Orbital. Samantha Harvey

Orbital. Samantha Harvey


💪J’ai un dilemme avec cet opus. Je l’avais sélectionné pour le challenge Objectif SF 2025, organisé par Sandrine (qui tranchera si elle le veut bien), mais je me demande s’il s’agit vraiment d’un roman de science-fiction. Disons qu’Orbital emprunte des éléments du genre mais, en réalité, il est plus original que ça!  Si le terme existait (peut-être qu’il existe), je le classerais dans la catégorie des romans spatiaux. L’autrice, elle, évoque une "pastorale spatiale". On peut y voir aussi un récit de Space Opera ? 

Le lecteur est littéralement immergé dans l’habitacle d’une station internationale en orbite, aux côtés de 4 astronautes (un Américain, une Anglaise, un Italien et une Japonaise) et de 2 cosmonautes russes.  Ce voyage va durer une journée au cours de laquelle nous partageons le quotidien des membres de l’équipe. Durant ces 24 heures, la navette va faire 16 fois le tour de la terre. Ses occupants verront autant d’aurores et de couchers de soleil. L’opus est divisé en 16 chapitres correspondant aux positions orbitales ascendantes et/ou descendantes. Le paysage terrien, vu de l’espace, change toutes les 45 minutes.

Orbital est surtout un roman contemplatif. Samantha Harvey n’a pas son pareil pour décrire l’atmosphère qui règne dans le vaisseau spatial et pour montrer ce que l’on peut observer dans le hublot de l’engin. Le lecteur a littéralement la sensation d’être en état d’apesanteur, comme dans un cocon au milieu des étoiles. Il peut voir la terre à travers le regard des différents personnages, entrer dans leurs têtes et partager leurs émotions, leurs songes, leurs questionnements existentiels… 

Face à l’immensité de l’univers, les humains se sentent tellement impuissants ! Un typhon se forme au dessus de l'Océan indien. Il n’y a aucun moyen de venir en aide aux habitants des côtes menacées. Chie, l’astronaute japonaise, apprend la mort de sa mère. Elle ne pourra évidemment pas assister aux funérailles. Neuf mois dans l’espace, loin de ses proches, c’est long ! Les astronautes ne se considèrent pas comme des super-héros, juste des gens ordinaires, des maris et des femmes, des pères et des mères qui se languissent de leurs proches. 

Comme la plupart d’entre nous, Chie, Nell, Pietro, Shaun, Roman et Anton vaquent à leurs occupations professionnelles. L’un collecte des données météorologiques, l’autre fait de l’expérimentation animale sur des souris, un troisième teste les limites du corps humain, etc. Lorsque la journée de travail est terminée, il faut encore veiller aux tâches domestiques : l’entretien de la navette, des sanitaires, etc. Les membres de l’équipe spatiale forment une famille temporaire, dans un environnement qui doit être le plus serein possible. Mais, à l’instar de la mer ou de la montagne, l’espace a ses propres maux. Il faut faire avec, en apesanteur. 

Tout le quotidien des astronautes et des cosmonautes est passé au scanner de l’autrice. Elle le fait tellement bien qu’on s’y croirait pour de bon. Le roman est nécessairement bref puisqu’au fond, il ne s’y passe pas grand-chose. On apprécie surtout sa poésie et l’apaisement qu’il procure. Orbital a été récompensé par le Booker Prize en 2024.

Dans ses remerciements, Samatha Harvey mentionne la NASA et l’ESA qui lui ont permis de glaner de nombreuses informations sur son sujet. Pour information, on peut visiter virtuellement une station spatiale internationale avec le spationaute Thomas Pesquet sur la site Internet des agences spatiales européennes.

J’ai acheté cet opus dans une librairie anglaise lors d’un voyage à l’étranger. J’ai donc lu la version en V.O. En préparant ce billet, j’ai découvert qu’il existe une traduction française chez Flammarion et en collection de poche J’ai Lu

📌Orbital. Samantha Harvey. Vintage, 144 pages (2024)

Objectif SF 2025


Commentaires

  1. oh tu l'as fini ! je l'ai abandonné au bout du troisième chapitre, car je trouvais qu'elle répétait sans cesse les mêmes phrases (ce que je ne supporte pas déjà comme figure littéraire). J'ai compris qu'elle privilégiait le contemplatif mais j'ai vraiment eu l'impression de tourner en rond. Bref, j'ai laissé tomber. Ton billet ne me convainc pas d'y retourner

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    1. C'est tout à fait vrai. Je pense que cette redondantes monotonie fait échos aux stations orbitales successives du vaisseau spatial et participe au réalisme du roman. Je me suis quand même demandé si l'autrice n'aurait pas pu intégrer davantage d'informations sur les personnages, plus d'interactivité.

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  2. Je le note parce que ça m'intéresse, mais j'ai aussi un doute pour le challenge.

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    1. toi aussi. Bon, j'ai commencé un autre roman de SF au cas où.

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    2. Question SF, j'ai déjà de l'avance, même avec le critère supplémentaire 'auteure' que j'ai ajouté ^_^

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