Le parfum des poires anciennes. Ewald Arenz
Le titre français (certes, plus parlant qu'Alte Sorten en V.O) est déjà un indice qui fait soupçonner l’aspect Feel Good du livre avec peut-être ses atouts et ses défauts. L’éditeur a néanmoins cru bon d’ajouter, sur la couverture, un commentaire de la romancière Valérie Perrin que je cite : « Un roman éblouissant que l’on savoure avec les cinq sens. ». Là, j’ai juste envie de dire : arrêtez d’ajouter ce type de bandeaux dithyrambiques, c’est agaçant ! Au moins celui-ci n’est pas totalement fallacieux.
Oui, j’ai apprécié l’immersion visuelle, olfactive et sensorielle dans la campagne allemande, ainsi que l’histoire d’amitié improbable entre la jeune fugueuse anorexique et l’agricultrice solitaire qui l’accueille dans sa ferme. La quinquagénaire et l’adolescente s’apprivoisent lentement (un peu à la manière du Petit prince et du renard de Saint Exupéry). Les travaux de plein air et la nature épanouie d’un été finissant participent à cette réparation mutuelle. Les héroïnes ont ce point commun d’être des âmes libres contrariées par le carcan social. Pourtant, elles hésitent à se confier l’une à l’autre.
Oui, les principales protagonistes sont très touchantes mais qu’est-ce que c’est long ! Je ne m’attendais pas à un roman d’atmosphère, ce qui explique sans doute mon manque de patience. Il faut attendre les 100 dernières pages pour voir évoluer l’intrigue. Et puis, ça devient agaçant, ce côté : nous seules contre le monde extérieur ! A part une gentille petite mémé, qui apparait et disparait chaque fois avec une étonnante vélocité, tous les villageois (qui ne se matérialisent que dans le seul personnage du voisin espion) sont mesquins . On me dira que c’est ainsi que fonctionnent les microcosmes (langues acérées et ragots persistants dans le temps) mais fallait-il pousser jusqu’à la caricature ? Les parents de la jeune fille sont bien sûr des citadins égocentrés, creux et égoïstes.
📚💪J’ai hâte de connaître les opinions (peut-être divergentes) de celles qui ont participé à cette lecture partagées, dans le cadre du challenge des Feuilles allemandes : Eva, Sacha et Nathalie.
📌Le parfum des poires anciennes. Ewald Arenz, traduit par Dominique Autrand. Albin Michel, 320 pages (2023) / Le Livre de Poche, 288 pages (2024)
Hum, hum... mes craintes se confirment, ce roman ne sera pas pour moi (mais peut-être pour les lectrices qui fréquentent la bibli où je suis bénévole !)
RépondreSupprimerTu es plus réservée sur ce roman que tes co-lectrices. Comme il est à la bibliothèque, je pourrai essayer à moindre frais.
RépondreSupprimerJe suis d’accord avec toi en ce qui concerne les bandeaux qui sont en général soit dithyrambiques soit trompeurs, je les enlève aussitôt après l’achat !
RépondreSupprimerComme tu as pu le lire, j’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai lu à un moment idéal pour moi. J’ai peut-être eu une autre expérience de lecture grâce à l’allemand et la lenteur du récit m’a fait du bien, même si j’étais contente d’enchainer avec un livre bien plus dynamique.
Merci pour cette nouvelle participation !