A la lisière du monde. Ronald Lavallée
A la veille de la première guerre mondiale, Matthew Callwood, fils d’un magistrat canadien, s’engage dans la police pour servir la couronne britannique mais surtout pour fuir une déception amoureuse. Il part pour une mission de deux ans dans le Grand Nord. Or, si son éducation bourgeoise lui a donné des principes moraux stricts et l’assurance d’être né pour commander, rien dans sa vie douillette de privilégié ne l’a préparé à la rusticité du lieu, la rudesse des hommes et la rigueur du climat.
Callwood comprend très vite que son prédécesseur, un certain Suchenko, s’est contenté de végéter dans l’oisiveté en attendant la fin de son service. Le bonhomme est cynique. Il n’aime ni les Britanniques, ni les Français Canadiens, ni les peuples autochtones… et a renoncé à poursuivre les trafiquants d’alcool. A l’instar d’Harvey, son second, Suchenko a passé la majeure partie de son temps chez Fran, une prostituée au grand cœur. La capitaine Callwood n’a bien sûr pas du tout la même vision de sa mission.
Lassé d’attendre que le temps passe au poste de commandement (en fait, une vieille cahute sans confort), le jeune capitaine décide de traquer Moïse Corneau, la légende locale. L’homme aurait assassiné sa femme et son bébé avant de disparaître dans la nature. Depuis, son Aura hante les lieux. Tous les crimes non élucidés lui sont imputés et il fait figure de père fouettard dont on menace les enfants désobéissants. Callwood, lui, voit dans cette aventure, l’occasion de se distinguer et de rentrer chez lui avec une belle promotion.
Je découvre Ronald Lavallée à travers ce palpitant roman d’apprentissage. Les personnages sont crédibles dans leur ambivalence, se montrant capable du meilleur comme du pire. Néanmoins, c’est bien du héros, Matthew Callwood, dont on s’entiche le plus facilement. L’homme est jeune, idéaliste et fougueux mais aussi entêté jusqu’à la folie. Son récit m’a ballotée d’un sentiment à l’autre, oscillant entre empathie, indignation et effroi. Et j’ai tourné les pages de ce livre sans même m’en rende compte ! C'est un gros coup de cœur.
📝Sur le même thème : Une saison pour les ombres Une saison pour les ombres de R.J. Ellory
📌A la lisière du monde. Ronald Lavallée. Presses de la Cité, 368 pages (2024) / Tous des loups. Editions Fides, 328 pages (2022)
En te lisant, je me disais aussi que ça ressemblait un peu à du R.J. Ellory !
RépondreSupprimerL'ambiance est quand même moins pesante
SupprimerEt c'est ça que j'avais beaucoup aimé Ellory, je crains que celui-ci me plaise moins.
SupprimerC'est très bien écrit et cela reste un univers très rude, si cela peut te convaincre. ^_-
SupprimerLa référence à Une saison pour les ombres est tentante, comme tu t'en doutes !
RépondreSupprimerJe te le recommande. Il y a une intrigue policière mais je ne le qualifierai pas exactement de roman policier. C'est un roman d'apprentissage et d'aventure aussi.
SupprimerÇa semble passionnant : je le note !
RépondreSupprimerIl s'agit davantage d'une chasse à l'homme que d'une enquête mais on trouve dans ce roman pas mal de points communs avec le polar d'Ellory bien qu''ils ne se déroulent pas à la même époque. J'ai préféré celui de Ronald Lavallée dont l'atmosphère est moins étouffante. Pour autant, les protagonistes sont loin d'être des saints.
SupprimerApparemment, au Canada, le roman s'appelait "Tous des loups", tout un programme. Ma bibliothèque ne le connaît pas, dommage. Je vais tenter une suggestion.
RépondreSupprimerLes éditeurs français changent parfois (souvent) les titres des romans étrangers (y compris francophones. Il faut croire que les Presses de la cité de trouvaient pas le précédent assez vendeur. En tout cas, merci pour l'info. Je vais ajouter un lien vers l'éditeur québécois
Supprimerce roman me tente mais j'essaie encore une fois d'écluser mes retards !
RépondreSupprimerAh je connais ça ! J'espère toujours venir à bout de ma PAL pendant l'été mais c'est quasiment impossible.
SupprimerTu t'es presque fait une thématique Grand Nord dernièrement.^^ Roman d'apprentissage, ce n'est pas trop ce que je préfère, mais ton coup de coeur m'intrigue tout de même.
RépondreSupprimeroui, c'est le hasard des envies mais effectivement, j'ai lu plusieurs livres dont l'intrigue se situe dans le Nord canadien ou américain (Alaska) dernièrement. Je ne connaissais pas Ronald Lavallée mais j'ai beaucoup aimé ce livre et je pense que je continuerai de le suivre. Je le recommande.
SupprimerCe serait une bonne idée, un challenge "grand nord" ou "grand froid", tiens... Ton billet donne envie de découvrir cet auteur en tous cas!
RépondreSupprimerL'idée m'a effleurée... j'ai pensé à un challenge montagne
SupprimerSi c'est un gros coup de coeur pour toi, alors je retiens. D'autant que le sujet semble bien sympa !
RépondreSupprimerMerci de ta confiance. Oui, j'ai beaucoup apprécié l'intrigue, les personnages et l'ambiance générale du roman
SupprimerUne lecture pleine d'émotions, on dirait.
RépondreSupprimerL'auteur a su dresser de beaux portraits de personnages
SupprimerTu me tentes beaucoup et pour une fois ce livre est dans ma médiathèque en ville, alors je le mets dans mes listes en attente. Merci de nous donner envie
RépondreSupprimerTant mieux car ce roman vaut la peine qu'on lui donne sa chance
SupprimerLà, tu fais fort car tu me donnes très très envie de le lire, celui-ci !
RépondreSupprimerJ'en suis ravie. C'était le but du jeu !
Supprimerje ne connais pas cet auteur, à découvrir !
RépondreSupprimeroui vraiment, je te le recommande
SupprimerLes romans d'apprentissage, c'est pas trop mon truc, mais si tu en as fait un coup de coeur, il faudrait que je m'y intéresse.
RépondreSupprimerJe reviens de vacances. Je n'ai pas beaucoup lu. Je vais voir ce que toi, tu as lu en mon absence.
Parmi les livres que j'ai lu dernièrement, La lisière du monde est celui que j'ai préféré. C'est à la fois un roman d'apprentissage, un roman d'aventures et certains pourraient dire un thriller. Bref, il est inclassable.
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