Alibi N°14 : Petits meurtres en Asie

Alibi N°14 : Petits meurtres en Asie

A l’occasion de la Japan Expo, la revue Alibi publie un numéro d’été autour du polar asiatique et consacre un dossier spécial au Manga Noir. La maquette est plutôt réussie avec une couverture en carton glacé, des titres de rubriques alléchants et de nombreuses illustrations. Les thématiques récurrentes de cette publication trimestrielle font la part belle au "True Crime" et à la fiction policière, au travers de comptes rendus de faits divers, de nouvelles, d’interviews, de chroniques et de recensions d’ouvrages.

Dans ce numéro saisonnier, l’accent est mis sur les portraits d’auteurs, comme le romancier Japonais Seichō Matsumoto (dont l’œuvre est encore trop méconnue en France du fait de la rareté des traductions) mais aussi sur les écrivains occidentaux comme Jake Adelstein ou Peter May. Le premier est Américain mais a vécu plus longtemps au Japon que dans son pays natal. Il et s’est fait connaître grâce à son récit Tokyo Vice (éditions Marchialy, 2016) et vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Tokyo Detective (éditions Marchialy, 2023). L’Ecossais Peter May, quant à lui, est l’auteur d’une série policière à succès dont les intrigues se déroulent en Chine : Meurtres à Pékin (Le Rouergue, 2005), Le Quatrième Sacrifice (Le Rouergue, 2006), Les Disparues de Shanghai (Le Rouergue, 2006), etc. 


Alibi N°14 : Petits meurtres en Asie - P6-7


La ligne éditoriale de la revue Alibi n’étant pas limitée à la fiction, une série d’articles viennent compléter la partie romanesque. Il est notamment question de la mafia chinoise, des relations entre le mode des Sumotoris et des Yakuzas, ainsi que d’une affaire de Serial killer en Corée du Sud qui a occupé la police pendant plusieurs années. 

Côté BD, plusieurs mangakas sont évoqués parmi lesquels Jirō Taniguchi (pour Trouble Is My Business), Naoki Urasawa (pour Monster) ou encore Takashi Morita (pour ses adaptations des aventures d’Arsène Lupin). Ces portraits sont précédés d’un article panorama du manga, expliquant les raisons de son succès en France. Il faut dire qu’une BD vendue sur deux dans l’hexagone est un manga, soit 48 millions d’albums en 2022. Le lecteur est également invité à feuilleter les premières pages du tome 1 de Kujô, l’implacable de Shôhei Manabe (Kana, 2023).  Le dossier se referme sur une mangathèque idéale composée de 10 titres phares du manga noir. 


Alibi N°14 : Petits meurtres en Asie. P20-21

En dépit de l’aspect "haut de gamme" de la revue ou du soin porté au choix des sujets, je ne peux pas dire que j’adhère totalement à la ligne éditoriale de cette publication que je trouve un peu accrocheuse. 

Le nom de la revue Alibi vous est peut-être familier pour deux raisons. En effet, il existe une revue québécoise qui s’appelle Alibis (avec un S en plus à la fin) mais celle-ci semble avoir abandonné le format papier pour la publication numérique exclusivement. Par ailleurs, Alibi (version française) est une maison d’édition appartenant au groupe Dargaud et publiant de la littérature de genre depuis 2020. Pour ma part, j’ai déjà eu l’occasion de découvrir son catalogue romanesque au travers de deux polars un peu trash (Le club des mamans mortes de Paul Hurlink ou Celle qui parle aux morts de A.K. Turner). 

Petits meurtres en Asie. Alibi N°14, 162 pages (Eté 2023)

Commentaires

  1. J'adore Matsumoto ! Je renote Tokyo vice que j'ai repéré depuis un moment...

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    1. On trouve en effet beaucoup d'idées de lecture dans cette revue. Seichō Matsumoto est dans ma liste à lire depuis un moment.

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  2. Tu as l'air assez branchée sur le sujet ; de mon côté, je n'y connais rien.

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    1. J'aime bien l'Asie en général et les romans policiers mais pas toujours le mélange des deux. En ce qui concerne les mangas, j'ai du mal avec le graphisme que je trouve très formalisé mais il y a aussi des pépites à découvrir.

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  3. Tokyo Vice était passionnant et parfois déroutant car certains aspects de la culture japonaise restent vraiment difficiles à comprendre pour des Occidentaux. Sinon, je ne connaissais pas cette revue. J'essaierai de la trouver en médiathèque pour voir à mon tour ce que m'inspire sa ligne éditoriale.

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    1. Je n'ai lu que des bons commentaires sur Tokyo Vice, pour l'instant. J'ai bien envie de le lire. Je ne suis pas sûre qu'on trouve la revue Alibi si facilement mais, en bibliothèque, c'est bien possible.

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  4. Très intéressant ce numéro d'été en plein dans les thématiques qui me parlent. Merci pour ce résumé des sujets avec les auteurs et livres évoqués. Je ne connaissais pas cette revue et je doute de la trouver facilement.

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    1. Je pense qu'on doit pouvoir trouver cette revue dans les magasins de Presse et les librairies... peut-être aussi en bibliothèque.

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