Les Piliers de la Terre, T.01 et T.02. Alcante & Dupré
Je n’ai pas pu résister à une adaptation en BD des Piliers de la Terre, la fameuse saga historique de Ken Follett. C’était déjà hardi de la part de l’écrivain britannique d’imaginer une intrigue de plus de 1000 pages autour de la construction d’une cathédrale. Il s’en était sorti grâce à des personnages forts et un rythme de narration effréné. Moultes complots jalonnent l’histoire de ce chantier médiéval. J’étais vraiment curieuse de découvrir comment Didier Alcante (le scénariste) et Steven Dupré (le dessinateur) s’y étaient pris pour transposer un texte comme celui-ci dans un format si contraignant. Selon les informations que j’ai pu glaner, le roman graphique devrait compter 6 tomes. Le troisième sortira ce mois-ci. Il va donc falloir être patient avant de voir le résultat final mais les deux premiers volets sont déjà très prometteurs et donnent envie de poursuivre l’aventure.
Le premier tome commence par un naufrage. Dans la nuit du 25 novembre 1120, un navire appelé La Blanche-Nef est emporté dans une tempête au large des côtes normandes. L’unique héritier du roi Henri 1er d’Angleterre disparait dans La Manche, augurant une période de troubles. Elle se traduira par une guerre de succession à la mort du souverain 15 ans plus tard. Deux camps s’affrontent. D’un côté, Stephen (Etienne de Blois) s’empare du pouvoir avec l’aide de son cadet, l’évêque de Winchester. De l’autre, Robert de Gloucester, fils illégitime du défunt roi Henri, soutient le parti de sa demi-sœur Maud (Mathilde l'Emperesse) et de son neveu, le futur Henri II Plantagenêt. Comme si cela ne suffisait pas, cette période dite d’Anarchie, se double d’un hiver très rude et de mauvaises récoltes.
Tom le bâtisseur et sa famille doivent battre la campagne pour trouver du travail. Notre héros, qui rêvait de construire une cathédrale, doit se résoudre à louer ses bras pour subvenir aux besoins de son clan. Agnès, son épouse, meurt au milieu d’une forêt gelée en donnant naissance à un fils. Tom doit déjà nourrir deux enfants, Alfred et Martha. Il n’a donc pas d’autre choix que d’abandonner le nourrisson sur-place, près de la sépulture hâtive d’Agnès. Il est finalement pris de remords et rebrousse chemin. Trop tard ! Le bébé a disparu. Une jeune femme appelée Ellen lui apprend que des moines l’ont recueilli au sein de leur communauté religieuse de Saint-John-de-la-Forêt.
🚩Passez votre chemin sans lire les deux paragraphes suivants si vous ne voulez pas en savoir trop sur la suite de l’intrigue.
Nous retrouvons dans le second tome les personnages déjà croisés précédemment dont certains que je n’ai pas encore évoqués pour ne pas divulgâcher toute l’intrigue. Le père Philip Gwynedd, par exemple, prieur de Saint-John-de-la-Forêt est entrainé dans un complot politique qui le dépasse. Waleran Bigod, l’archidiacre de Kingsbridge, le manipule pour obtenir l’évêché et les terres du comté de Shiring. L’ancien comte Bartholomew a été accusé de comploter avec Robert de Gloucester contre le roi Stephen. Sa fille Aliena et son fils Richard, devenus orphelins, sont jetés en pâture au jeune William Hamleigh. Ce cruel lord souhaite se venger de la jouvencelle qui l’avait éconduit au temps de la puissance de Bartholomew.
Tom, Ellen et leurs enfants, qui avaient trouvés refuge à Earlcastle, le château du comte déchu, doivent reprendre la route. Le hasard les pousse jusqu’à l’abbaye de Kingsbridge dont le bon père Philip est devenu le prieur. Or, la bâtisse mériterait d’être rénovée et les fonds risquent de manquer cruellement sans les revenus du comté de Shiring. Il faudrait un évènement extraordinaire pour débloquer la situation. Jack, le fils d’Ellen, a sa petite idée sur la question… 🚩
Ouf ! Comme vous pouvez le constater, le lecteur est loin de s’ennuyer ! Les dessins de Steven Dupré servent très bien le scénario haletant de Didier Alcante. Les planches, loin d’être encombrées de textes et de détails inutiles, sont claires et les fonds épurés. Pour mettre en valeur les bâtiments et certains évènements, l’illustrateur alterne les découpages de tailles différentes. Par exemple, lorsque les personnages arrivent dans la cité royale de Winchester, une vue quasi pleine page de son plan et de son architecture apparait au lecteur. J’ai aimé aussi les paysages enneigés du premier volume contrastant avec les intérieurs plus sombres (et un peu plus douillet) des bâtisses. J’ai vraiment hâte de découvrir la suite.
📌Les Piliers de la Terre. Tome 01 : Le Rêveur de cathédrales, Glénat, 104 pages (2023)
Les Piliers de la Terre. Tome 02 : Le Feu de Dieu, Glénat, 88 pages (2024)
Didier Alcante (Scénariste) et Steven Dupré (Dessinateur), d'après l'oeuvre de Ken Follett.





Bonjour Alexandra, c'est une gageure de faire une BD sur les Piliers de la terre. 6 tomes ne seront pas de trop. Moi qui n'ai pas lu le roman, les BD pourront m'intéresser. Bonne journée.
RépondreSupprimerQuelle bonne idée ! Pour moi qui n'aie jamais terminé la série de romans ce serait une bonne façon de renouer avec cette histoire passionnante et me donnerait peut-être envie de prendre le temps de relire toute la série. Merci pour la découverte.
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