Blue Lock, T.1. Yusuke Nomura & Muneyuki Kaneshiro

Photo : Vienna Reyes via Unsplash


 Blue Lock est une bande dessinée dédiée aux champions de foot en herbe. Il s’agit plus précisément d’un Shônen, c’est-à-dire un manga pour enfants et adolescents (à partir de 12 ans pour celui-ci), dont 7 tomes ont déjà été traduits à ce jour (sur 18 en version originale). Foot + manga, c’est le combo gagnant pour séduire les jeunes lecteurs… qui ne demandent qu’à s’identifier aux héros. C’est d’ailleurs l’objectif annoncé des auteurs de la série. Chez nous, on n’échappe pas à la «foot-manga-mania» et quelqu’un m’a été soufflé un compte-rendu très enthousiaste. 

Le manga nous conduit au lendemain de la coupe du monde de 2018. L’Union japonaise de football a décidé de changer de stratégie et de se donner toutes les chances pour la prochaine compétition en 2022. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’organisme sportif ne lésine pas sur les moyens mis en œuvre. En effet, un centre de formation révolutionnaire voit le jour, sous la houlette de la directrice Anri Teieri et de l’entraîneur Jinpachi Ego. Le Blue Lock, tel est son nom, se donne pour objectif de former le meilleur buteur de tous les temps (rien que ça), ses équipiers étant relégués à des rôles de simples figurants. Trois cents lycéens, considérés comme les meilleurs espoirs du pays, sont ainsi convoqués au centre de formation. Parmi eux, Yoichi Isagi, élève de première et attaquant dans l’équipe du lycée Ichinan. Il y retrouve Ryôsuke kira, le capitaine d’équipe du lycée Matsukaze Kokuô contre lequel il a perdu la finale du tournoi départemental de Saitama (ratant de peu les qualifications pour le tournoi national). Contre toute attente, les deux rivaux sympathisent. Ils se retrouvent d’ailleurs dans le même pool au sein du Blue Lock : l’équipe Z, la dernière du classement ! 


Blue Lock, T.1.P50-51


Pour être honnête, je suis loin d’adhérer à cette série, qui valorise l’individualisme au détriment de l’esprit d’équipe. Les auteurs reprennent, en effet, les principes des « battle royale ». Ces jeux de survie s’inspirent des fictions telles que Battle Royale (le film de Kinji Fukasaku adapté du roman éponyme de Kōshun Takami,), Hunger Games (les films de Gary Ross et Francis Lawrence inspirés de la trilogie écrite par Suzanne Collins) ou plus récemment Squid Game (la série réalisée par Hwang Dong-hyeok). On retrouve ses codes dans plusieurs jeux vidéo comme Fornite. Pour résumer l’idée, les candidats doivent éliminer progressivement les autres participants. Plusieurs stratégies peuvent être utilisées au cours du jeu (y compris l’entraide temporaire) sachant qu’il ne peut y avoir qu’un seul gagnant (voire survivant) à la fin. Dans Blue Lock, il ne devra rester qu’un footballeur sur les trois cents attaquants sélectionnés. Les candidats éliminés ne sont évidemment pas exécutés au sens propre mais définitivement évincés des concours nationaux. Il s’agit donc d’un suicide professionnel. Bref, on est loin des valeurs traditionnelles du football (qui ont pourtant fait leurs preuves sur le terrain) ! 


Blue Lock, T1 à T4


Blue Lock, T.1. Yusuke Nomura & Muneyuki Kaneshiro. Pika, 208p. (2021)


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