Ce qui vient après. Joanne Tompkins

Photo by Dave Hoefler on Unsplash


 Port Furlong est situé quelque part, dans le fouillis constitué par la péninsule Olympique, dans l’état de Washington, et les îles gravitant dans le détroit de Puget. Il faut 1h30 en bus pour rejoindre la ville de Bremerton. Pour autant, ses habitants ne sont pas à l’abri des violences du monde et un terrible drame a secoué la communauté : Daniel, un adolescent auquel tout réussissait, a été sauvagement assassiné par son ami d’enfance. Jonah s’est ensuite suicidé sans expliquer son geste. Comment leurs parents respectifs peuvent-ils survivre à un tel drame ? Quelles relations peuvent-ils encore entretenir ? Où trouver la force de pardonner ? Dans la religion ? 

Quelques jours après la mort des deux garçons, une jeune sans-abri s’invite dans la maison d’Isaac, le père de Daniel. Elle est enceinte et laisse-entendre que l’un des adolescents pourrait être le géniteur. Isaac et Lorrie, la mère de Jonah, vont devoir s’entendre pour prendre soin de la jeune-fille. Par ailleurs, une nouvelle question apparait : quel rôle Evangeline a-t-elle joué dans la mort des deux garçons ? A ce stade, on comprend que des masques vont tomber au fil des pages et que les protagonistes vont devoir effectuer un long parcours vers la résilience. Or, le chemin est semé d’embûches. Isaac, Quaker enfermé dans sa religion, est incapable d’exprimer ses sentiments. Evangeline, adolescente écorchée par la vie, peine à faire confiance. Lorrie, quant à elle, est un roc rongé par les secrets… et pourtant, il y a de belles âmes cachées au fond de ses personnages meurtris.

Voici un premier roman vraiment bluffant. Quelle maîtrise de la narration ! Joanne Tompkins décrit si bien l’ambivalence des personnages ! Les thèmes abordés ne sont pas évidents à traiter mais il me semble que la romancière américaine a su éviter tous les écueils. Il y a beaucoup de violence dans les évènements qui nous sont rapportés et dans les rapports que les personnages entretiennent. Pour autant, il n’y a pas d’exhibitionnisme inutile. De même, l’auteure montre une grande sensibilité sans jamais tomber dans la sensiblerie. 

Ce qui vient après. Joanne Tompkins. Gallmeister, 576 p. (2022)

Commentaires

  1. Connais pas, mais Gallmeister mérite attention, surtout si on ne tombe pas dans l'exagération.

    RépondreSupprimer
  2. oui, c'est une bonne maison d'édition

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Trust. Hernan Diaz

Sauvage. Jamey Bradbury

La maison allemande. Annette Hess

A la ligne. Joseph Ponthus

Les Doigts coupés. Hannelore Cayre