La Fête des ombres. Atelier Sento

 

La Fête des ombres. Atelier Sento. T1-2

La Fête des ombres est une superbe bande dessinée publiée par Cécile Brun & Olivier Pichard, deux dessinateurs-voyageurs qui se cachent sous le pseudonyme d’Atelier Sento. Le second et dernier volume est paru en octobre 2021. 

L’intrigue est assez dépaysante et originale puisqu’elle nous conduit dans un village montagnard du Japon où les habitants observent une curieuse tradition. En effet, ce lieu isolé attire les « Ombres », des revenants amnésiques qu’il faut guider vers un au-delà apaisé. Pour y parvenir, les habitants (doués du don de vision) ne disposent que d’une année. Le début et la fin du cycle sont marqués par un étrange festival appelé Fête des ombres qui a lieu à la fin de l’été. L’héroïne de cette histoire est une jeune femme (à l’air très juvénile) nommée Naoko. 


La Fête des ombres. Atelier Sento. Kakis


Naoko est une débutante comparée aux « Anciennes », les autres femmes du village. Sa première mission vient d’échouer. Elle n’est pas parvenue à communiquer avec son ombre et celle-ci s’est volatilisée sans que la jeune fille ne puisse la retenir. Pourtant, dès le début de l’automne, une nouvelle ombre lui apparait. Malgré la douleur liée à son échec, Naoko ne peut se résoudre à abandonner cet esprit tourmenté. Aidée de Katsu, son ami d’enfance, la jeune femme s’investit à fond dans sa nouvelle mission. Cette expérience va lui apporter son lot de surprises et d’émotions. 

Les illustrations ne sont pas sombres et contribuent à créent une atmosphère apaisante en dépit de quelques passages tragiques. Les dessins sont suffisamment expressifs pour que le lecteur puisse s’imprégner des sensations des personnages : le froid hivernal, la chaleur d’une tasse de thé, le gigantisme de la capitale, l’euphorie du festival ou les différentes émotions de l’héroïne.


La Fête des ombres. Atelier Sento. Refuge


Je trouve que, par certains aspects, cette histoire rappelle celle de Coco, le film d’animation réalisé par Lee Unkrich et Adrian Molina en 2017. Si le thème n’est pas des plus réjouissants, la manière de le traiter est loin de tomber dans l’effusion dramatique. Il y a bien-sûr des scènes très émouvantes mais aussi beaucoup d’humour dans cette bande dessinée. Bref, dans cette histoire, comme ailleurs, la mort fait partie de la vie. 

Onibi, le précédent album de L’atelier Sento, a été récompensé par le trophée d’argent du Japan International Manga Award.

La Fête des ombres. Cécile Brun & Olivier Pichard (Atelier Sento). Issekinicho, 2 vol (2021)


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