Le passager sans visage. Nicolas Beuglet
C’est la première fois que je lis un roman de Nicolas Beuglet si bien, qu’avant d’ouvrir ce livre, j’ignorais qu’il s’agissait de la seconde enquête de Grace Campbell. Cela dit, comme souvent dans les séries policières, il est possible de prendre le train en marche et de zapper les premiers épisodes. De plus, l’auteur (ou son éditeur) a eu l’obligeance de fournir un résumé du premier volet. Enfin, il ne s’agit que d’une trilogie donc le parcours des héros récurrents n’est pas trop compliqué… du moins du point de vue narratif. En ce qui concerne le passé de Grace Campbell, c’est une autre histoire.
L’inspectrice, récemment réhabilité dans son service grâce à une affaire résolue avec brio, est rongée par un drame qui a sali son enfance. Elle a tenté d’occulter les évènements qui l’ont brisée en cachant les indices collectés dans un cagibi secret dans son appartement. Jusqu’au jour où une lettre anonyme, la renvoie plusieurs années en arrière, l’obligeant à faire face à ses démons. Il est temps pour Grace Campbell de découvrir qui l’a enlevée et violentée lorsqu’elle était enfant. Pourquoi, à l’époque, sa mère a-t-elle attendu si longtemps pour prévenir la police ? Où est passé son père ? Quel est la vraie raison de son abandon après le drame ? Une piste ténue va conduire notre héroïne bien loin de son Ecosse natale sur les traces d’un réseau de pédophiles international dont les racines sont implantées à Hamelin en Allemagne. Se pourrait-il que la légende du flûtiste, rendue célèbre par les Frères Grimm, cache une nauséabonde réalité historique ? Et dans ce cas, quel rapport avec l’innommable projet Kentler, scandaleusement soutenu par le sénat berlinois pendant plus de 30 ans ?
Relier des évènements inspirés de faits réels ou empruntés aux contes de fées était un pari osé que Nicolas Beuglet a relevé d’une main de maître. Cette première partie, est franchement captivante. En revanche, j’ai été beaucoup moins convaincue par les derniers rebondissements de l’enquête où il est question de clonage, de complot suprémaciste de classes et de galipettes "jamesbondesques". J’ignore si cette inventivité est la marque de fabrique du romancier mais, pour ma part, j’ai eu l’impression de lire deux polars différents ou un polar bipolaire dont les ressorts et le style évoluent au fil des pages. Pour ceux que ce type de pathologie littéraire n’effraie pas, il faut savoir que la trilogie a été inaugurée par Le dernier message et se termine par L'Archipel des oubliés. Sans divulgâcher totalement la prochaine enquête, on peut ajouter que la fin du deuxième tome annonce un crossover avec la série Geringën.
📌Le passager sans visage. Nicolas Beuglet. Pocket, 384 pages (2022)
Tu m'as fait rire avec ton polar bipolaire ! Je ne suis pas très tentée.
RépondreSupprimerJe te comprends. il y a sans doute de meilleures polars à lire en ce moment.
SupprimerUn polar bipolaire :-)
RépondreSupprimerCet auteur ne m'a jamais été attirée et ce n'est pas toi qui va me faire changer d'avis...
Non, en effet. Pour ma part, je ne suis pas certaine de récidiver.
SupprimerJe ne l'ai jamais lu mais j'ai noté le nom de cet auteur il y a peu. Dommage pour tes bémols !
RépondreSupprimerMême s'il y a quelques éléments qui m'ont fait tiquer, j'ai bien aimé la première partie du livre. J'ai vraiment eu envie d'y croire. La partie consacrée à la légende d'Hamelin était captivante.
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