Le lion. Joseph Kessel

Le lion. Joseph Kessel


Pour une thématique autour de l’Afrique, j'avais d’abord pensé lire La ferme africaine de Karen Blixen mais mon cœur a finalement penché pour Le lion de Joseph Kessel, cette histoire d’amour entre un grand fauve et une fillette de 10 ans. Je ne sais pas si on peut le qualifier de pamphlet en faveur de la cause animale mais le roman parle très bien au lecteur contemporain. Certains passages concernant les autochtones sont par contre ancrés dans le contexte colonial des années 50. 

L’intrigue en elle-même est assez vite résumée. Le narrateur, alter ego de Joseph Kessel s’arrête dans une réserve animalière du Kilimandjaro avant de se rendre à Zanzibar. Or, ce séjour au Kenya, qui ne devait être qu’une brève étape, va se prolonger inopinément. John Bullit, qui à la fois l'hôte du journaliste et le directeur du parc royal, est une sorte de géant fougueux et un chasseur repenti. Il assume désormais son rôle de protecteur des animaux avec abnégation. Bullit a deux autres amours : sa femme et sa fille. Son épouse, Sybil, supporte de moins en moins le mode de vie qu’elle a embrassé en Afrique. Elle s’inquiète surtout pour sa fille Patricia. Elle souhaiterait envoyer l’enfant, contre son gré, dans un pensionnat à Nairobi pour la soustraire au mode de vie sauvage qu’elle a adopté. Patricia, ainsi que le découvre le narrateur dès le lendemain de son arrivée, s’est entichée d’un lionceau. Or, King a grandi. Il est devenu un mâle puissant qui semble encore se plier aux jeux de la fillette. Mais pour combien de temps ? Notre voyageur est fasciné par le pouvoir que Patricia semble exercer sur les animaux comme sur les humains, notamment ses parents et les autochtones au service de son père. 

Les sentiments, la curiosité et la bienveillance du narrateur, semblent déteindre sur le lecteur. On éprouve de l’empathie pour les parents de Patricia, de la fascination pour cette petite fille hors du commun, de l’admiration pour les orgueilleux et courageux guerriers Maasaïs ( oui, j’ai omis de vous en parler pour ne pas tout dévoiler de l’intrigue). Joseph Kessel décrit bien l’atmosphère et les paysages africains, ainsi que les rapports que les humains entretiennent avec la faune. Le thème de la protection de la nature, qui revient souvent dans la bouche de l’administrateur du parc, et sa condamnation virulente de ses anciennes pratiques de chasseurs m’ont fait parfois penser au roman de Romain Gary, Les Racines du ciel. Cette œuvre (que j’ai lu il y a bien longtemps) aborde la question de l'extermination des éléphants d’Afrique. Tout ça pour dire que les préoccupations écologiques et la défense de la condition animale ne sont pas des préoccupations nées au 21ème siècle avec l’avènement des "millenials". Néanmoins, j’ai l’espoir que les nouvelles générations parviendront à faire mieux que les précédentes. Ces remarques dépassent sans doute le cadre du beau roman de Joseph Kessel dont je vous en recommande chaudement la lecture.

📝On peut écouter des extraits du Lion de Joseph Kessel, lus par Guillaume Galienne dans le cadre de l’émission Ça peut pas faire de mal sur France Inter. 

📚Un autre avis que le mien sur le blog Un livre dans ma valise

📌Le lion. Joseph Kessel. Folio, 256 pages (1972)



Commentaires

  1. Un livre qui m'avait totalement enthousiasmé dans mon enfance.

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  2. J'aurais bien du participer au challenge cela m'aurait intéressée, mais bon, on ne peut pas tout faire...
    Ceci étant, cela doit être intéressant de découvrir ce roman pas si poussiéreux...

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  3. nathalie25.8.25

    Oh mais tout a changé ici ! Le grand rangement de la rentrée, on dirait.
    Je crois n'avoir rien lu de Kessel, il faudrait que.

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    1. oui, j'aime bien changer de temps en temps. J'avais déjà lu des chroniques et articles journalistiques de Kessel mais jamais de roman. Je suis contente de mon choix.

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  4. PHILIPPE25.8.25

    Je l'ai lu, mais il y a très longtemps. Il ne m'en reste rien.

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  5. Je ne sais plus si je l'ai lu celui-là. Je n'ai pas l'impression en te lisant, mais on en a tant entendu parler que c'est presque comme si, oui.^^ Peut-être juste des extraits.

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  6. J'avais adoré Les cavaliers mais je traîne pour lire Le lion, car j'ai peur qu'il soit moins consistant, moins flamboyant...

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