp

Comme beaucoup de lecteurs, j’ai tendance à me tourner vers les polars lorsque j’ai un petit coup de fatigue. Chrystel Duchamp est à l’origine du collectif Les louves du polars. Elle a publié plusieurs romans depuis 2020, dont Délivre-nous du mal et Le Sang des Belasko. Elle a également contribué à Respirer le noir, l’un des recueils de la collection policière qui paraissent chaque année sous la direction d’Yvan Fauth, du blog littéraire EmOtionS. Je ne me souviens plus de la nouvelle en question mais j’ai eu envie de découvrir le nouveau thriller de Chrystel Duchamp, dont le titre fait référence à une célèbre chanson de Jacques Brel. 

Maud, la narratrice, nous explique qu’elle est en apparence une jeune femme comme les autres. Elle est fière de son indépendance, même si elle la doit à un travail qu’elle qualifie d’alimentaire. Elle entretient une relation fusionnelle avec sa mère qui l’a élevée seule. Maud est schizophrène. Elle a été diagnostiquée à l’adolescence, suite à un incident tragique. Hospitalisée pendant de longs mois, elle a été séparée de sa génitrice et placée en famille d’accueil. Pour autant, la mère et la fille n’ont jamais rompu les liens qui les unissaient. Aussi lorsque la nouvelle thérapeute de Maud insiste pour qu’elle s’émancipe enfin, la jeune femme décide de lui faire confiance et d’avoir une conversation sérieuse avec sa mère. L’entretien tourne à la dispute puis au drame. Un coup de fil inquiétant oblige Maud à se rendre dans sa maison natale, un lieu trop chargé de souvenirs dont elle s’était tenu à distance depuis longtemps. 

Si j’ai rapidement eu une idée de la direction que prendrait cette histoire, j’étais quand même loin de deviner le niveau d’horreur auquel je serai conviée. La maison familiale est en effet le reflet de tous les maux… ceux de Maud mais aussi ceux de sa mère, visiblement atteinte de syllogomanie. La visite de son domicile est une véritable descente aux enfers pour l’héroïne dont les démons intérieurs se réveillent à la faveur de ses déambulations à travers les montagnes d’immondices domestiques. L’instinct de Maud lui dicte pourtant que la guérison est au bout de ce chemin de croix… 

J’ai été bluffée par la capacité de Chrystel Duchamp à s’immiscer dans l’esprit de son héroïne et à manipuler son lecteur pour qu’il l’accompagner dans les méandres de la maladie mentale. L’expérience est d’autant plus addictive que chaque porte ouverte est une nouvelle boîte de Pandore. 

📚Voir les avis d’autres lecteurs sur Babelio et Bibliosurf

📌Où tu seras reine. Chrystel Duchamp. Verso, 320 pages (2025)


Sylvia, Shakespeare & Co. Emilia Cinzia Perri et Silvia Vanni

Sylvia, Shakespeare & Co. Emilia Cinzia Perri et Silvia Vanni


J’ai repéré cet album à l’occasion d’une excursion dans ma librairie préférée à l’heure de la pause déjeuner. J’ai tout de suite tilté puisque je connaissais déjà un peu l’histoire de la librairie anglophone Shakespeare and Company. Je savais que la rencontre de Sylvia Beach et Adrienne Monnier était à l’origine de cette institution parisienne et qu’elle y avait attiré un grand nombre d’écrivains durant la période de l’entre-deux guerres. On parle de noms aussi célèbres que T. S. Eliot, Ernest Hemingway, Ezra Pound, Gertrude Stein, James Joyce mais aussi André Gide, Paul Valéry ou Louis Aragon. 


Sylvia, Shakespeare & Co. Emilia Cinzia Perri et Silvia Vanni P60-61


La librairie située aujourd’hui au 37, rue de la Bûcherie dans le 5e arrondissement, aussi renommée soit-elle, n’est pas l’établissement d’origine. Il s’agit de l’ancienne librairie Le Mistral. Elle a été fondée par l'Américain George Whitman et a changé de nom en 1964, lors du 400e anniversaire de la naissance de William Shakespeare. C’est aussi un hommage à la librairie de Sylvia Beach, que George Whitman admirait. Mais c’est une autre histoire... 


Sylvia, Shakespeare & Co. Emilia Cinzia Perri et Silvia Vanni. P14-15

La première librairie Shakespeare and Company est née en 1919, rue Dupuytren. Elle a déménagée deux ans plus tard au 12, rue de l'Odéon. Emilia Cinzia Perri, l’autrice de cet  album, a choisi de centrer l’intrigue sur la biographie de Sylvia Beach. Elle évoque son enfance dans le New-Jersey, sa découverte de Shakespeare et de la littérature, ses errances de jeunesse, sa rencontre avec Adrienne Monnier (sorte de Pygmalion qui l’introduit dans le milieu avant-gardiste parisien), ses relations avec les « Potassons », son engagement au sein de la Croix-Rouge pendant la seconde guerre mondiale, ses liens avec ses deux sœurs, l’implication de sa famille dans ses projets professionnelles, l’édition originale d’Ulysse de James Joyce…   Bref, une vie bien remplie dont la flamme s’est éteinte en 1962. 


La librairie Shakespeare and Co , rue de la Bûcherie (Photo de Jeevan Jose sur Unsplash)

J’ai aimé la fraîcheur du texte et la bienveillance des principaux protagonistes. Il y a une touchette de fantastique avec cette manie de Sylvie de s’élever dans les airs lorsqu’elle est contente. J’ai trouvé cette idée jolie et très poétique. Je crois que je n’aurais pas été fan des illustrations si elles ne collaient aussi bien au style de narration. Il y a un petit côté naïf ou enfantin dans la représentation des personnages. Le trait de crayon, et surtout les faciès, me rappelle un peu les illustrations d'Antoine de Saint-Exupéry dans Le petit prince. C’est au détriment du paysage urbain parisien (qui pouvait mériter plus de réalisme ou de détails) mais c’est le parti pris des autrices et je le respecte. 

📚Un autre avis que le mien chez Nicole 

📌Sylvia, Shakespeare & Co. Emilia Cinzia Perri (textes), Silvia Vanni (illustrations) et Charlotte Thomas-Langlois (traduction). Vuibert Graphic, 176 pages (2025)


Collège Apocalypse. Drouin, Lylian & Lorien

Collège Apocalypse. Drouin, Lylian & Lorien. COUV

Le titre de cette bande dessinée pour la jeunesse est un peu accrocheur mais il m’a permis d’appâter mon adolescent avec succès. Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis pour qu’il puisse s’identifier au moins à l’un des jeunes héros. Ils sont cinq : Yann, Louise, Mehdi, Florence et Léna. Ces élèves de cinquième s’apprêtent à partir en voyage scolaire en Italie. 


Collège Apocalypse. Drouin, Lylian & Lorien. P4-5


L’ambiance est à l’effervescence. On glisse les bagages dans la soute du bus, on s’interpelle entre potes et on hâte d’échapper pour un temps à la bienveillance encombrante de ses parents. La terreur locale fait son show pendant une partie du trajet mais le prof calme le jeu après la pause déjeuner. On remonte dans le car, les paysages défilent, l’atmosphère est à la torpeur… jusqu’à l’accident. Après un tunnel, le bus fait une sortie de route, passe à travers le rail de sécurité et dégringole dans un torrent. Les rescapés ont vu des trucs étranges. Le car a été dévié par quelque chose de terrifiant. Yann et ses amis n’ont pas le temps de porter secours à leurs camarades de classe. Il faut trouver un abri pour la nuit. 


Collège Apocalypse. Drouin, Lylian & Lorien. P18-19

Mon objectif avec cette bande dessinée était d’inciter mon geek préféré à lever le nez de sa console pour lire (autre chose que des mangas de temps en temps). Pari gagné ! Il a tout de suite été embarqué dans cette quête collective qui compte son lot d’actions et de petites terreurs. Le récit postapocalyptique bien rythmé et la mise en scène digne des films catastrophes hollywoodiens ont achevé de le ferrer. Il n’y a qu’un bémol pour l’instant : il va falloir attendre la parution du troisième tome en novembre 2025 pour connaître la suite. Pour ceux qui connaissent (et ceux qui veulent découvrir), Drouin, Lylian & Lorien sont les auteurs de la fameuse série des Géants qui compte déjà 10 tomes.

📚Un second avis chez Cyrielle.

📌L’accident (Collège Apocalypse, tome 1) et Le village (Collège Apocalypse, Tome 2). Paul Drouin, Lylian & Lorien. Editions Soleil (2024-2025).


Les cosmonautes ne font que passer. Elitza Gueorguieva

Les cosmonautes ne font que passer. Elitza Gueorguieva

Quel est le rapport entre Youri Gagarine, Kurt Cobain et la transition démocratique en Bulgarie ? Un désespérant sentiment d’échec pour notre jeune narratrice qui a fomenté des projets d’avenir radieux impliquant successivement l’un ou l’autre. Le roman n’est pas plombant pour autant car elle nous raconte toute cette histoire avec la naïveté juvénile et l’imaginaire débordant de l’enfance puis de l’adolescence. 

Monument de Bouzloudja en Bulgarie (Crédit photo: Valentin Martinez via Unsplash)

La narratrice, dont je suppose qu’elle est l’alter ego de l’autrice, est née en 1982. Elle a donc 7 ans lorsque le mur de Berlin tombe. Cet évènement historique va entraîner l’effondrement de son premier rêve d’enfance. En effet, depuis sa première rentrée scolaire à l’école Youri Gagarine, la fillette s’était mise en tête de suivre les traces du héros soviétique de la conquête spatiale et de devenir cosmonaute. Un vaste programme, impliquant la construction d’une navette Vostok et le dressage de son chien Joki (« qui n’est pas un bâtard mais un animal de race européenne inconnue » selon sa maîtresse) destiné à devenir le successeur de Laïka (notre narratrice ignorant évidemment la fin cruelle de la chienne). Constantza, l’amie d’enfance par défaut, avec laquelle elle entretient des rapports houleux, est mise à contribution en dépit de son manque d’intérêt pour le projet. Elle préfère les robes arc-en-ciel aux combinaisons spatiales et les poupées Barbie que sa mère importe de Grèce. En revanche, le cousin Andreï, qui ne s’est pas encore transformé en "Mutra" (Gangster bodybuildé qui n’a apparemment aucun rapport avec le personnage de Mutra dans la série de jeux de rôle de Bob Lennon et David Kuhn), s’avère être un excellent complice. Il sauve la mission grâce au don d’une sorte de guide d’entrainement du bon Pionnier soviétique. Le grand-père de notre héroïne, un communiste émérite selon elle, s’avère également d’une aide précieuse en fournissant un film de propagande soviétique sur la conquête spatiale et en l’accompagnant au musée de l’espace tous les dimanches. Alors que le projet semble bien engagé, la grande histoire s’en mêle, incitant la fillette a adopté un plan B. 

Les cosmonautes ne font que passer est un ouvrage plus profond qu’il n’y parait au premier abord. C’est un roman initiatique sur la perte de l’innocence. Il y a l'avant (avant l’effondrement des régimes communistes en Europe et la fin de la dictature en Bulgarie) et l'après (qui n’est pas très emballant non plus). La seconde partie de l’ouvrage est nettement moins légère que la première mais l’autrice nous épargne un peu la morosité ambiante grâce à un sens de l’humour salvateur. Personnellement j’adhère totalement à l’ironie et au comique de répétition. Certains titres de chapitres semblent totalement loufoques. Par exemple, que penser de « Iouri Gagarine a été kidnappé par les extra-terrestres » ou « Berlin n’est pas un homme », ou encore « La vie sans brique de lait »  et « Kurt Cobain se tortille dans la cuisine » ?  Et pourtant, ces phrases énigmatiques reflètent bien le contenu des chapitres. Les cosmonautes ne font que passer est un roman à la fois réaliste, nostalgique, instructif et distrayant. Il me rappelle un peu le récit de Lorina Bălteanu dans Cette corde qui m'attache à la terre. La grande différence entre nos deux héroïne tient au fait que l'une est très attachée à son pays natal tandis que l'autre ne pense qu'à le quitter. 

💪📚J’ai piqué cette idée de lecture chez Claudialucia à l’occasion de son challenge bulgare. Keisha l’a apprécié aussi. 

📌Les cosmonautes ne font que passer. Elitza Gueorguieva. Editions Verticales, 184 pages (2016) / Folio, 192 pages (2018)

Challenge Bulgarie


La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda

La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda


Dans le cadre de l’activité organisée par Anne pour rendre hommage à Luis Sepúlveda, j’ai choisi de lire le dernier roman de l’auteur chilien : La fin de l'histoire. Le principal protagoniste et sa compagne ont de nombreux points communs avec Luis Sepúlveda et Carmen Yáñez , son épouse. 

Comme son héros, l’écrivain a milité au sein des Jeunesses communistes et a soutenu le gouvernement socialiste de Salvador Allende. Sous la dictature de Pinochet, il a été arrêté et condamné à 28 ans de prison. Il en est sorti après 2 ans et demi grâce à l’intervention d’Amnesty International. Il a voyagé dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et a séjourné un an chez les indiens shuars en Amazonie dans le cadre d'un programme d'étude pour l'UNESCO. Il a également travaillé pour Greenpeace. Luis Sepúlveda s’est exilé en Europe en 1982 puis s’est installé dans les Asturies avec Carmen qu’il a retrouvée après 20 ans de séparation. Il est décédé le 16 avril 2020, à Oviedo, finalement vaincu par le virus du Covid-19. 

La fin de l’histoire est un thriller politique dont le héros, Juan Belmonte, est un ancien militant communiste, ancien guérillero et ancien sniper d’élite. Il a été formé dans l’une des meilleures académies militaires de l’ex Union soviétique et a rendu quelques services dangereux. Il vit désormais dans une petite ville côtière près de Quellón en Patagonie avec Verónica, sa compagne et amour de jeunesse. C’est une rescapée de la Villa Grimaldi. Ce lieu est tristement célèbre pour avoir été le centre de détention et de torture de la DINA (Dirección de Inteligencia Nacional) pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet. 

Juan Belmonte est rappelé par ses vieux démons et contraint de sortir de sa paisible retraite pour coordonner une chasse à l’homme.  Il doit retrouver des mercenaires chargés de libérer un certain Miguel Krassnoff. Le bonhomme est emprisonné à Santiago pour sa participation aux exactions contre les résistants politiques sous le gouvernement de Pinochet. Il est le descendant de Piotr Krasnov, le dernier ataman des Cosaques du Don et a participé à la seconde guerre mondiale dans le camp des SS. Le groupe est composé de trois Ukrainiens nostalgiques de la Cosaquerie et de deux Chiliens,  Victor Espinoza et Pablo Salamendi, de vieilles connaissances de Belmonte. 

Ce bref, mais dense roman, revisite une partie de l’histoire du 20ème siècle à travers les relations interlopes de l’Amérique latine avec l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Les différents chapitres sont précédés de courtes citations de L’art de la guerre de Sun Tzun. Il est dédié à Carmen Yáñez, ex prisonnière 824 à la villa Grimaldi, mariée deux fois avec Luis Sepúlveda. Elle a récemment publié un récit autobiographique sur sa relation avec l’écrivain : Un amour hors du temps (Métailié, 2023). Belmonte est un personnage taiseux mais attachant. Il décrit avec pudeur et tendresse son histoire avec Verónica. Il faut dire que la capacité de résilience de sa compagne force l’admiration.    

💪Cette lecture s’inscrit dans le cadre de la lecture commune organisée par Anne, du blog Des mots et des notes, à l’occasion du Printemps latino

📚Anne a lu Le monde du bout du monde, Kathel a choisi les Histoires d’ici et d’ailleurs et Anne-yes présente Journal d’un tueur sentimental

📌La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda, traduit par David Fauquemberg. Métailié, 204 pages (2017) / Points, 176 pages (2018)  

Le Printemps latino au Chili


2054. Ackerman et Stavridis

2054. Ackerman et Stavridis

Comme le titre l’indique, l’intrigue se déroule en 2054. Vingt ans plus tôt, une guerre nucléaire sino-américaine a bouleversé l’ordre mondial. Aux Etats-Unis, le Président Castro a été porté au pouvoir par le parti des "Dreamers". Les Républicains et les Démocrates ont fusionné pour créer le parti des "Truthers". L’équilibre est très fragile. Aussi, lorsque le Président fait un malaise lors d’un discours et meurt prématurément, l’amiral John "Bunt" Hendrickson, son chef de cabinet, décide de cacher certains éléments au grand public avec l’aide de sa filleule, la Major de Marines Julia Hunt.

Castro aurait été assassiné à distance grâce à une ligne de code sur un site appelé Commons Sense. La question est donc de savoir qui se cache derrière ce nom. Le pionnier en matière de  biotechnologies, Ray Kurzweil, a depuis longtemps disparu de la circulation. Personne ne sait où il se trouve. Son ancienne société, Neutronics, exploite toujours ses découvertes sur la "Singularité". Un autre chercheur travaille sur le transhumanisme. Il s’agit du docteur Chris Yamamoto dit "B.T." ou Big Texas, un joueur invétéré qui va se trouver embarqué dans une affaire qui le dépasse. 

Le vice-président Smith arrive à la fonction suprême dans un climat apocalyptique pendant que les Truthers, portés par le sénateur Shriver et le speaker Wisecarver, préparent uncoup d’état. Parallèlement aux évènements qui menacent la démocratie américaine, les services secrets chinois tentent de mettre la main sur les travaux de Kurzweil. Il est clair que les pays maîtrisant les biotechnologies détiendront l’arme qui permettra de dominer le monde. 

💪J’ai lu ce livre dans le cadre du challenge de science-fiction organisé par Sandrine. Bien que le roman nous conduise dans un futur relativement proche, je pense qu’on peut le qualifier de thriller d’anticipation. Il y est question de nouvelles technologies et de transhumanisme, sur fond de géopolitique mondiale et d’espionnage. Certes, il s’agit de sujets déjà maintes fois traités et le style n’est pas révolutionnaire non plus. Néanmoins, 2054 est un roman efficace et rythmé où se croisent de nombreux personnages. J’ai regretté d’avoir manqué de temps pour m’y attacher (bon, ils ne sont pas très attachants non plus même si certains se rattrapent in extrémis avant la fin du roman). 

J’ai découvert après coup que 2054 est en réalité la suite d’un roman intitulé 2034.  

📚D'autres avis que le mien via Bibliosurf 

📌2054. Elliot Ackerman et James Stavridis, traduits par Janique Jouin-de Laurens. Gallmeister, 352 pages (2024)

Objectif SF 2025


La solitude lumineuse. Pablo Neruda

La solitude lumineuse. Pablo Neruda


Cet opus est un ensemble de textes extraits de l’autobiographie de Pablo Neruda, intitulée de J'avoue que j'ai vécu. Il se focalise approximativement sur la période 1927-1931 alors que le célèbre poète chilien résidait en Asie occupant successivement plusieurs postes consulaires.  Il séjourne notamment à Rangoon, à Colombo, à Batavia, à Singapour et à Calcutta. 

L’ouvrage ne respecte pas forcément la chronologie. Ce n’est pas son seul aspect déroutant. Le premier texte est un patchwork d’images et de sensations. L’auteur évoque tour à tour une fête musulmane et des pèlerins indous en Inde, un étrange temple des serpents à Penang, le vieux jardin botanique sur l’île de Sumatra, le zoo de Singapour… toutes ces images se mêlent et se superposent. Pablo Neruda raconte plus loin quelques anecdotes d’ordre privée comme son expérience décevante dans une fumerie d’opium ou une chasse à l’éléphant à Ceylan. Il rapporte comment l’un de ses amis a délesté les moines bouddhistes de leurs antiquités millénaires au profit des musées d’Angleterre. Il s’insurge contre la pauvreté des autochtones ou l’attitude des colonisateurs Britanniques et Hollandais.. mais avoue le viol d’une jeune intouchable en quelques phrases sibyllines.. et puis passe sans transition à un sujet d’ordre professionnel. Ce passage, et quelques autres au sujet des conquêtes féminines de l’auteur, ont définitivement plombé ma lecture. Sans cela, j’imagine que j’aurais pu m’amuser de sa relation avec Kiria, sa mangouste domestique ou apprécier ses digressions sur Leonard Woolf, DH Lawrence et Marcel Proust. Il est question aussi de Résidence sur la terre, l’ouvrage que Pablo Neruda  écrit à cette époque mais dont il assure qu’il n’est en aucun cas influencé par son séjour en Asie.

« Pour ces raisons l’Orient m’impressionna en tant que grande famille humaine infortunée, mais je ne réservais aucune place dans ma conscience à ses rites et à ses dieux. Je ne crois donc pas que ma poésie d’alors ait reflété autre chose que la solitude d’un étranger transplanté dans un monde étrange et violent. »

💪Lecture dans le cadre du Printemps latino.

📌La solitude lumineuse. Pablo Neruda, par Claude Couffon. Folio, 96 pages (2023)

Printemps latino au Chili


Le Château des Carpathes. Jules Verne

Le Château des Carpathes. Jules Verne


💪La vie de Jules Verne s’est achevée le 24 mars 1905 à Amiens. La ville commémore donc son 120ème anniversaire cette année. Par ailleurs Tadloiduciné (qui squatte le blog de Dasola) propose de lui rendre hommage à travers un challenge de lecture dédié. C’est dans ce contexte que j’ai choisi de vous présenter Le Château des Carpathes, qui n’est sans doute pas le plus connu de ses 64 Voyages extraordinaires mais qui présente beaucoup d’intérêt. 

Le choix du cadre est très intéressant sachant que le roman a été publié 5 ans avant le Dracula de Bram Stoker (1897). D'abord paru sous la forme d’un feuilleton dans le Magasin d'éducation et de récréation (du 1er janvier au 15 décembre 1892), il a fait l’objet d’une édition en un seul volume chez Hetzel en octobre de la même année. Les illustrations originales sont reproduites dans la version de poche que je possède. Les dessins sont des crayonnés en noir et blanc assez sombres. 

A la fin du 19ème siècle, la Transylvanie est alors une région méconnue que Jules Verne nous présente à travers les travaux de son ami le géographe Élisée Reclus et ceux d’Auguste de Gérando. Ils sont cités à plusieurs reprises dans le roman, à l’instar des poèmes de Victor Hugo. L’intrigue se déroule en partie dans le village fictif de Werst, près de la bourgade (réelle celle-ci) de Vulkan, dans le comitat de Klausenburg ou Kolozsvár. Les habitants de cette région enclavée seraient tellement arriérés, selon l’écrivain, qu’ils n’auraient jamais eu vent de l’existence d’un objet comme la lorgnette ou la longue vue. La découverte de cet outil bien pratique est le point de départ du récit.


2025, année Jules Verne à Amiens


Un berger nommé Frik croise le chemin d’un colporteur venu d’Hermannstadt (Sibiu). Celui-ci lui propose plusieurs babioles de sa camelote avant d’éveiller son intérêt pour un tube qu’il porte autour du cou. Il s’agit de la fameuse longue-vue. Notre rustique pâtour y jette un œil, se tourne vers le plateau d’Orgall que domine le vieux burg, le château en ruine des seigneurs, de Gortz. Mais quoi ? De la fumée semble sortir de la cheminée alors même que la bâtisse n’est plus habitée et que le baron Rodolphe, le dernier représentant de la lignée, s’est évaporé dans la nature depuis belle lurette.  Affolé, le berger achète la lunette et préviens les notables du village : le juge Koltz,  le magister Hermod et le docteur Patak. Une réunion est organisée à l’auberge du Roi Mathias avec l’ensemble des superstitieux villageois. Nic Deck, le forestier (et fiancée de la belle Miriota), se porte volontaire pour se rendre au château et découvrir ce qui s’y trame.  On lui adjoint le docteur Patak qui a eu l’imprudence de prétendre qu’il ne craignait point le Chort (diable) ni la sorcellerie. Nos deux compères prennent la route dès le lendemain, par inadvertance un mardi, jour maudit selon les croyances du lieu.  

Cette histoire comporte encore bien des rebondissements incluant une cantatrice italienne, un mélomane fou, un savant diabolique et un jeune noble rongé de tristesse depuis la parte de son grand amour. Une voix narrative intervient à plusieurs reprises au début et à la fin du roman pour apporter des précisions utiles au lecteur. Jules Verne précise d’ailleurs que 

« Cette histoire n’est pas fantastique, elle n’est que romanesque. Faut-il en conclure qu’elle ne soit pas vraie, étant donné son invraisemblance ? Ce serait une erreur. Nous sommes d’un temps où tout arrive (…). Si notre récit n’est pas vraisemblable aujourd’hui, il peut l’être demain, grâce aux ressources scientifiques qui sont le lot de l’avenir…». 

Je ne vous en dis pas plus pour ne pas divulgâcher l’intrigue. Ce roman a un peu vieilli et n’a pas été expurgé des deux remarques antisémites de l’auteur. Si on peut faire abstraction de cela, c’est un ouvrage qui se lit relativement bien et qui pousse le lecteur à s’interroger sur l’état des connaissances scientifiques et technologiques au moment de son écriture. Je pense, par exemple, au phonographe ou à la lanterne magique. Ce livre devrait plaire également aux amateurs de littérature gothique pour son atmosphère inquiétante et l’évocation du surnaturel.  

📚Voir aussi l'avis de Choup

📌Le Château des Carpathes. Jules Verne. Le Livre de Poche, 256 pages (1976)

Challenge Jules Verne 2025



Tierra del fuego. Francisco Coloane

Tierra del fuego. Francisco Coloane


La terre de feu donne ses couleurs à ce recueils. A l’image de son climat et de ses paysages, la vie y est rude. Francisco Coloane en connait toutes les facettes. Fils de baleiniers, il est né en 1910 à Quemchi, un port de l’île de Chiloé. L’écrivain chilien a vécu comme les aventuriers de ce bout du monde qu’il décrit si bien, exerçant lui-même de nombreux métiers. Les neuf nouvelles de Tierra del fuego mettent en scène des personnages emblématiques et romanesques qui ont façonné l’histoire de la Patagonie, des deux côtés des frontières chiliennes et argentines. Orpailleurs, mineurs, estancieros, bouviers, trafiquants de fourrures, pêcheurs, chasseurs de baleine, gringos et indiens s’y croisent. Parmi eux, il y a beaucoup de meurtriers et de renégats mais aussi des hommes courageux et quelques cœurs tendres.

Dans la nouvelle titre, l’écrivain chilien raconte la fuite de trois mercenaires, anciens bras armés de l’explorateur roumain, Julio Popper (1857-1893). Le roi du Páramo, ainsi qu’on le surnommait au temps de la ruée vers l’or, est tristement célèbre pour avoir participé à l'extermination des Selknams, une tribu autochtone de la Grande île de l'archipel fuégien. Les soldats sans foi ni loi quant à eux vont devoir se serrer les coudes pour survivre. Mais en sont-ils capables ?

Francisco Coloane a dédicacé son second texte, Sur le Cheval de l’aurore, au paléontologue Humberto Fuenzalida Villegas (1904 -1966), ancien directeur du Muséum national d’histoire naturelle du Chili. L’un des héros de ce récit, le comptable d’une Estancia (vaste exploitation agricole comparable aux haciendas), est victime d’hallucinations suite à une chute de cheval. Refugié dans une grotte, il est en quelque sorte possédé par les habitants primitifs des bords du lac del Toro dans la Province de Última Esperanza (région de Magallanes et de l'Antarctique chilien). 

La nouvelle intitulée Comment mourut le Chilote Otey évoque un épisode sanglant de l’histoire argentine, restée dans la mémoire collective sous le nom de "Patagonie rebelle" ou "Patagonie tragique". En 1921, cette grève rurale a été durement réprimée par la 10ème de cavalerie du  lieutenant-colonel Héctor Varela. Francisco Coloane met en scène l’une des têtes de l’insurrection, le syndicaliste José Font, plus connu sous le nom de Facón Grande… mais il focalise surtout l’attention du lecteur sur un autre protagoniste. Il s’agit de Bernardo Otey, un ancien chasseur de phoques originaire de l’île de Lemuy, héros martyre de cette histoire.

L’expression "Bien mal acquis ne profite jamais" pourrait conclure la nouvelle intitulée Cinq marins et un cercueil vert qui nous conduit du côté de Punta Arenas, point de départ des expéditions australes et lieu de relâche pour les vagabonds des mers empruntant le détroit de Magellan.  Des matelots souhaitent y enterrer un camarade ayant perdu la vie en mer. Rien ne va se dérouler comme prévu. 

L’un des textes qui m’a le plus émue est La partie immergée de l’iceberg. Le narrateur a accepté un emploi à Navarino, la grande ile au sud du canal de Beagle. C’est un lieu isolé qui produit des hommes taiseux, presque mutiques. J’ai également été touchée par l’histoire du cuisinier de la goélette Huamblin dans Cap sur Puerto Eden ou celle du vieux Vidal dans Terres d’oubli

Francisco Coloane a un don particulier pour planter un décor, créer une ambiance ou brosser un portrait. L’écrivain chilien est souvent comparé à Herman Melville, Jack London ou Joseph Conrad. C’est vrai qu’il y a un peu de chacun en lui. Le recueil Tierra del fuego est paru en 1963 au Chili mais son écriture dénouée de fioritures en fait un classique universel et indémodable.

💪Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Printemps latino

📌Tierra del fuego. Francisco Coloane, traduit par François Gaudry. Libretto, 192 pages (2012)

Challenge Printemps latino au Chili


Chambre 505. Viveca Sten

Chambre 505. Viveca Sten


J’ai découvert les deux premiers volets des Meurtres à Åre, grâce à une série policière diffusée sur Netflix. La première saison compte 5 épisodes et reprend les deux premiers tomes intitulés Une écharpe dans la neige (2020) et Les ombres de la vallée (2021). Elle met en scène Hannah Ahlander, une enquêtrice originaire de Stockholm, et l’inspecteur Daniel Lindskog, son nouveau coéquipier. D’autres personnages secondaires viennent compléter l’équipe, parmi lesquels Anton Lundin et Raffe Herrera. La Chambre 505 est leur troisième enquête.

Åre est une station de ski suédoise isolée mais très réputée. Quelques jours avant le pont du week-end de Pâques, la saison bat son plein. Les policiers doivent se résoudre à faire une croix définitive sur les festivités familiales lorsqu’une riche quinquagénaire stockholmoise est sauvagement assassinée dans sa suite d’hôtel. Elle séjournait au Copperhill Mountain Lodge (l’établissement existe vraiment) et s’apprêtait à y donner une conférence de presse au sujet de la rénovation d’un palace qui avait fermé ses portes dans les années 70. Or, le projet ne faisait pas l’unanimité dans la région et le montage financier n’était pas très clair. La veille de son meurtre, Charlotte Wretlind avait eu une altercation avec un agent d’accueil débordé. Par ailleurs, l’établissement de luxe qu’elle projetait d’ouvrir ferait bientôt concurrence au Copperhill. Nos enquêteurs ont bien du mal à relier tous ces éléments d’autant qu’ils sont en sous-effectif. 

J’ai été ravie de retrouver les personnages rencontrés dans la série télévisée et je dois dire que garde une préférence pour cette version. Paradoxalement, j’ai trouvé que les héros y avaient plus de profondeur. L’intrigue policière en elle-même est traitée de manière assez conventionnelle et l’intérêt de la série réside beaucoup dans l’atmosphère du lieu. Je n’ai pas boudé mon plaisir pour autant car Viveca Sten sait tenir son lecteur en haleine. J’attends le quatrième volet, Vilseledaren (non traduit en Français à ce jour) avec impatience et surtout les prochains épisodes à l’écran. 

📌Chambre 505. Viveca Sten, traduite par Amanda Postel. Albin Michel, 496 pages (2024)