Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki

Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki


Shuna est un jeune prince. Son royaume n’est pas très florissant car les récoltes d’hiwabié suffisent à peine à nourrir les humains et leurs animaux. Un espoir se fait jour lorsqu’un voyageur lui révèle, juste avant de mourir, l’existence d’une graine dorée donnant de magnifiques champs de céréales. Malheureusement, les échantillons qu’il transporte ont été délestés de leurs cosses de fertilité. Shuna décide de partir à la recherche de cette graine miraculeuse qui pourrait sauver son peuple de la famine. Suivant les recommandations du vieil homme, il se dirige vers l’ouest avec sa fidèle monture, un Yukkaru (une sorte de cheval bouquetin). Au cours de sa quête, le jeune prince découvre des cités fortifiées décadentes où le seul commerce est celui des esclaves. Les marchands les échangent contre des graines dorées. Celles-ci seraient cultivées par les dieux, au bout du monde terrestre. N’écoutant que son courage, notre héro décide de s’y rendre, non sans avoir délivré deux jeunes filles réduites en esclavage. 


Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki. Fin


Cet album d’Hayao Miyazaki est assez surprenant dans sa présentation. C’est un ouvrage hybride entre le manga (avec une reliure à droite et une lecture de droite à gauche) et le livre illustré en couleurs à l'aquarelle : les planches avec des cases alternent avec les illustrations en pleine page et il n'y a pas toujours de bulles. Il s’agit en fait d’un "monogatari", c’est-à-dire d’un conte (il est accessible à un jeune public à partir de 11 ans). Le mangaka s’est inspiré librement pour cette histoire d’un conte folklorique tibétain, intitulé Le prince qui fut changé en chien. On trouve ses thèmes de prédilection, un monde apocalyptique, un questionnement écologique et de drôles de bestioles. 


Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki  - Le début du voyage


Dans une longue postface, le journaliste Alex Dudok de Wit (spécialiste de l’histoire des studios Ghibli) revient sur la genèse du Voyage de Shuna. Cet album qui a été publié en français le 1er novembre dernier (jour de la sortie du douzième long-métrage de Hayao Miyazaki, Le Garçon et le Héron) est resté confiné au Japon pendant 40 ans. Le maître de l'animation japonaise a écrit cette histoire dans les années 80 (avant la création des studios Ghibli) et elle n’a jamais été adaptée à l’écran faute de soutien. Je ne suis personnellement pas spécialiste de l’œuvre d’Hayao Miyazaki mais je ne prends pas trop de risques en mentionnant qu’on trouve dans Le Voyage de Shuna de nombreux points communs avec les films du réalisateur japonais. Le Yukkaru ressemble par exemple à l’une des montures dans la Princesse Mononoké. L’univers du Voyage de Shuna rappelle aussi celui dans Nausicaä de la Vallée du Vent.


Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki. Couv


J’ai trouvé ce manga plutôt agréable à lire mais pas au point d’écrire un billet dithyrambique comme j’ai pu en lire sur de nombreux sites. Il faut dire que je ne suis pas une grande amatrice d’animes japonais (même si j'ai beaucoup aimé des œuvres comme Mon voisin Totoro) et qu’il me manque sans doute les codes pour apprécier cet album à sa juste valeur. Mon enthousiasme modéré ne doit donc pas dissuader les amateurs du genre de lire Le Voyage de Shuna.  

Le Voyage de Shuna. Hayao Miyazaki, traduit par Léopold Dahan. Editions Sarbacane, 160 pages (2023)


Commentaires

  1. En tout cas c'est très beau à feuilleter, j'attends qu'il revienne à la bibli.

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  2. Le yukkaru me fait beaucoup penser au pyuika qu'on trouve dans Le roi-cerf, que j'ai beaucoup aimé, c'est sans doute un animal mythique en Asie qu'on trouve sous plusieurs noms. Je ne suis pas non plus une experte en manga ni en Mizayaki mais j'ai beaucoup entendu que Shuna étant une oeuvre de jeunesse, elle avait des défauts. Mais les planches sont superbes !

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    1. je ne connaissais pas Le roi-cerf mais je ne suis pas une grande spécialiste d'animation japonaise.

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  3. je ne suis pas fan du genre moi non plus.

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    1. Ce que j'ai apprécié dans cet album, c'est la thématique écologique

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  4. Je lis les mangas et regarde certains animés avec plaisir, j'adore Miyazaki, mais j'avoue que quand je suis tombée sur ce livre en librairie, il ne m'a pas trop inspirée. Je le feuilletterai tout de même à l'occasion.

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    1. Je l'ai lu sans déplaisir, au contraire, mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable.

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  5. Il est dans ma wish list appréciant beaucoup l'ambiance graphique et le côté hybride m'intrigant :)

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    1. je peux me tromper mais je pense qu'il devrait te plaire

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  6. Le graphisme est tout simplement magnifique ! Je le proposerai à mes petits enfants qui sont fans de mangas et ont vu certains de ses films (moi-aussi d'ailleurs avec eux !) pour voir leur réaction. Merci de nous en parler je ne sais pas si je vais le trouver en médiathèque ou pas

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    1. Je pense que c'est possible de le trouver en bibli. La mienne en tout cas le propose à l'emprunt.

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