Balthazar Herrero, espion et médecin de Sa Majesté, est missionné par le marquis de Louvois pour négocier avec la Sublime Porte. Sous couvert de rapatrier la dépouille du défunt ambassadeur de France, il doit convaincre le Sultan, par l’intermédiaire de son grand vizir, de s’allier à Louis XIV contre la Ligue d'Augsbourg. Il s’agirait de prendre les troupes des Autrichiens en tenaille. Mais, si le Roi-soleil est à l’apogée de sa puissance, les Ottomans subissent quelques revers politiques et militaires.
Notre héros est invité à accompagner le vizir Sari Süleyman Pacha sur le champ de bataille de Mohács en Hongrie. C’est ainsi qu’ il assiste à la défaite de l’armée Ottomane contre les forces de l'armée impériale du Saint Empire romain germanique. Cette lourde défaite va porter un coup d’arrêt à l’expansion turque en Europe. Sari Süleyman Pacha prend la fuite avant d’être rattrapé à Belgrade puis condamné à mort. Le sultan Mehmed IV est déposé peu de temps après et remplacé par son frère, le faible Soliman II. A peine installé sur le trône, celui-ci doit faire face à une grave révolte des janissaires.
Tous ces évènements ne facilitent pas la mission de Balthazar Herrero mais notre espion n’est pas homme à se décourager. Aidé de son fidèle Gaspard, un huguenot qu’il a arraché aux galères de Sa Majesté, le rusé médecin français, va devoir utiliser de nombreux détours pour parvenir à ses fins. C’est ainsi qu’il se trouve impliqué dans les complots internes de la Sublime Porte, le rachat d’une jeune esclave grecque et l’élimination du chef de la secte des Hashichins.
Ces péripéties le conduisent du palais de Topkapi à Constantinople jusqu’à Alexandrie, en passant par Smyrne (au moment du séisme) et la forteresse de Baghras. Parmi ses compagnons de route, dont Gaspard et la belle Haydée, il y a le bibliothécaire de l’ambassade de France, un certain Antoine Galland. Cet orientaliste érudit se pique de traduire un vieux manuscrit intitulé Les Mille et une nuits dont il régale ses acolytes. C’est sans doute cette anecdote qui donne son titre au roman de Jean-Paul Brighelli.
Quel plaisir de lecture ! Le rythme est effréné, comme il se doit dans un roman d’aventures, et j’ai tout suite été happée par les moultes péripéties auxquelles est confronté notre sympathique groupe de compagnons. Balthazar Herrero n’est pas sans rappeler un peu Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin des pachas du Caire, dans L'Abyssin de Jean-Christophe Rufin. Le roman m’a également fait penser aux aventures d’Antoine Petitbois, espion de Richelieu, dans l’œuvre de Jean-Michel Riou (1630, la Vengeance de Richelieu et 1658, l'Éclipse du Roi-Soleil).
Les personnages et les ressorts de l’intrigue ne sont peut-être pas originaux mais la plume enlevée de Jean-Paul Brighelli est un régal pour le lecteur. Une partie du roman se présente sous la forme épistolaire et la narration est truffée d’anecdotes historiques qui en sont le sel. D’après ce que j’ai compris, il s’agit en réalité de la seconde aventure de Balthazar Herrero. Avant Les nuits de Topkapi, le médecin du roi s’est déjà illustré dans Soleil noir pour défendre les villages martyrs huguenots.
📚Un autre avis que le mien chez Patsy Monsoon
📌Les nuits de Topkapi. Jean-Paul Brighelli. L'Archipel, 360 pages(2025)

J'apprécie aussi les romans d'aventure et la forme épistolaire utilisée dans une partie du roman n'est pas pour me déplaire :) Je pense commencer par le premier tome mais je suis bien tentée.
RépondreSupprimerQuant à la couverture, elle se marie bien avec ton nouveau fond pour ton blog.
Ce roman est dépaysant et très agréable à lire. Effectivement, j'ai encore changé de thème pour mon blog (je ne trouvais jamais celui qui me convenait tout à fait). Cette fois, je pense que c'est la bonne.
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