Matin calme. Laura Dilé
Laura Dilé et son petit ami Charly sont tous les deux graphistes. L’autrice de ce joli petit carnet de voyage explique, en introduction, qu’ils ont décidé de partir sur un coup de tête. En réalité leur périple en Corée du Sud m’a semblé bien préparé. Le couple semble connaître tous les trucs pour partir à l’étranger sans se ruiner.
Si le choix de Laura et Charly s’est porté sur la Corée du Sud, c’est en partie parce qu’ils peuvent y séjourner un an sans renouveler leur visa PVT (Permis Vacances Travail). Ils vont rester 4 mois à Séoul en "Couchsurfing". Il s’agit d’un système d’hébergement gratuit chez l’habitant via une plateforme Internet dédiée. L’idée est, dans un premier temps, de se familiariser avec la culture et la langue coréennes. Ensuite, nos deux baroudeurs feront du "wwoofing" à la campagne pendant trois saisons. Le WWOOF (Worldwide Opportunities on Organic Farms) est un mouvement mondial qui encourage les échanges entre bénévoles et agriculteurs bio. Selon le site français, « Les WWOOfeurs aident au travail agricole et partagent la vie quotidienne des hôtes qui leur offrent le gîte et le couvert ».
Laura et son amoureux restent 1 à 3 semaines dans chaque lieu où ils contribuent à hauteur de leurs capacités aux travaux agricoles, à la collecte saisonnière de plantes sauvages, aux ateliers à la ferme, etc. Ils découvrent la cérémonie du thé, la cuisine et les plats nationaux, la saveur du barbecue coréen, l’art de la fermentation et la meilleure façon de préparer le Kimchi. Ils sont invités à un mariage traditionnel puis à une cérémonie en mémoire des ancêtres, vont régulièrement au restaurant avec leurs hôtes et jouent au yut nori avec leurs familles. Ils visitent une fabrique de papier hanji à Jeonju et un atelier de poteries à Jinju où ils croisent un moine taoïste sculpteur de phallus. Dans une ferme, près de Daejeon, ils sont initiés au janggu et au buk, deux des instruments qui composent le samulnori dans la musique traditionnelle coréenne. Sur l’île de Jeju, ils admirent les prouesses des haenyo, ces femmes qui plongent en apnée pour aller chercher des crustacées jusqu’à 15 mètres de profondeur.
Les étapes et les découvertes se succèdent tandis que les carnets de croquis, emportés dans la valise au départ de la France, se remplissent de dessins au feutre, d’aquarelles, de lettres en hangeul calligraphiées à l’encre de Chine, etc. Laura Dilé croque les gens, les paysages, les hanoks avec leurs portes coulissantes et leurs cuisines traditionnelles, ainsi que quelques monuments. Elle dessine un temple bouddhiste dans la montagne Gwanak, le palais principal de Gyeongbok au nord de Séoul ou encore celui de Changdeok dans le grand parc de Jongno-gu.
📝C’est un régal pour les yeux ! Le récit de voyage de Laura Dilé est certes un peu court mais tellement riche d’informations et d’illustrations qu’il faut y revenir plusieurs fois pour bien le savourer. Pour se repérer un peu dans tout ça, je recommande de lire en parallèle le Dictionnaire insolite de la Corée du Sud du Cédric du Boisbaudry.
📌Matin calme, travail aux champs. Laura Dilé. Akinomé, 112 pages (2021)
Il n'est pas à la bibliothèque, dommage. C'est le genre qui me plaît bien. Ces dessins sont beaux en plus.
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup ce genre d'ouvrages aussi. Il y a d'autres carnets dans la même collection qui illustrent des voyages en Asie. J'en ai un qui regroupe l'Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, des destinations moins fréquentes.
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