Brittany. Larissa Behrendt

Brittany. Larissa Behrendt


 Il arrive parfois qu’un lecteur soit surpris par un livre dont il n’attendait rien de particulier. Je ne connais pas bien la maison d’édition Au vent des île mais je crois qu’on peut y dénicher quelques pépites. L’objet-livre déjà est plaisant. La couverture est jolie et le grain de papier agréable au toucher. L’histoire que nous raconte Larissa Behrendt dans Brittany est émouvante sans pathos inutile, enrichissante sans être pontifiante. Je soupçonne qu’elle est en partie autobiographique car l’autrice australienne convoque des personnages qui ont des racines aborigènes comme elle.

Della et sa fille cadette Jasmine entreprennent un voyage au Royaume-Uni. Leur groupe hétérogène de touristes marche dans les pas des grands écrivains, visitant les lieux emblématiques qui ont inspiré les œuvres des sœurs Brontë, de Jane Austen, de Charles Dickens ou de Lewis Carroll. Contrairement à sa fille, Della n’a pas fait de longues études. Leigh-Anne, la sœur aînée de Jasmine non plus. Elle était déjà mère au foyer avant l’âge d’entrer à l’Université. Il y a aussi un fantôme un peu encombrant dans cette famille. Il s’agit de Brittany, la sœur disparue tragiquement à l’âge de 7 ans. La communication entre les trois femmes est devenue encore plus difficile depuis la mort de Jimmy, le père de Jasmine et de Leigh-Anne. Celle-ci boude depuis l’enterrement mais suit l’escapade à distance grâce aux réseaux sociaux. 

Larissa Behrendt nous parle d’amour filial, de drames familiaux, de deuil mais aussi d’héritage social et culturel. Cela peut sembler bien lourd pour un seul roman mais il y a aussi des personnages lumineux et attachants. J’ai été émue par leur histoire mais j’ai apprécié les petites bouffées d’air que l’autrice nous accorde au travers des nombreuses anecdotes littéraires et les parallèles avec la culture aborigène. 

📌Brittany. Larissa Behrendt, traduite par Lise Garond. Editions Au vent des Îles, 352 pages (2025)


Commentaires

  1. nathalie19.7.25

    Tu en parles très bien (ça donne envie), entre ce côté "rien d'extraordinaire" mais "très attachant".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que le style ou les thèmes abordés ne sont pas très originaux (sauf peut-être pour nous les passages concernant les Aborigènes) mais le roman est bien écrit. Les personnages sont réalistes et suscitent l'empathie. Je préfère prévenir aussi qu'il s'y joue des drames assez sombres. Pour moi, c'est un petit coup de coeur.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Pistes de lecture les plus fréquentées

L´Affaire de la rue Transnonain. Jérôme Chantreau

Les Doigts coupés. Hannelore Cayre

Mohawk. Richard Russo

Les Naufragés du Wager. David Grann

Jacob, Mimi et les chiens parlants. Muižniece & Brasliņa