The Mars House. Natasha Pulley

The Mars House. Natasha Pulley


Avant de devenir réfugié climatique sur la planète Mars, January Stirling était danseur principal au Royal Ballet de Londres. Suite à une inondation majeure de la cité, il a accepté de migrer vers Tharsis, colonie terraformée de la Chine sur la planète rouge. 

La vie sur ce territoire est très dépendante de la gravité qui est un tiers inférieure à celle de la terre. Celle-ci a façonnée une société de classes inégalitaire basée sur la force physique de ses habitants. En effet, après plusieurs générations, le corps des citoyens (les Naturels) s’est adapté. Ils sont plus grands (plus de 2 mètres à l’âge adulte) que les nouveaux arrivants mais leurs os sont aussi plus fragiles. Les Earthstrongers (Terreforts) sont donc tenus de porter des armures métalliques pour s’affaiblir et éviter de blesser accidentellement (ou volontairement) les personnes naturelles. Par mesure de sécurité, les Earthstrongers sont également séparés du reste de la population et confinés dans des logements dédiés. Professionnellement, ils n’ont accès qu’à des emplois manuels et ne possèdent pas de comptes en banque. Ils sont rémunérés en puissance énergétique, ce qui leur donne accès au chauffage, à la lumière et à l’eau mais avec des rationnements drastiques. Ils sont de fait des citoyens de seconde zone et, comme de juste, ils sont l’objet de nombreux préjugés. Leur culture et leur langue (l’Anglais) sont considérés comme arriérées et vulgaires. Le Mandarin est la langue des élites. De même, la classification par genre, sans être entièrement abolie, est considérée comme grossière et primitive. Les Martiens n’utilisent plus les pronoms il ou elle, se référant à tout le monde comme Mx (au lieu de Monsieur ou Madame). Il est possible de sortir de sa condition de réfugié au prix d’une naturalisation chirurgicale dangereuse dont les séquelles peuvent être le handicap et une réduction importante de l’espérance de vie.  January Stirling la refuse obstinément. 

Une rencontre médiatisée avec le sénateur xénophobe Aubrey Gale va catapulter notre héros au cœur d’une intrigue politique complexe, impliquant un mariage arrangé, la réintroduction d’espèces animales éteintes, une méga tempête de poussière, une disparition inquiétante et peut-être un meurtre. Et comme si cela ne suffisait pas, les Terriens réclament l’aide de Tharsis pour accueillir les milliers de victimes du dérèglement climatique, conjuguée à la guerre russo-américaine qui s’intensifie en Alaska. La survie de la colonie est l’un des enjeux de ce combat politique à rebondissements. 

The Mars house est un roman étrange qui mérite une mention spéciale pour la partie dédiée à la terraformation. Celle-ci intègre à la fois des éléments objectifs (tenant compte de contraintes scientifiques) et plus fantaisistes (comme l’introduction d’animaux préhistoriques et de l’Arctique).  J’ai été un peu déroutée au début du roman par l’emploi de They à la place de He/ She pour marquer l’absence de genre des personnages mais j’ai fini par m’y faire. J’ai eu l’impression aussi de nombreuses redites, comme si l’autrice voulait s’assurer que son lecteur avait bien compris son propos. 

Mon ressentie sur ce livre aurait pu être très bon si, une fois de plus, une romance inutile n’était venue gâcher l’intrigue. Le mariage arrangé se suffisait à lui-même et il me semble qu’il n’était pas nécessaire d’y ajouter le sucre d’une bluette. C’est dommage car j’ai beaucoup apprécié la projection de problématiques contemporaines dans l’univers extra-terrestre, les questionnements sur le devenir de l’humanité, le changement climatique, l’immigration, la corruption politique, la Novlangue, la réalité augmentée et l’omniprésence des médias.

💪Ce livre est ma première participation au Challenge "Marsien" organisé par ta d loi du cine, "squatter" chez Dasola. 

📝Je suggère aux néophytes comme moi de faire un tour sur le site de l’Agence spatiale canadienne où j’ai trouvé une fiche d’identité de Mars, ainsi qu’une présentation à la fois succincte et très claire. 

📌The Mars House. Natasha Pulley. Bloomsbury, 480 pages (2024) / Orion, 469 pages (2024)


"Challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2ème édition, lancé par Ta d loi du cine sur le blog de dasola, jusqu'au 31 mars 2025"

Commentaires

  1. Bonjour
    Merci pour cette participation au challenge marsien, qui me fait donc découvrir ce titre. Je viens de voir qu'aucun des livres de Natasha Pulley n'est (à ce jour?) traduit en français (alors qu'il semble en exister en allemand, italien ou espagnol peut-être?)... et je ne suis pas capable de livre en "version originale" contrairement à toi et à d'autres blogueurs-euses!
    Ce que tu dis du livre donne pourtant envie. Je n'ai pas bien compris pourquoi ce seraient les plus "forts" des néo-martiens qui doivent "s'enfermer" dans une armure métallique... si ce n'est pour éviter toute tentation/tentative de contact "peau-à-peau" avec les "autres" ["personnes naturelles"]? Voilà en tout cas une question qui ne se posait pas pour le John Carter d'Edgar Rice Burroughs...
    En tout cas, les deux contributions du jour (ClaudiaLucia a aussi publié un billet aujourd'hui!) vont me donner un bon coup de motivation pour finaliser moi-même l'une de mes ébauches de billet avant ce soir, afin de respecter mon planning de participation au challenge marsien, merci! ;-)
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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    1. Ah, tu as tout de suite mis le doigt sur le truc qui me turlupinait. Je n'ai pas compris non plus pourquoi ce sont les forts qui doivent utiliser des protections. Peut-être parce qu'ils sont assez forts justement pour les porter ? Quelque chose m'a échappé. Je suis tombée par hasard sur ce roman de Natasha Pulley, lors d'un voyage à l'étranger. J'ai aimé la couverture et le résumé a su éveiller ma curiosité. L'histoire du mariage arrangé me parait un peu bancale aussi mais, bon, il fallait bien un prétexte pour relier les deux personnages. Je pense que ma prochaine lecture pour ce challenge sera en Français.

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  2. Dans ma jeunesse j'étais grande amatrice de SF et je reconnais que depuis j'ai un peu pris du recul avec ce genre littéraire...Je ne le lirai pas mais j'aime lire les chroniques à ce sujet et je n'en rate aucune chez Dasola quand son squatteur préféré nous en présente une nouvelle. Merci pour la tienne

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    1. J'aime bien lire de la SF de temps en temps (plutôt de l'anticipation ou des dystopies) parce que ces romans abordent des sujets très actuels de manière originale. Ils proposent éventuellement des solutions aux problèmes contemporains et en analysent les avantages, inconvénients, risques, évolutions hypothétiques, etc.

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  3. Lire en anglais ne me gêne pas, mais si ce n'est pas traduit, ça veut dire, rien en bibli, alors dommage.

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    1. Ma bibliothèque non plus n'a pas un catalogue en Anglais très développé. L'inscription à la bibliothèque américaine de Paris est onéreuse. C'est dommage car ils ont des e-books donc une possibilité d'emprunt à distance.

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  4. Bon, il n'est pas traduit en français, et puis ton bémol fait que je ne suis pas tentée... quelle manie de gâcher les intrigues avec des romances qui n'apportent rien à l'ensemble, ça a le don de m'agacer aussi !

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    1. oui, c'est dommage, il y a quelques incohérence dans ce roman aussi. L'aspect romantique reste léger heureusement.

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  5. J'ai l'impression que pour attirer un public plus féminin (et "jeune adulte"?), les auteurs et encore plus les autrices de SF rajoutent volontiers un peu de romance. Si ça reste secondaire, ça peut passer quand même pour moi.

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    1. Il y a beaucoup d'éléments intéressants dans ce roman. J'ai beaucoup apprécié les passages sur la terraformation, l'évolution de l'humanité et l'organisation de la société

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  6. PHILIPPE31.5.24

    Je ne connais pas, mais ce n'est pas mon genre...

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    1. Je crois que tu as plutôt une prédilection pour les polars ? Il y a un peu de suspense puisqu'un personnage a disparu.

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  7. Quand tu m'en as parlé suite à ma grande curiosité sur ta trouvaille "marsienne", je l'avais pressenti ce côté romance bluette un peu de trop en lisant le résumé. Tu confirmes donc. C'est dommage. Mais je pense avoir trouvé quelque chose finalement de mon côté.^^

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    1. Pour moi, cette histoire de mariage arrangé ne tient pas la route. On pouvait se contenter d'une "alliance politique"

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  8. Pas traduit, science-fiction, genre qui ne m'attire pas du tout : ce matin, ma PAL te remercie :-))

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  9. Un roman contemporain écrit par une femme et qui se passe sur Mars ? c'est en effet tout ce que je recherche également pour le challenge. Quant à la romance, elle risque bien de me faire passer mon tour. Je vais continuer mes recherches.

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    1. Il ne faut peut-être pas s'arrêter à ma remarque sur le petite dose de romantisme. C'est peut-être moi qui suis un peu aigrie ^_-

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  10. Le roman ne semble pas manquer d'intérêt et d’originalité. Le contexte extraterreste m'intrigue lisant peu de SF.

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    1. J'ai beaucoup apprécié le contexte. L'autrice ne manque pas d'imagination

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  11. La Chine sur la planète rouge ? Bien trouvé ! Ca a l'air très imaginatif ce roman.

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    1. Oui, je n'ai pas tilté tout de suite ! ^_^ En tout cas, dans le contexte géopolitique actuel, ça me semble crédible.

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  12. Je passe sans regrets, ...une bluette dans ce genre de bouquin, ça me fait bien rire !

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  13. La romance, c'est vraiment la plaie ! Pour un super roman sur Mars, je te conseille "Mars" de Ben Bova.

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    1. Ben Bova, c'est noté. J'ai commencé le premier tome des Kim Stanley Robinson, il y a quelques années. Ce n'était pas mauvais, je ne sais plus pourquoi je n'ai pas réussi à le terminer.

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  14. Hedwige2.6.24

    Où que l'homme se trouve, il reproduit les mêmes schémas; c'est désolant ! C'est pour cela qu'en SF je ne suis attirée que vers les utopies qui inventent d'autres manières, non figées, d'être humain.et de vivre ensemble

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    1. Oui, la SF propose des analyses et des alternatives intéressantes.

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  15. je lisais aussi bcp de SF étudiante, moins aujourd'hui. Et comme toi, je ne comprends pas une bluette dans un roman de ce genre ! Bref, il m'arrive aussi de faire la même remarque quand je regarde un thriller ou une série policière... mais c'est moi (et apparemment toi), par contre tu me donnes envie et comme je lis en anglais, pourquoi pas ? la couverture est tentante et l'histoire aussi. Ma BM est assez bien dotée en livres en anglais. La SF et surtout la fantasy ont la côte.

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    1. J'ai un sentiment mitigé concernant cette lecture. Cela serait intéressant d'avoir un autre point de vue.

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