Moi, jardinier citadin, T.01 & T.02. Min-ho Choi

Moi, jardinier citadin, T.01 & T.02. Min-ho Choi


Lorsqu’il publie ce diptyque graphique sur le jardinage, Min-ho Choi est un jeune manhwaga (auteur de BD coréennes). Il vient de démissionner de son boulot et d’acquérir une parcelle de potager sur un terrain communautaire en banlieue. L’idée est de se reconnecter à la nature et de produire des fruits et légumes frais, sans pesticides ni engrais chimiques. Or, ce citadin maladroit et un peu bedonnant est novice en la matière. Il va se rendre compte que l’entretien d’un potager est un exercice physique qui nécessite beaucoup de patience et quelques connaissances empiriques. Heureusement pour lui, l’entraide est de mise sur le terrain et les aînés ne sont jamais avares de conseils.

A l’origine, ce récit autobiographique a été conçu pour un dessin animé. Le projet a été reporté et l’auteur a décidé de publier le scénarimage (d’abord intitulé Les habitants du 6 rue Beomgol), en plusieurs épisodes via un blog. Le manhwa au format papier est paru en version originale sous le titre de Vegetable Garden. Min-ho Choi y raconte, au fil des saisons, son expérience de jardinier citadin. On croise également dans cet album les membres de sa famille (sa femme enceinte et son beau-père), ses voisins et même un ancien camarade de régiment. Bien que certains d’entre eux ne soient pas toujours dignes de confiance, le narrateur reste étonnement bienveillant. 


Moi, jardinier citadin, T.01 - P34-35


En dépit de quelques bémols, cette bande dessinée inclassable a de nombreux atouts. Certaines planches ressemblent à des manuels de biologie, comprenant de nombreux schémas de plantes et d’insectes, ainsi que des informations précieuses sur la culture des végétaux, les graines, les parasites, les pesticides, etc. Pour autant l’album n’est ni un traité de jardinage ni un ouvrage militant sur l’écologie ou l’agriculture bio. Si ces dernières questions sont largement abordées, l’ouvrage conserve un coté naïf plus que militant. L’auteur, qui ne craint pas l’autodérision, nous régale d’anecdotes humoristiques et rafraîchissantes.  

Les dessins à l’aquarelle sont somptueux et les nuances pastel s’accordent bien avec la légèreté voulue par l’auteur. Je trouve néanmoins que l’histoire manque un peu de matière et de rythme. Le fait de consacrer deux tomes de plus de 200 pages pour évoquer ses tâches saisonnières dans le potager et ses aventures humaines avec ses voisins de parcelles s’avère, selon moi, un pari trop ambitieux. L’intention est louable et le personnage principal est touchant mais cela n’a pas suffi à retenir mon attention jusqu’au bout.


Moi, jardinier citadin, T.02. Min-ho Choi. P62-63


Les deux tomes de la série sont agrémentés de textes de différents spécialistes et/ou acteurs dans le domaine du jardinage, de l’agriculture urbaine et durable ou de l’écologie. Le diptyque compte, par exemple, une préface de François Rouillay, chercheur conférencier et Initiateur du mouvement des Incroyables Comestibles en France.

NB : Cette BD est épuisée chez l’éditeur. Il faut donc se la procurer soit en bibliothèque, soit d’occasion ou dans une librairie qui l’aurait encore en stock.

📌Moi, jardinier citadin, Tome 1 (Akata, 207 pages, 2014) & Tome 2 (Akata, 206 pages, 2014) par Min-ho Choi.


Commentaires

  1. Oh ça m'intéresse. Quant aux livres, ils existent, je sais où, mais ils ne sont pas disponibles pour l'instant...

    RépondreSupprimer
  2. Si le sujet est un peu mince, je vais passer... Je vais voir si on peut trouver son blog...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le sujet ne nécessitait pas forcément deux tomes... sauf peut-être pour les amateurs de jardinage

      Supprimer
  3. Ma bibliothèque les a. Je suis tentée d'y jeter un oeil, pour les planches qui ont l'air magnifiques.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a de très belles planches, en effet. D'autres sont plus communes. Si ta bibliothèque les a, ça peut valoir le coup d'y jeter un oeil

      Supprimer
  4. Il me semble l'avoir repéré il y a un moment, mais il est possible que je confonde avec d'autres titres. Il y a eu une période où on voyait pas mal d'ouvrages (manhwa, manga...) autour de la thématique jardinage/ville ou campagne. Pas le genre de thèmes vers lesquels je me rue, mais j'aime assez le sentiment d'apaisement qu'ils peuvent parfois procurer.

    RépondreSupprimer
  5. "Apaisement", c'est le bon mot.

    RépondreSupprimer
  6. Désolée je me suis trompée pour la date de report de la LC : le dernier lundi d'août est le 28, donc plutôt le 31 si vous êtes OK, car 2 jours entre 2 billets, c'est un peu juste pour moi ... désolée (vivement les vacances !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai déjà un billet prévu pour une lecture commune le 31 août. Peut-on déplacer la lecture à début septembre, dans ce cas ?

      Supprimer
    2. Oui, bien sûr ! Le 3 ?

      Supprimer
    3. Parfait pour moi, si cela convient aussi à Agnès. Je note la date dans mon "agenda".

      Supprimer
    4. Nous y sommes arrivées ! Je bloque aussi le 3 sept, et encore désolée pour toutes ces tergiversations...

      Supprimer
  7. Je connaissais vaguement le titre de ces bouquins, mais sans connaître leur contenu, n'en ayant jamais eu aucun entre les mains... Merci pour les extraits que vous publiez, je tâcherai de ne pas les louper, si je tombe sur l'un ou l'autre tome dans une bouquinerie!
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec plaisir. J'aime bien sortir des livres du grenier de temps en temps

      Supprimer
  8. merci je le note ! la taille ne me gêne pas, je pense que s'il était conçu pour devenir un dessin animé ça paraît logique qu'il soit si "épais" , c'est comme les romans-feuilletons de l'ère victorienne devenus ensuite des romans de 900 pages ou plus... je vais voir si ma bibliothèque les a !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui, le projet d'Anime a été abandonné et l'auteur a publié la BD à la place

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Les Doigts coupés. Hannelore Cayre

Neuf vies. Peter Swanson

Les Naufragés du Wager. David Grann

Une saison pour les ombres. R.J. Ellory

La maison allemande. Annette Hess