La tour. Doan Bui

La tour. Doan Bui


Les protagonistes principaux de ce roman sont les habitants de la tour fictive Melbourne dans le quartier bien réel des Olympiades dans le 13ème arrondissement de Paris. Les immeubles sont nommés d’après les anciennes villes olympiques et les rues sont autant d’allusions aux différentes disciplines : rue du Disque et du Javelot, pour ne citer que celles-ci. Ce lieu emblématique des théories urbanistiques des années 70, compte une dizaine d’immeubles, ainsi que des commerces et des équipements publics. Bref, c’est une ville dans la ville. Malheureusement, comme beaucoup de projets vertueux, celui-ci a été revu à la baisse. Pour des raisons politiques et financières, certains aménagements, comme la patinoire ou la piscine, ont fait long feu. Mise en péril aussi, la mixité sociale tant espérée. Les appartements ne trouvent pas preneurs et sont essentiellement attribués aux migrants, dont les revenus sont faibles. Parmi eux, il y a la famille Truong. Victor et Alice, les parents ont fui le Vietnam après la chute de Saïgon. Issus de l’ancienne élite locale, ils ont perdu leurs richesses, leur statut et, plus tard, leurs espoirs d’une vie meilleure. Anne-Maï, leur fille unique, est née en France.  Son parcours n’est pas plus facile. Elle a du mal à trouver sa place, se sentant invisible à l’école comme dans la vie professionnelle. Ils croisent d’autres personnages, liées d’une manière ou d’une autre aux Olympiades. Leurs destins s’entremêlent parfois. 

Si l’intrigue semble apriori un peu convenue, sachez que le roman de Doan Bui est en réalité plein de surprises. La dernière partie, par exemple, propose une vision futuriste de la « dalle des Olympiades » en l’an 2045. J’ai adoré le coté mutin de l’autrice, ses clins d’œil à Michel Houellebecq, sa façon de se mettre discrètement en scène dans le roman et ses notes de bas de page à la fois très riches et parfois humoristiques. J’ai aimé le portrait sans concession mais bienveillant qu’elle dresse de ce quartier singulier. 

Lecture commune organisée par Ingannmic et Keisha dans le cadre du challenge Sous les pavés, les pages.

D’autres avis que le mien via Bibliosurf

La tour. Doan Bui. Grasset, 352 pages (2022) / Le livre de Poche, 336 pages (2023)


challenge Sous les pavés, les pages 2023


Commentaires

  1. Bell surprise en effet, tu as relevé Houellebecq et les notes (l'une m'a appris que l'auteur était une auteure!)

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    1. je crois que nous avons toutes les trois grandement apprécié les notes de bas de page. Je ne savais pas que Houellebecq avait habité dans le 13ème.

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  2. Ce roman semble original... je l'ai noté, je le lirai ! (par contre, je n'ai pas trop la couverture en poche)

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    1. J'ai choisi cette couverture pour montrer que le roman est bientôt dispo dans un format plus économique (à la fin du mois je crois) mais j'ai une liseuse. Je l'ai téléchargé via le site de ma bibli.

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  3. Vous êtes d'accord toutes les trois, tout en donnant à voir une facette différente du livre. Il est à ma bibliothèque, yapluka !

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    1. Bah oui, yapluqua ! Je lirai ta chronique avec plaisir

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  4. C'est une belle unanimité ! Un roman en effet surprenant, j'ai adoré les notes de bas de page, l'humour, l'ironie...

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    1. Tout pareil. Pour les notes de bas de page, j'avais déjà vu ça dans le roman de Fanny
      Ruwet (Bien sûr que les poissons ont froid) mais je trouve que c'est mieux fait chez Doan Bui

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  5. Complètement irrésistible pour moi ce genre de livre autour des vies de quartier ! Noté chez Keisha et surligné ici ! Je lui disais qu'en faisant une recherche sur l'auteure, je suis tombée sur une de ses BD en ligne, Le Vietnam racontée à mes filles. Ça donne un bon aperçu de son style et son univers, ça m'a bien plu.

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    1. Ah tiens, elle fait aussi des BD ?! J'avais repéré son livre dédié au parcours de son père.

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  6. j'ai noté ce livre j'aime ce que vous en dites toutes les deux , il me suffit de faut trouver ce roman ...

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  7. Une belle unanimité, en effet. Merci pour cette mise en lumière.

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  8. Les notes de bas de page m'intriguent beaucoup après vos chroniques enthousiastes !

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  9. J'ai un livre sur l'arche de la Défense à lire : l'architecture est source d'inspiration.

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