Le festin. Margaret Kennedy
« J’ai parlé hier avec Siddal, notre hôte. Il m’a appris que l’anse de Pendizack s’appelait autrefois Hell’s Kitchen et que ses fils voulaient appeler le manoir Hôtel de l’Enfer. Il avait l’air de trouver ça drôle, alors j’ai fait semblant de rire et je me suis retenu de citer Méphistophélès : L’Enfer est ici, je n’en suis pas sorti. Pourtant ce vers, ce vers me hante partout où je suis. Je ne peux le chasser. »
Mr Paley, en villégiature à l’hôtel de Pendizack en Cornouailles, ignore à quel point les quelques mots qu’il écrit dans son journal intime à l’entrée du 16 août 1947 vont se révéler prophétiques. Quelques jours plus tard, en effet, une énorme masse rocheuse se détache de la falaise, près du village de St Sody, et s’écrase sur la pension de famille des Siddal dans la crique en contrebas. Cet évènement nous est rapporté dès le début du livre par le révérend Samuel Bott qui prépare l’oraison funèbre. A cette occasion, il confie à son ami et invité, le révérend Gerald Seddon, que les rescapés de la catastrophe lui ont raconté bien des choses qu’il aurait préféré ignorer.
La suite se déroule sur 7 jours, ceux précédant l’accident, mais conserve le suspense au sujet des rescapés. Ceci laisse le temps au lecteur de détester le panier de crabes que forme la majorité des résidents. Paresse, avarice, orgueil, envie, colère, luxure… les protagonistes semblent réunir tous les vices imaginables dans ce huis clos d’après-guerre. Et Margaret Kennedy, fine psychologue, se régale à en brosser des portraits aussi peu flatteurs que drolatiques. Il y a bien-sûr parmi tous ces personnages quelques êtres plus charitables comme Nancibel (la femme de chambre), Gerry (le fils aîné des propriétaires), Evangeline (la fille du chanoine Wraxton) ou Christina, (l’épouse de Mr. Paley) et des âmes innocentes comme les trois filles de Mrs Cove.
📚Ce roman, intitulé The Feast en version originale, est paru en 1950. Il a été traduit en Français une première fois sous le titre de La fête (Albin Michel, 1951) . Si vous le lisez, vous comprendrez pourquoi le titre de la nouvelle traduction est plus approprié. Car Le festin n’est pas qu’une distrayante comédie de mœurs ou un simple roman à suspense, il est plus subtil que ça. L’éditeur a eu le nez fin en l’exhumant de l’oubli car son petit côté suranné semble avoir séduit les lecteurs. Je n’ai lu que des avis positifs sur la blogosphère, notamment chez Géraldine, Ingannmic, Le bouquineur, Keisha, Livr’escapades, Electra, Alex et Kathel.
💪Le festin est une lecture idéale pour la saison estivale et me permet en plus de participer au Challenge Pavés de l’été, organisé par La petite liste.
Les Editions La Table Ronde / Quai Voltaire ont récidivé en publiant d’autres romans de Margaret Kennedy (1896-1967) dont Divorce à l'anglaise (2023) et Les Oracles (2024). Le premier est déjà disponible en format poche chez Folio.
📌Le festin. Margaret Kennedy, traduite par Denise Van Moppès. Folio, 576 pages (2023)
J'avais été surprise par l'acidité de Margaret Kennedy que j'ai trouvé très moderne! Une très bonne lecture d'été en effet.
RépondreSupprimerQuel bon souvenir de lecture, je me suis régalée (si tu me pardonnes ce jeu de mots douteux...) !
RépondreSupprimerOh oui quelle chouette lecture!!!! Un vrai bonheur.
RépondreSupprimerJ'avais quelques réserves, mais globalement, c'était une bonne lecture !
RépondreSupprimerUn excellent souvenir de lecture.. Tu as raison, il est parfait pour les vacances.
RépondreSupprimerah oui, quel festin ! j'avais adoré ma lecture, ravie de voir que tu as aussi apprécié la finesse de ce roman
RépondreSupprimer@ Sacha Je suis allée fouiner sur ton blog mais je n'ai pas retrouvé ta chronique du Festin.
RépondreSupprimer@ Ingannmic Les jeux de mots douteux sont les plus délectables ! ^_^
RépondreSupprimer@ Keisha C'est cruel mais tellement distrayant
RépondreSupprimer@ Kathel J'avoue que la comparaison avec Elizabeth Jane Howard m'a un peu freinée au départ. Je n'ai rien contre cette autrice mais j'ai souvent du mal à m'intéresser aux histoires concernant l'aristocratie anglaise. Les avis étaient tellement enthousiastes que j'ai eu envie de tenter l'expérience quand même. Je n'ai pas été déçue.
RépondreSupprimer@ Alex Le contexte saisonnier et géographique siéent très bien à une lecture estivale. L'intrigue n'est pas gnangnan pour autant. C'est parfait en effet.
RépondreSupprimer@ Electra J'ai bien failli passer à côté de ce roman. Heureusement que je me suis fiée à vos avis quasi unanimes.
RépondreSupprimerÇa avait été une belle surprise pour moi aussi, j'avais franchement passé un excellent moment de lecture. J'ai bien envie de lire le dernier paru de l'autrice !
RépondreSupprimer576 pages dans un panier de crabes, c'est beaucoup !
RépondreSupprimerJ'ai lu les trois de l'autrice réédités à ce jour mais celui-ci reste mon préféré, un vrai régal de lecture, juste devant "Les Oracles".
RépondreSupprimerC'est vrai que je n'en ai lu que de bons avis :)Il me tente bien et je pense me lancer surtout si je le trouve en version audio.
RépondreSupprimer@ Fanja Les oracles ? Fabienne l'a lu et chroniqué sur Livre'escapades
RépondreSupprimer@ Sandrine Heureusement, il y a quelques personnages plus sympathiques que les autres ! ^_-
RépondreSupprimer@ Livr'escapades Oui, j'ai vu ça sur ton blog mais je ne suis pas sûre de me lancer tout de suite. J'ai besoin d'une pause après avoir passé autant de temps avec une partie de la bourgeoisie anglaise !
RépondreSupprimer@ Audrey C'est une bonne lecture d'été. Je pense que ce roman pourrait te plaire.
RépondreSupprimerComme je me suis régalée avec cette lecture, après plusieurs livres que je trouvais juste sympa ! Nul doute que le Festin sera un de mes grands coups de coeur 2024 !
RépondreSupprimerMerci pour le lien !
@ Ah oui, à ce point ! Alors, tu comptes lire les autres romans de l'autrice ?
RépondreSupprimerTout à fait inconnu pour moi, mais si tant de blogueurs ont aimé, je vais m'y intéresser...
RépondreSupprimerInfluencée par toutes les autres lectrices, je l’ai mis sur ma PAL, un jour je le lirai !
RépondreSupprimer@ Philippe Pour l'instant, je n'ai pas vu d'avis négatifs
RépondreSupprimer@ Sunalee Pour ma part, j'ai craqué après le billet de Géraldine
RépondreSupprimerJe l'ai noté depuis un moment et justement parce que j'avais lu des avis très positifs à son sujet...Il faudra bien que je le croise un jour, tu m'en donnes envie, tout le problème est quand !
RépondreSupprimer@ Manou Je pense qu'on doit le trouver assez facilement à la bibli. La mienne est fermée pour travaux cet été mais on peut encore télécharger des livres depuis le site Internet
RépondreSupprimerJe l'ai emprunté à la bibli, j'espère avoir le temps de le lire avant la date butoir...
RépondreSupprimer@ Violette Le style d'écriture est fluide. Le roman se lit vite
RépondreSupprimerje suis en train de le lire et ce roman me plaît, et je vois que je ne reçois plus vos notifications peut-être en spam je vais vérifier
RépondreSupprimerApparemment Sacha ne les reçoit plus non plus. Je lui ai renvoyé une demande d'abonnement mais elle ne l'a pas encore dit si elle l'a reçu. Il semble qu'elle ne reçoit plus non plus les notifications d'Ingannmic.
RépondreSupprimerUn roman qui pourrait bien me plaire, je suis rarement déçue par les classiques anglais.
RépondreSupprimer@ Eva Tu ne devrais pas être déçue. L'ouvrage a fait l'unanimité sur les blogs que je fréquente. C'est quand même un signe.
RépondreSupprimerEn général j'aime beaucoup les romans qui se passent dans un hôtel, une pension, un sanatorium etc...
RépondreSupprimer@ Sibylline J'aime bien les huis clos aussi
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