Faïel et les histoires du monde. Paolo Bellomo
Lorsqu’il débute son récit, Faël n’est encore qu’un petit enfant et sa sœur, Nennelle, un nourrisson. Leur père Samouèle vient de mourir. Son corps est étendu sur la table de la cuisine, exposé aux yeux de tous. Les gens de la cité défilent devant lui, prêts à consoler son épouse Sisine. Mais les yeux de la veuve restent secs. Vitelarinze, le grand-père de Faël, pense que Samouèle a été assassiné par son patron, Colin Saintorsole. Il lui réclamait une augmentation. Vitelarinze veut venger son fils et se rend chez le suspect pour une confrontation, puis disparait de la circulation. Faël ne comprend pas tout ce qui se passe mais il sait que la population est de plus en plus en colère. Il faut quitter la ville. Sisine décide de retourner dans son village d’origine avec ses enfants. La petite famille trouve refuge chez Ouittorye et Djesuppine. Faël ne connait pas le dialecte des montagnards mais s’adapte rapidement à cette nouvelle vie.
Ce roman très singulier m’a fait sortir de ma zone de confort. Il est né d’un chant écrit pour une adaptation des Perses d’Eschyle. Le texte est très poétique et plein de fantaisie, proche du réalisme magique. L’auteur a volontairement gommé tous les repères spatio-temporels et choisi des noms dont les consonances sont ambiguës. Le lecteur évolue ainsi, dans le flou. La sensation est accentuée au début du roman parce que le récit est à hauteur d’enfant. Faël est un peu dépassé par ce monde d’adultes dont il ne connait pas tous les codes et ne maîtrise pas la langue. Il faut donc accepter de se laisser porter par l’intrigue tout comme l’auteur s’est laissé influencer par ses personnages, leur laissant une grande latitude dans la tournure des évènements. A travers eux, il aborde des thèmes universels comme l’exil, le langage, la colonisation, la guerre ou la tentative de maîtrise de la nature. Les animaux jouent un rôle inattendu dans cet univers onirique mais je n’en dirai pas davantage.
Il faut noter que l’auteur, d’origine italienne, a choisi la contrainte d’écrire en Français. Entrer dans son univers très personnel est une expérience déstabilisante mais qui devrait enchanter les amateurs de littératures de l'imaginaire. Faïel et les histoires du monde est le premier roman Paolo Bellomo.
📚Faïel et les histoires du monde sur Babelio, Bibliosurf et chez Athalie
📌Faïel et les histoires du monde. Paolo Bellomo. Le Tripode, 320 pages (2024)
Tiens tiens, pourquoi pas? Rien que les noms dépaysent totalement
RépondreSupprimerAh oui, ça, c'est dépaysant
SupprimerPas sûr que ce soit trop pour moi, ce genre...
RépondreSupprimerC'est une belle écriture mais un genre auquel je n'accroche pas beaucoup
SupprimerTu en dis juste assez pour me tenter.
RépondreSupprimerTant mieux, j'en suis ravie. Athalie a bien aimé
SupprimerJe ne sais pas si j'entrerais facilement dans ce genre de livre. Il faudrait que je teste en bibliothèque si toutefois il y arrive un jour.
RépondreSupprimerJ'avoue que c'est un style avec lequel j'ai un peu de mal mais Athalie a apprécié si je me souviens bien.
Supprimer