La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda

La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda


Dans le cadre de l’activité organisée par Anne pour rendre hommage à Luis Sepúlveda, j’ai choisi de lire le dernier roman de l’auteur chilien : La fin de l'histoire. Le principal protagoniste et sa compagne ont de nombreux points communs avec Luis Sepúlveda et Carmen Yáñez , son épouse. 

Comme son héros, l’écrivain a milité au sein des Jeunesses communistes et a soutenu le gouvernement socialiste de Salvador Allende. Sous la dictature de Pinochet, il a été arrêté et condamné à 28 ans de prison. Il en est sorti après 2 ans et demi grâce à l’intervention d’Amnesty International. Il a voyagé dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et a séjourné un an chez les indiens shuars en Amazonie dans le cadre d'un programme d'étude pour l'UNESCO. Il a également travaillé pour Greenpeace. Luis Sepúlveda s’est exilé en Europe en 1982 puis s’est installé dans les Asturies avec Carmen qu’il a retrouvée après 20 ans de séparation. Il est décédé le 16 avril 2020, à Oviedo, finalement vaincu par le virus du Covid-19. 

La fin de l’histoire est un thriller politique dont le héros, Juan Belmonte, est un ancien militant communiste, ancien guérillero et ancien sniper d’élite. Il a été formé dans l’une des meilleures académies militaires de l’ex Union soviétique et a rendu quelques services dangereux. Il vit désormais dans une petite ville côtière près de Quellón en Patagonie avec Verónica, sa compagne et amour de jeunesse. C’est une rescapée de la Villa Grimaldi. Ce lieu est tristement célèbre pour avoir été le centre de détention et de torture de la DINA (Dirección de Inteligencia Nacional) pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet. 

Juan Belmonte est rappelé par ses vieux démons et contraint de sortir de sa paisible retraite pour coordonner une chasse à l’homme.  Il doit retrouver des mercenaires chargés de libérer un certain Miguel Krassnoff. Le bonhomme est emprisonné à Santiago pour sa participation aux exactions contre les résistants politiques sous le gouvernement de Pinochet. Il est le descendant de Piotr Krasnov, le dernier ataman des Cosaques du Don et a participé à la seconde guerre mondiale dans le camp des SS. Le groupe est composé de trois Ukrainiens nostalgiques de la Cosaquerie et de deux Chiliens,  Victor Espinoza et Pablo Salamendi, de vieilles connaissances de Belmonte. 

Ce bref, mais dense roman, revisite une partie de l’histoire du 20ème siècle à travers les relations interlopes de l’Amérique latine avec l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Les différents chapitres sont précédés de courtes citations de L’art de la guerre de Sun Tzun. Il est dédié à Carmen Yáñez, ex prisonnière 824 à la villa Grimaldi, mariée deux fois avec Luis Sepúlveda. Elle a récemment publié un récit autobiographique sur sa relation avec l’écrivain : Un amour hors du temps (Métailié, 2023). Belmonte est un personnage taiseux mais attachant. Il décrit avec pudeur et tendresse son histoire avec Verónica. Il faut dire que la capacité de résilience de sa compagne force l’admiration.    

💪Cette lecture s’inscrit dans le cadre de la lecture commune organisée par Anne, du blog Des mots et des notes, à l’occasion du Printemps latino

📚Anne a lu Le monde du bout du monde, Kathel a choisi les Histoires d’ici et d’ailleurs et Anne-yes présente Journal d’un tueur sentimental

📌La fin de l'histoire. Luis Sepúlveda, traduit par David Fauquemberg. Métailié, 204 pages (2017) / Points, 176 pages (2018)  

Le Printemps latino au Chili


Commentaires

  1. Encore une histoire terrible à propos de la dictature chilienne; On comprend que les Chiliens ne s'en remettent pas...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, tout montre que ça été une période extrêmement traumatisante. La reconstruction semble compliquée

      Supprimer
  2. J'avais lu ce roman à l'occasion de la mort de Sepulveda.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Anonyme17.4.25

      Si, je me souviens que j'avais apprécié. Anne-yes

      Supprimer
  3. Bon j'ai raté le rendez vous ..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu peux encore lire Sepúlveda jusqu'à la fin du challenge, le 20 juin

      Supprimer
  4. Hedwige16.4.25

    Comme je pense n’avoir lu que son tout premier roman, et ça remonte à loin ! Et n’en ai plus qu’un souvenir plus que vague, je suis assez tentée par ta présentation passionnate de ce roman-ci, à moins que tu ne me conseilles d’en lire un autre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai adoré Le vieux qui lisait des romans d'amour mais le sujet est très différent et ce n'est pas un polar.

      Supprimer
  5. J'ai beaucoup lu cet auteur à une époque, et je m'en suis un peu lassée, mais le sujet de ce titre m'intéresse beaucoup..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le sujet est un peu complexe car il traite des liens entre anciens révolutionnaires et leurs bourreaux, mercenaires, néo-nazis, ... mais l'intrigue est bien menée

      Supprimer
  6. Ce titre est encore dans ma PAL, j'ai l'impression que c'est un peu la suite d'un autre que j'ai lu et... dont le titre m'échappe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il me semble que c'est un roman indépendant mais je peux me tromper

      Supprimer
  7. Ce roman me semble assez différent des autres textes de Sepulveda, et fort intéressant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai l'impression que Sépulveda a "tâté" de nombreux registres : romans écologistes, nouvelles, livres pour la jeunesse, polars, ...

      Supprimer
  8. PHILIPPE16.4.25

    Un thriller politique, ce n'est sans doute pas pour moi.
    Je crois avoir lu un livre de cet auteur, mais je ne sais plus le titre...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'habitude ce n'est pas mon thème de prédilection pour les polars mais celui-ci est vraiment intéressant. Il est court aussi

      Supprimer
  9. Je connais peu les thrillers politiques alors je le note pour un moment où je serai bien concentrée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai qu'il faut parfois se concentrer pour ne pas perdre le fil. L'intrigue est assez complexe.

      Supprimer
  10. Je n'ai pas tellement aimé "le vieux qui lisait des romans d'amour" et je n'ai pas eu envie de relire l'auteur depuis.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce roman est très différent du "Vieux qui...". Sépulveda avait un registre très varié.

      Supprimer
  11. Ce dernier roman de l'auteur me tente. Merci pour le conseil.

    RépondreSupprimer
  12. Je n'avais pas vu qu'il y avait un rendez-vous autour de Luis Sepúlveda, mais en même temps, je n'accroche pas trop avec cet auteur, donc pas trop de regret.

    RépondreSupprimer
  13. je n'avais pas accroché à son style mais ici l'aspect politique est intéressant

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Pistes de lecture les plus fréquentées

Les Doigts coupés. Hannelore Cayre

Bientôt le printemps… latino !

Neuf vies. Peter Swanson

Les Naufragés du Wager. David Grann

Vive le printemps… latino !