Les morsures du silence. Johana Gustawsson
La romancière française, Johana Gustawsson, doit son patronyme scandinave a son époux suédois. Elle vit depuis quelques années sur l’île de Lidingö, face à Stockholm. C’est ce lieu qu’elle a choisi pour son intrigue. Par ailleurs, l’enquête est menée par un duo de policiers franco-suédois, formé par les commissaires Maïa Rehn et Aleksander Storm.
Un crime découvert le lendemain d’Halloween va exhumer une affaire de meurtre remontant à plus de deux décennies. Ce crime avait rapidement conduit à l’inculpation d’un certain Gustav Hellström, l’ex-petit ami de Jenny Delenius, la victime. Il a été condamné à 25 ans de prison et s’est suicidé quelques semaines avant sa libération.
Plusieurs éléments relient les deux assassinats. La nouvelle victime s’appelle Daniel Brink. Le jeune homme a été retrouvé au même endroit que Jenny, près de l’école maternelle d’Abboren. Il portait, comme elle, une aube blanche et une couronne de LED, les attributs de Sainte-Lucie. Or Jenny avait été choisi pour interpréter le rôle de la sainte à la chorale de l’Eglise, le jour de sa fête, le 13 décembre.
L’affaire se corse encore, quelques semaines après la mort de Daniel, lorsqu’on découvre le corps d’un autre adolescent affublé d’un déguisement de Sainte-Lucie. Il s’agit de Roland, le fils d’Esther Lind, la maire de la ville. C’est Aleksander Storm, arrivé le premier sur les lieux, qui mène l’enquête. Il sera bientôt secondé officieusement par Maïa Rehn. La policière française, qui séjournait dans la maison de sa belle-famille, a été mandatée par Sophia Ackerman, la mère d’Anna Hellström et la grand-mère de Gustav. La riche éditrice, accablée de remords tardifs, souhaite connaître la vérité sur la culpabilité de son petit-fils. Anna, la mère de Gustav, s’est suicidée peu de temps après lui, dans une mise en scène spectaculaire et particulièrement choquante.
Comme vous pouvez le constater au travers de mon résumé alambiqué, l’autrice n’a pas lésiné sur la complexité de l’intrigue. Tous ces éléments sont néanmoins présentés de manière bien plus fluide que moi et restent toujours crédibles. La narration est partagée entre Maïa, endeuillée par la mort de sa fille, et Aleksander, contrarié dans sa vie conjugale. Au milieu de cette alternance, apparaissent de temps en temps, des extraits de journaux intimes.
Johana Gustawsson maîtrise parfaitement la construction de son intrigue et, en dépit de ses méandres, le lecteur n’en perd jamais le fil. On se sent rapidement impliqué dans l’enquête et on éprouve de l’empathie pour les personnages principaux. D’autres semblent nettement moins sympathiques, comme Sophia Ackerman, mais l’autrice évite intelligemment la caricature. Elle restitue également très bien l’ambiance du lieu et le résultat n’a vraiment rien à envier aux meilleurs polars scandinaves.
📚D'autres avis que le mien via Babelio, Bibliosurf, Livresse du Noir et Aude Bouquine
📌Les morsures du silence. Johana Gustawsson. Calmann-Levy, 320 pages (2025)
Pourquoi pas? Pas trop de détails, disons 'difficiles'?
RépondreSupprimerça va mais ce n'est pas un cosy mystery
SupprimerRésumé, c'est en effet alambiqué à souhait mais je comprends qu'on soit malgré tout embarquée quand c'est bien maîtrisé. Je commence en revanche à me lasser des enquêteurs en plein deuil...
RépondreSupprimerbon, au moins, les enquêteurs ne sont pas alcooliques ! ^_-
SupprimerFaire complexe mais pas compliqué est un talent que j'apprécie surtout dans les thrillers !
RépondreSupprimermoi aussi. J'aime bien me laisser par le bout du nez par l'auteur ^_-
SupprimerInconnue au bataillon mais pourquoi pas?
RépondreSupprimerJe pense que ça pourrait te plaire
SupprimerJe ne la connais pas du tout mais elle est présente dans mes médiathèques pour d'autres titres dont un coécrit avec Laëtitia Milot...A voir donc je la rajoute à mes listes par curiosité et aussi parce que j'aime les polars même quand les intrigues sont complexes...
RépondreSupprimerDonc finalement c'est plus un polar français que scandinave, si on se fie aux origines de l'autrice, mais comme l'action se déroule en Suède et qu'elle y vit, c'est quand même un peu suédois.^^
RépondreSupprimerVoilà, je n'aurais pas pu le dire plus simplement ! ^_-
SupprimerTu rafraichis ta canicule avec des polars nordiques?
RépondreSupprimerJe ne sais pas si la technique fonctionne vraiment...
Supprimerje le note pour ma mère et mon beau-père fanas de thrillers (hihi oui les enquêteur alcoolos et dépressifs, on a eu notre dose...)
RépondreSupprimersi ils sont aussi bon public que moi, cela devrait leur plaire
SupprimerC'est vrai que le résumé n'est pas simple.
RépondreSupprimerJ'ai peut-être voulu trop en dire...
Supprimerune femme, une française, mariée à un suédois, dont elle utilise le nom pour écrire des polars qui se passent en Suède tout cela me semble un cocktail gagnant , peut être pas pour moi car je lis peu de polars mais pour les amatrices du genre. C'est évident que dans ce genre de littérature les femmes n'ont rien à envier aux hommes aussi bien chez les auteurs et autrices que chez les lecteurs et lectrices.
RépondreSupprimerJe suis consciente que le "cocktail"' est un peu accrocheur... mais, on ne se refait pas, je marche à fond !
SupprimerC’est vrai que les thrillers de l’auteure sont complexes mais se lisent très facilement.
RépondreSupprimerJ’ai été fort touchée par le personnage de Maïa, également par celui d’Alexander que j’ai néanmoins trouvé intransigeant.
Bonsoir Je lis je blogue, je l'ai lu même si je ne l'ai pas chroniqué. Bien mené avec un coupable que l'on ne devine pas forcément tout de suite. Un bon livre pour l'été. Bonne soirée.
RépondreSupprimerOoooh j'ai trop envie de me le garder sous le coude pour le mois d'octobre ! (Oui, si le début se passe à Halloween, ça me suffit largement).
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