Les enfants endormis. Anthony Passeron
Les photos de famille imprimées directement sur la couverture de ce livre donnent le ton. Il s’agit d’un récit personnel. C’est vrai et, en même temps, c’est plus compliqué que cela. Comme il arrive de temps en temps en littérature, la petite histoire rejoint la grande. Anthony Passeron alterne les souvenirs exhumés de son enfance et une chronologie de la recherche sur le SIDA. Dans toutes les familles ou presque, il y a des secrets. Dans celle d’Anthony Passeron, il s’agit davantage d’un déni concernant le décès de son oncle Désiré, qu’il n’a pratiquement pas connu parce que disparu prématurément "suite à une longue maladie". Nous sommes dans les années 80, la recherche sur le SIDA avance lentement. Dans un premier temps, elle intéresse peu les chercheurs. En 1981, les cas sont rares et concernent une partie marginale de la population (les hommes homosexuels, les toxicomanes et les hémophiles). Les malades sont traités comme des pestiférés et les scientifiques commettent qu