Imperator, T.01. Bai Cha

Imperator, T.01. Bai Cha


Ce manhua (BD chinoise) met en scène un jeune célibataire et ses animaux domestiques dans des saynètes de la vie quotidienne. Le narrateur raconte comment il a adopté un chat des rues qu’il trouvait absolument craquant. Le matou, appelé Imperator, sait parfaitement manipuler son humain (les chats n’ont pas de maître) qui devient rapidement son esclave volontaire. Oups, leur acolyte canin, se laisse berner de la même manière et voue une admiration sans bornes au félin auquel il s’adresse toujours sur un ton déférent. Les propriétaires de chats et de chiens se reconnaîtront sans doute dans certaines situations : lorsque le chat s’allonge sur le clavier de l’ordinateur ou lorsque le chien tente de s’incruster sur le lit, par exemple.


Imperator, T.01. Bai Cha - P38-39


Une partie des anecdotes prêtent à sourire mais la plupart des gags sont aussi immatures que le narrateur. J’avoue que les histoires scatologiques de Gamin (c’est ainsi que le surnomment ses animaux) ont fini par me lasser. Par ailleurs, l’auteur utilise un langage assez trash. Je ne peux pas dire que cela me choque mais je ne vois pas bien l’intérêt dans ce contexte. Bai Cha explique lui-même dans l’introduction qu’il n’est pas entièrement satisfait de son travail et il vrai que l’album semble perfectible. Je pense que cette sensation tient en partie aux difficultés de traduction (notamment pour les mèmes Internet humoristiques) et au fait que les dessins soient d’abord parus au compte-goutte sur les réseaux sociaux. Il a fallu lier l’ensemble de façon cohérente pour en faire une BD. 


Imperator, T.01. Bai Cha - P42-44


J’ai été davantage convaincue par le graphisme typiquement chinois (selon l’éditeur) et la liberté que le dessinateur s’accorde sur certaines planches. La taille des bulles est volontairement irrégulière d’une page à l’autre, certains dessins s’émancipent des cases et rendent l’ensemble très vivant. Le petit format carré, qui s’inspire des références chinoises en la matière, a de quoi surprendre mais s’avère finalement très pratique. Les strips alternent avec des illustrations en couleurs. Il s’agit de mettre en évidence la vision que la narrateur à de son animal (un chat tout mignon) et le caractère du félin dans la vraie vie.

Bai Cha (littéralement Thé Blanc) s’est fait connaître dès 2014 en publiant des dessins humoristiques sur les réseaux sociaux, d’abord via les applications chinoises WeChat et Weibo, puis sur Twitter, Facebook et Instagram. On peut voir ses dessins sur ces plateformes et même discuter avec les personnages principaux qui ont chacun un compte twitter à leurs noms : Supremocat0601 pour Gamin (ou Kiddo, l’alter ego de Bai Cha), YourHighnessCat pour Imperator et PugBubbaBoo pour Oups. Il s’agit de leurs noms anglophones. Si on en croit ses éditeurs, Bai Cha (Liang Kedong de son vrai nom) est aujourd’hui un Manhuajia (auteur de BD) célèbre et serait suivi par plus de 15 millions de followers. 


Imperator, T.01. Bai Cha - P144-145


Les premières versions papier de ses œuvres ont été publiées à partir de 2015 en Chine. Aux Etats-Unis, deux tomes de la série Cat and Dog (My Cat Hates Me & My Cat Really Hates Me) sont parus en 2022. En France, le second volume de la série devrait sortir en octobre 2023. 

Imperator, T.01 :  Le chat que vous adorerez détester. Bai Cha. Clair de Lune, 183 pages (2023)


Commentaires

  1. Je crois que ça pourrait bien m'amuser, mais je me doute que sur la longueur, ça pourrait me lasser aussi. Ces histoires de chat en BD finissent par être très prévisibles et à tourner autour du même humour et des mêmes thèmes. L'intérêt ici c'est que c'est un manhua, il y a ce plaisir d'explorer d'autres horizons culturels, même si, de par le thème, ça reste assez universel. Ça me fait un peu penser au Journal de Gurty version chat dans le ton.

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    1. je ne connaissais pas le "Journal de Gurty" pour les loulous. Je le note.

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  2. Le graphisme me plaît beaucoup, mais moins l'esprit que tu décris.

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    1. Oui, il y a de belles planches et quelques bonnes trouvailles au niveau du graphisme. Par contre, je pense que Bai Cha devrait s'associer à un scénariste pour les prochains volumes.

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