Le philatéliste. Nicolas Feuz
Je ne connaissais ni l’auteur ni l’éditeur de ce livre mais la présentation en quatrième de couverture a éveillé ma curiosité. Et puis je n’étais pas contre une escapade littéraire en suisse. J’ai découvert après coup que Nicolas Feuz a déjà publié 17 romans policiers et que la maison d’édition Rosie & Wolfe a été fondée par son compatriote, le romancier Joël Dicker.
Vengeance, espionnage, manipulation, harcèlement, violences domestiques, pédophilie… la trame de ce polar est complexe. Si l’intrigue est ancrée dans le territoire genevois, un jeu de piste machiavélique conduit le lecteur à Genève, Lausanne, Versoix, Delémont et Neuchâtel mais aussi au-delà des frontières suisses, à Annecy et La Roche-sur-Foron. Son point de départ est un évènement dramatique vieux de plusieurs décennies, d’où les flashbacks ramenant le lecteur au milieu des années 80. L’objet à suivre est un colis affranchi d’un timbre en peau humaine !
En cette période de fin d’année et de pénurie d’effectif, l’enquête est menée par l’inspectrice Ana Bartomeu avec l’aide non officielle d’un collègue suspendu temporairement de ses fonctions suite à une bavure. Yves Morin, son co-équipier habituel est en effet en congés et reste injoignable. En réalité il fait la tournée de ses maîtresses. Parmi elles, la belle Veronika Dabrowska est harcelée par un inconnu qu’elle a éconduit sur une appli de rencontres. S’agit-il du même Sam, dont l’enfance a été une longue période de solitude et de brimades ?
Tous les protagonistes de cette histoire, y compris les flics, sont chargés d’un passé très encombrant. On a d’abord l’impression que l’auteur multiplie les chausse trappes pour déboussoler son lecteur. En réalité, rien n’est laissé au hasard et les multiples ramifications de l’intrigue sont autant d’indices à prendre en compte. Nicolas Feuz use avec brio de ses connaissances en matière de justice (il est procureur du canton de Neuchâtel depuis une douzaine d’années) et décrit parfaitement les rouages de l’administration postale. Le philatéliste est un polar tentaculaire, rythmé et addictif en diable. Je ne doute pas qu’il emportera l’adhésion des amateurs du genre.
📌Le philatéliste. Nicolas Feuz. Editions Rosie & Wolfe, 332 pages (2023)
Cette incursion en Suisse a l'air de valoir le détour!
RépondreSupprimerOui, absolument. L'intrigue est bien fichue, les personnages tiennent la route et l'incursion dans le système judicaire suisse est intéressante.
Supprimerpas du tout tentée mais je lis très peu de polars.
RépondreSupprimerDans ce cas, effectivement, il est préférable de passer ton chemin. C'est un roman policier de bonne facture mais il faut être amateur du genre et ne pas être trop sensible.
SupprimerJ'aime bien le titre (qui ne laisse rien paraître de ce qu'on trouve dans ce polar^^ : vengeance, espionnage, manipulation, harcèlement, violences domestiques, pédophilie…). Un roman que je pourrais envisager de lire pour une thématique "suisse".
RépondreSupprimerOui, on a pas le temps de s'ennuyer et il faut rester concentré pour ne pas perdre le fil. L'intrigue est ancrée essentiellement dans la Suisse romande et déborde un peu en France.
SupprimerJe ne crois pas avoir encore lu de polar suisse. Ça m'intéresse, c'est toujours bon de découvrir une autre machinerie judiciaire et policière.
RépondreSupprimerL'auteur sait bien de quoi il parle puisqu'il est procureur. Au départ, ce roman était une commande de la poste suisse. Du coup, son fonctionnement est également très bien décrit. Et c'est assez intéressant de découvrir, par exemple, comment sont traités les colis abîmés ou dont les destinataires sont inconnus.
SupprimerUn polar suisse pourquoi pas si ce n'est pas trop noir et sanglant :)
RépondreSupprimerIl y a de l'hémoglobine dans celui-ci et ce n'est pas très réjouissant.
SupprimerTentant... Combien de pages? J'évite les gros pour le moment, trop de tentations partout depuis septembre (bien que je sois en train de lire un 400 pages...)
RépondreSupprimerComme je te comprends ! J'ai lu deux pavés de 600 et 700 pages ce mois-ci. Ce polar fait un peu plus de 300 pages mais se lit très rapidement.
SupprimerJe n'ai encore rien lu de cet auteur. Tu sembles enthousiaste, alors pourquoi pas.
RépondreSupprimerC'est un polar de bonne facture, plutôt facile à lire même si certains passages sont un peu glauques (je préfère prévenir pour les âmes sensibles)
SupprimerNicolas Feuz est très connu en Suisse romande. J'ai lu quelques-uns de ses titres (forcément, en bonne compatriote) mais j'ai un peu de mal avec son style que je trouve généralement un peu trop superficiel. Ceci dit, après avoir déjà lu l'avis de quelques lectrices disant que ce dernier venu était son meilleur titre depuis longtemps, je l'avais tout de même noté pour un emprunt bibliothèque. Tu enfonces le clou!
RépondreSupprimerA tant mieux si ça t'incite à replonger ! Tu me diras ce que tu en penses
SupprimerJ'ai repéré ce livre aussi, il me tente bien.
RépondreSupprimerJ'ai vu sur ton blog que tu lis pas mal de polar. Celui-ci devrait te plaire si tu n'est pas trop sensible
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