La secte. Michael Katz Krefeld

La secte. Michael Katz Krefeld


Je découvre l’auteur de polar danois Michael Katz Krefeld avec La secte, son dixième roman. C’est le troisième volet de la série "Ravn" (Corbeau), pseudonyme inspiré du nom de son héros récurrent Thomas Ravnsholt. C’est l’archétype du flic dépressif scandinave : un ancien inspecteur de police devenu détective privé (et alcoolique) après le meurtre de sa petite amie.  

L’intrigue nous conduit au cœur du quartier de Christianshavn à Copenhague, connu pour ses fortifications, ses canaux, le squat de Christiania, l'église de Notre-Sauveur, ses cafés en terrasse et son ambiance alternative. Ravn habite là, sur un bateau, avec Møffe, son bulldog anglais. Au début du roman, on ne peut pas tout à fait le qualifier de détective privé puisqu’il vit plutôt d’expédients, des affaires d’arnaques aux assurances pour le compte d’un avocat. Le reste de son temps, il le passe chez Johnson, son pote barman qui lui offre un crédit illimité non sans le sermonner régulièrement sur son mode de vie destructif. Parmi les fidèles amis de notre anti-héros, il y a encore Eduardo, son voisin journaliste, et victoria la bouquiniste. Cette routine est bientôt bouleversée par une nouvelle proposition de boulot. Ravn est contacté par l’éminence grise d’un homme d’affaire ayant fait fortune dans le domaine de la formation managériale. Il s’agit de retrouver le fils de Ferdinand Mesmer, Jakob, disparu 10 ans plus tôt après l’incendie du siège de sa secte. S’en suivent de nombreux atermoiements à l’issue desquels notre ex-flic se décide à mener l’enquête et à partir sur les traces d’un autre détective chargé de l’affaire avant lui. Ses recherches vont le conduire jusque dans un centre de réhabilitation installé sur l’île de Lolland dans la région du Sjælland au sud est du Danemark. 

Je ne peux pas dire que Michael Katz Krefeld m’ait totalement convaincue. A priori, ce roman dispose de tous les ingrédients pour faire un bon polar : des personnages charismatiques, un sujet accrocheur et un cadre dépaysant pour le lecteur français. Sa lecture n’est pas désagréable et la fin est digne d’un film d’action américain… mais qu’est ce que c’est long à démarrer ! L’auteur abuse tellement des ressorts du suspense que ça en devient lassant voire risible. Untel n’est pas joignable parce qu’il en réunion, Machin n’a pas eu le temps d’imprimer la totalité du rapport d’enquête, Bidule a eu une panne d’oreiller, etc. Les personnages me font l’effet d’une bande de collégiens enchaînant les excuses bidons pour ne pas faire leurs devoirs ! J’ai failli abandonner ma lecture avant la centième page. C’est dommage car la cadence s’accélère significativement dans la seconde partie du roman, tenant cette fois véritablement le lecteur en haleine. 


Extrait :

« Il n’avait qu’un seul regret : avoir laissé une lettre d’adieu à son bureau. Mais, à ce moment-là, cela lui avait semblé naturel. Quelque chose que l’on faisait quand on prenait ce genre de décision. C’est exactement comme bien se tenir à table. Ou comme maintenant, où il s’était allongé convenablement avec sa famille. Il y avait des règles et des méthodes pour tout, même pour manger les petits pois. Il savait mieux que personne que le monde est basé sur des systèmes. »


La secte. Michael Katz Krefeld. Actes Sud, 400 p. (2022)


Commentaires

  1. Les faux suspenses, ça m'aurait agacée aussi. Connie Willis a trop abusé de ces rendez vous ratés dans quelques uns de ses romans;

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  2. oui, c'est plutôt agaçant. J'ai eu la sensation que l'auteur voulait juste remplir des pages !

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