Malart. Aro Sáinz de la Maza
L’inspecteur Milo Malart est l'un des personnages récurrents d’une tétralogie dont les autres volets sont Le Bourreau de Gaudi, Les muselés et Docile. Comme bien souvent dans les séries policières, il n’est pas nécessaire d’avoir lu les romans précédents pour s’y retrouver. C’est d’autant plus vrai ici que l’auteur se focalise sur son héros. En effet, notre flic barcelonais a disparu et ses collègues du GEHME (groupe spécial d'homicides de la police de Catalogne) se creusent les méninges pour comprendre dans quel guêpier il a encore bien pu se fourrer. Malart est un être torturé, limite schizo, qui aime faire cavalier seul et dont les méthodes sont discutables. C’est aussi un fin limier dont l’intuition bien aiguisée ne le trompe jamais.
L’intrigue se déroule sur 3 jours seulement. Le matin du premier jour, la sous-inspectrice Rebeca Mercader, (je n’y peux rien mais la mention de son grade me fait systématiquement penser au sous-commandant Marcos), binôme de Malart, est plutôt en pétard. Son partenaire ne s’est pas présenté au commissariat alors qu’ils devaient procéder ensemble à une arrestation importante. Malart n’est pas du genre ponctuel mais il y a des limites ! Les heures passent et il ne donne toujours pas signe de vie à sa collègue qui ne cesse d’appeler son portable. Là, ça devient inquiétant.
L’enquête commence par un profilage en règle du bonhomme. Car, pour comprendre où il se trouve, il faut entrer dans sa tête, réfléchir et agir comme lui. Or, personne ne connait mieux Milo Malart que Rebeca Mercader, à l’exception de la juge Susana Cabot. Celle-ci le pratique depuis ses débuts dans la profession et a développé une relation privilégiée avec lui. Un rapide examen du logement de Malart ne laisse aucun doute sur son activité des dernières semaines. Il est sur une piste. Celle d’un couple machiavélique, Ivo Parés et Mónica Morera. Ils ont échappé à une inculpation pour meurtre grâce à leurs liens avec l’aristocratie financière et politique de Barcelone. Lorsqu’ils sont retrouvés morts sur leur yacht, Malart apparait comme le suspect idéal. Ses empreintes sont partout et ses menottes ont été utilisées pour entraver les victimes. Les membres de son équipe sont persuadés qu’il est innocent mais il va falloir le prouver. Les masques tombent : les pro et les anti-Malart sont au bord de la guerre des polices.
Le roman est plutôt long à démarrer et un bon tiers s’attarde sur la psychologie des protagonistes. Cette première partie là m’a un peu ennuyée mais je me suis accrochée. Lorsque les enquêteurs sortent de leur état introspectif et s’animent enfin, les évènements s’enchaînent crescendo. Les deux dernières parties sont assez rythmées pour tenir le lecteur en haleine. Là, j’ai même eu du mal à lâcher le livre !
📚D’autres avis que le mien sur Babelio et Bibliosurf
Malart. Aro Sáinz de la Maza, traduit par Serge Mestre. Actes Sud, 432 pages (2024)
Bon, après mon expérience mitigée de la lecture de Docile, j'avoue que je retiens surtout ton bémol sur la première partie... ce n'est pas très grave, j'ai de quoi lire par ailleurs !
RépondreSupprimer@ Ingannmic Oui, effectivement, j'avais lu ta chronique de Docile mais j'avais déjà ce roman dans ma PAL. Ceci étant dit, je ne regrette pas de l'avoir lu. Dommage seulement qu'il soit si long à démarrer. Cela peut plaire aux amateurs de polars psychologiques...
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu cette série, mais pourquoi pas, la psychologie bien détaillée peut me plaire...
RépondreSupprimerHum, ce sera sans moi, par ailleurs les gros bouquins s'accumulent...
RépondreSupprimer@ Kathel La seconde partie est beaucoup plus dynamique
RépondreSupprimer@ Keisha je lis rarement des polars espagnols et je n'ay connais pas grand chose. C'était la bonne occasion pour moi
RépondreSupprimerJ'apprécie les bons polars psychologiques, il faudrait que je note cet auteur pour voir si je tombe sur l'un ou l'autre de ses romans dans ma bibliothèque. Tu as bien fait de persévérer en tous cas!
RépondreSupprimerJe ne connais pas, mais s'il y a de l'introspection, ce n'est pas pour moi.
RépondreSupprimerJ'aime quand on va droit au but !
Bon, il vaut mieux que ça démarre lentement et que ça s'accélère ensuite plutôt que l'inverse qui se conclurait par une panne sèche.^^
RépondreSupprimer@ Sacha La première partie est dédiée au profilage et donc à la psychologie du personnage récurrent. Mais je me demande si je n'ai pas fait une erreur en parlant de polar psychologique dans le sens où ce n'est pas un thriller.
RépondreSupprimer@ Philippe La première partie risquerait donc de t'ennuyer un peu comme moi. La seconde par contre est très rythmée
RépondreSupprimer@ Fanja Bien vu ! ^_^ Mais quand même ça aurait été bien de passer la vitesse supérieure plus tôt !
RépondreSupprimerDommage en effet que le premier tiers du livre s'étire en longueur. Remarque j'aime bien quand les auteurs approfondissent un peu les personnages...et ce que tu dis de la suite, fait que je vais le noter, pas pour tout de suite mais pour cet automne, j'aime bien cette collection de romans noirs chez Actes Sud.
RépondreSupprimer@ Manou Cette lenteur n'est pas forcément un "défaut" pour tout le monde (au contraire, je pense) mais, en ce qui me concerne, j'ai tendance à trépigner d'impatience lorsqu'il y a des énigmes à résoudre! Je suis même incapable de venir à bout d'un puzzle en restant calme.
RépondreSupprimerça pourrait me tenter d'autant que j'aime quand on s'épanche sur la psychologie des personnages et qu'on sache aussi par la suite faire bouger les choses comme l'auteur.
RépondreSupprimer@ Audrey Dans ce cas ce roman pourrait te plaire en effet. Pour ma part, je n'ai pas détesté ma lecture.
RépondreSupprimerJ’ai quelques bons polars en stock, je ne vais donc pas me précipiter vers celui-ci :)
RépondreSupprimer@ Eva Il n'est pas si mal mais pas indispensable non plus
RépondreSupprimerAh mince pour la première partie mais tu as bien fait de persévérer. J'ai Le bourreau de Gaudi dans ma PAL, je suis curieuse malgré ton avis un peu mitigé (ainsi que celui d'Ingrid sur un autre tome), on verra bien...
RépondreSupprimerPS. A samedi pour la LC.
@ Livr'escapades Ah tant mieux, je suis curieuse de savoir ce que tu en auras pensé. Pour la LC, je serai au RDV évidemment. A bientôt !
RépondreSupprimerMerci j'adore les avis mitigés, surtout quand ils sont bien argumentés. En fait tu me donnes envie de le lire surtout parce que j'aime que la psychologie soit fouillée
RépondreSupprimer@ Hedwige Je veux être honnête dans mes recensions sans oublier que mes opinions sont loin d'être universelles. Je suis donc ravie que mes bémols ne te dissuadent pas de lire ce roman que j'ai globalement apprécié.
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