L’œil du loup. Daniel Pennac
Les parents ont parfois le privilège de partager des lectures avec leur progéniture, surtout lorsqu’on sollicite leur aide pour les devoirs à la maison. C’est dans ce cadre scolaire que nous avons choisi L’œil du loup de Daniel Pennac, en concurrence avec Croc-Blanc et L’appel de la forêt de Jack London. Je précise que le nombre de pages n’était pas notre seul critère de choix et que nous avons finalement favorisé une œuvre contemporaine.
L’opus est divisé en quatre parties. Au début du récit, nous faisons la connaissance de Loup-Bleu, un animal borgne vivant en captivité dans un zoo. Il vient de perdre sa compagne et refuse désormais tous contacts visuels avec les humains. Sa résolution est largement mise à mal par la présence d’un jeune garçon qui reste planté pendant des heures devant son enclos sans bouger. Qui est-il ? Pourquoi l’observe-t-il ainsi ? Son abnégation intrigue notre vieux loup au point qu’il décide finalement de s’en approcher. La seconde partie du roman commence ici. Le contact entre l’humain et l’animal est hautement instructif car ces deux êtres meurtris se comprennent immédiatement. A travers l’œil du loup, le garçon découvre la vie sauvage en Alaska, les chasseurs traquant la meute sans relâche et le drame qui a conduit Loup-Bleu en captivité. Dans la troisième partie du livre, les rôles s’inversent. Le loup apprend que son nouvel ami s’appelle Afrique N’Bia. C’est un drôle de nom mais il a une longue histoire. Afrique porte le nom du continent sur lequel il est né. Il lui vient de son don à raconter des histoires dont l’intrigue se déroule toujours sur ce territoire. L’enfant est orphelin. Ses parents ont disparu pendant la guerre et il a été confié à Toa le marchand. Malheureusement ce n’était pas un homme bon. Sans la présence de Casserole-le-dromadaire, le tuteur d’Afrique l’aurait sans doute abandonné à la première occasion. Puis le marchand découvre qu’il peut tirer un bénéfice financier de son protégé en le faisant travailler. Le garçon donne à voir au loup toute la complexité de sa jeune existence jusqu’à son arrivée au zoo où travaillent ses parents adoptifs. C’est la quatrième partie, celle qui se déroule dans ce qu’il nomme L’autre monde.
Ce court roman pour la jeunesse est écrit comme un conte. Il est d’ailleurs entrecoupé d’histoires rapportées ou imaginées par le jeune Afrique. S’il aborde des sujets difficiles (la chasse, la maltraitance animale, la guerre, la pauvreté, l’esclavage, l’écologie, l’exil…) son dénouement n’est pas triste, bien au contraire ! La vision positive que le jeune garçon porte sur le monde incitera son compagnon animal à le regarder d’un œil nouveau. C’est une histoire assez émouvante pour toucher le cœur des enfants comme des adultes.
📌L’œil du loup. Daniel Pennac. Pocket Jeunesse, 96 pages (2002)
Commentaires
J'ai toujours lu les bouquins que mon fils devait lire pour l'école. C'est ainsi que j'ai découvert Frank Andriat, par exemple.
Pour le moment, ma jeune nièce (10 ans) était plutôt dans "Les lapins de la couronne d'Angleterre"... mais je lui parlerai de ce loup la prochaine fois que je la verrai!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Il m'a fait songer au roman jeunesse italien "Le castor Grogh et sa tribu", pour le volet animal...
(s) ta d li du cine, "squatter" chez dasola